Le philosophe marocain Mohamed Abed al-Jabri n’est plus

3052010

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L’éminent philosophe  marocain Mohamed Abed Al-Jabri est décédé aujourd’hui le 3  mai 2010  à Casablanca à l’âge de 75 ans.  Le défunt est universellement reconnu comme l’un des plus grands philosophes et spécialistes contemporains de la pensée arabo-musulmane.

Il avait  débuté sa carrière académique à partir de 1967 en tant que professeur de philosophie à  l’Université de Rabat où il enseigna l’épistémologie et la philosophie. Son doctorat sur Ibn  Khaldoun publiée en 1971 (La pensée de Ibn Khaldoun : la assabiya etl’État :les grandes lignes d’une théorie Khaldounienne de l’histoire musulmane) lui a inspiré la nécessité de procéder à une refondation de la pensée arabe, classique et moderne. Très tôt  il a entamé un  vaste programme d’étude critique du patrimoine culturel arabe en publiant en 1980 (Nous et le patrimoine ) et de la pensée  arabe en publiant en  1984 un  énorme ouvrage en quatre volumes : « critiquede la pensée arabe ».  Depuis, feu Al Jabri avait publié une vingtaine  d’ ouvrages touchant différents  domaines y compris des œuvres littéraires.

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Le bouc émissaire

2052010

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La thèse de René Girard dans ce livre est de trouver le mécanisme unique expliquant le déclenchement et la résolution des persécutions collectives. Une persécution collective est définie comme des violences commises directement par des foules meurtrières à l’encontre d’un groupe minoritaire. Pour expliquer ce phénomène il faut:

  • 1. Caractériser les conditions de déclenchement de la persécution.
  • 2. Caractériser les conditions de son déroulement.
  • 3. Caractériser les conditions de sa résolution.
  • Montrer en quoi les points 1., 2. et 3. peuvent s’expliquer par un principe (mécanisme) unique.

1. Les causes de déclenchement des persécutions.

Il y a une cause qui explique génétiquement les persécutions : l’indifférencitaion. Depuis celle-ci on peut déduire la cause du déroulement, et celle de la conclusion de la persécution (qui seront 2. l’accusation et 3. les traits victimaires). Le mécanisme régulateