Le clergé sunnite excommunie, depuis l’Egypte, toute personne méconnaissant ladite sunna du prophète !
26 12 2008
Texte traduit de l’arabe par Mohamed LOUIZI
Dans un article paru – en arabe – le 24 décembre 2008 dans la presse égyptienne, écrit par la journaliste Siham Al-Bacha, et repris par plusieurs sites Internet on apprend que lors d’une conférence-débat, traitant de la place de [la supposée] sunna – tradition prophétique – dans le corpus juridique en Islam, qui s’est tenue le mardi 23 décembre 2008, au sein du local du Syndicat des Journalistes Egyptiens (!), que certains clercs sunnites affirment, unanimement, que toute personne ayant remis en cause [ladite] sunna du prophète est une personne mécréante !
Lors de cette rencontre, le professeur Sabri Abderraouf, enseignant du fiqh comparé à l’Université Al-Azhar et membre du conseil local des affaires islamiques, affirma que les discours remettant en cause [ladite] sunna ne datent pas d’aujourd’hui et déplora que ces mêmes discours aient toujours existé. Il rajouta ensuite que les ennemis de l’islam ne cesseront jamais de semer le doute autour de cette question car ils sont tendancieux ! Il confirma que même si [ladite] sunna ne peut être considérée comme un complément du Coran, puisque le Coran n’est pas incomplet, néanmoins elle lui reste explicative. Et de ce fait, toute personne osant la méconnaître ne peut être considérée, dès lors, comme faisant partie des musulmans. Enfin, il livra sa crainte au public en disant : « Le vrai danger qui menace [ladite] sunna ne pourrait parvenir des ennemis de l’Islam, mais hélas, des personnes qui se revendiquent musulmanes ! »
Par ailleurs, le prédicateur médiatique Safwat Hijazi, proche de la mouvance égyptienne des « Frères Musulmans », traita d’aliénée et d’abrutie, toute personne en quête d’arguments justifiant le statut juridique de [ladite] sunna car selon lui cela coule de source !
Safwat Hijazi qualifia de possédée et de folle toute personne méconnaissant [ladite] sunna du prophète. Il ajouta qu’une méconnaissance totale est synonyme de mécréance et qu’une méconnaissance partielle et sélective, pour une raison ou pour une autre, exige un acte sincère de repentance pour espérer revenir au droit chemin ! Il mit, enfin, en défi quiconque de trouver deux hadiths qui se contredisent !
D’un autre côté, Salem Abdeljalil, représentant du ministère des affaires religieuses, chargé de la prédication, rappela des obligations à observer vis-à-vis du prophète : croire en sa prophétie, en sa mission et en sa qualité de sceau des prophètes ; l’aimer ; l’obéir ; le glorifier ; le respecter et prier sur lui abondamment. Il démontra, en conclusion, que seule la préservation de [ladite] sunna, contre toute attaque, garantira la pérennisation du modèle prophétique.
Source :
http://www.youm7.com/News.asp?NewsID=58479&SecID=65&IssueID=32
As salaamou 3laykoum!
Il sont bien marrants ces Egyptiens. D’un côté les Ahl al Qor’an y sont plus ou moins persécutés, toute personne remettant en cause certains hadiths ou voulant en limiter le rapport vis à vis du Qor’an se retrouve dans une situation de danger vis à vis de l’Etat et de la justice, mais en même temps ceux qui bafouent à la fois le Qor’an et la Sunna dans leurs actes, qui versent dans les plaisirs mondains et l’impudeur revendiquée comme les chanteuses ultramaquillées et les vedettes des soap-operas minablissimes et immoraux -dont on connaît la fin avant même d’avoir vu le début, et où la seule véritable intrigue repose sur la nature des futilités, des paires de seins exhibées et la dissolution des moeurs qui y seront diffusées- tout ceux là ne sont pas inquiétés et jouissent même d’un prestige social que les « mécréants » désignés (parce que ne rentrant pas dans les cases restreintes de la classification des citoyens par religion -religion d’appartenance inscrite sur les cartes d’identité) par l’inquisitoire Al Azhar.
An nifaq dans toute sa splendeur…
Salam Yamine,
Je ne crois pas que quiconque – ni les « Ahl al Qor’an » ni les les chanteuses – doit être inquiété pour ce qu’il est ou pour ce qu’il pense !
Je ne crois pas non plus que le rôle du clergé sunnite ou chiite soit de distribuer de bonnes ou de mauvaises notes aux simples et libres citoyens que nous sommes. Encore faut-il qu’il adopte la même attitude face aux pires injustices sociales des pouvoirs politiques arabes, qui le font vivre et exister, dans un jeu de reconnaissance mutuelle et de partage des rôles !
Je crois simplement que l’attitude de ces soi-disant « hommes de religion » – attitude qui ne diffère guère de l’attitude de mes « camarades » locaux – est tout sauf respectueuse de l’esprit même du prophète Mohammad qui, pour le rappel, n’a jamais usé de ce champ lexical injurieux pour discréditer qui que ce soit. Encore moins d’insulter ses détracteurs. Au contraire, c’était bien lui qui était l’objet des insultes et des qualificatifs les plus monstrueux ! Et comme par hasard, il se faisait insulter de son vivant, d’après le Coran, de « fou », de « possédé », de « menteur », d’ « aliéné »,…
Enfin, et cela me rassure davantage, lorsque l’on a plus que les « noms d’oiseaux » comme « arguments », cela prouve que l’on est à bout de souffle … que l’on a plus aucune idée qui teint debout … et que l’heure d’un vrai changement, ne va pas tarder à sonner !
Fraternellement, Mohamed.
D’abord, ces trois là, ils ont des têtes des « vainqueurs » …..
Et en suite, je pressens que m’est préparé un grand chaudron de métal en fusion
Tant pis, je reste sur mes positions et j’aurai sûrement de la compagnie!
Et peut-être que le plus « couillonné » (je ne trouve pas d’autre terme!) n’est pas forcément celui qu’on pense ….
Allez, sans rancune et Bonne Année à tous, les musulmans et les grégoriens.
Salaam
Cher Mohamed bien entendu personne ne doit être inquiété par autrui pour ce qu’il est ou ce qu’il pense, le jugement des tréfonds d’un individu n’appartient certainement pas à son prochain. Je voulais juste souligner l’hypocrisie de la société égyptienne dans laquelle il n’est peut être pas toujours de bon ton de critiquer les instances sunnites officielles, alors qu’au sein même de cet agglomérat humain certes complexe qu’est la société égyptienne différentes manifestations artistiques ou ludiques contraires à l’esprit du Coran y jouissent d’un certain prestige paradoxalement.
Enfin c’est bien moins important que ce que tu viens de souligner: effectivement le recours à des invectives insultantes et à des étiquettes dont on accable tout porteur d’un discours autre révèlent en filigrane un manque profond d’argument. Celui qui ressent le besoin d’insulter toute personne ne partageant pas son opinion révèle de facto la propre faiblesse de ses idées et leur incohérence frileuse de débat.
Un classique hélas de nombre d’inquisiteurs n’ayant que la violence physique ou verbale -ou les manipulations en tout genre- pour faire taire les vélléités de changement. Et bien entendu notre Prophète paix sur lui en savait quelque chose..
Yamine … Ya habibi !
A travers mon précédent commentaire, j’ai voulu simplement intensifier un peu plus, la clarté de tes idées et pourquoi pas, te pousser à reprendre les touches de ton clavier. Et ce, pour couper court à toute spéculation malintentionné qui pourrait faire une lecture biaisée de cet échange.
Tu as bien fait donc de (re)préciser tes propos que je partage volontiers !
Fraternellement, Mohamed
cette fois ci c’est la cerise sur le gâteau! Il manquerait plus qu’il fasse la chasse au sorcière, à croire qu’ils sont les gardiens du mystère, c’est du grand n’importe quoi. S’ils pensent détenir la vérité alors qu’ils abolissent la faim dans le monde, qu’ils donnent du travail à tous s’ils en sont capables. Je les plaind ces pauvres « savants » avec leur esprit si étroit, à croire qu’ils lisent le coran à l’envers. Comme tu as dis mohamed, ils doivent être en manque d’arguments pour en arriver aux insultes. L’islam est une religion d’ouverture et d’acceptation de l’autre alors si on accepte pas même une simple relecture ou une critique constructive par ses propres membres, je comprendrais aisémment qu’un regard étranger puisse nous prendre pour des « sauvages ». J’ai l’impression que nous arrivons à l’époque de l’inquisition ou n’importe qui peut déclarer son voisin mécréant sous prétexte qu’il ne pense pas la même chose à la virgule près. C’est la meilleure méthode pour faire perdre la foi à un croyant et faire fuir ce qui voudrait le devenir.
Bien dit, cher Habib !
Fraternellement, Mohamed.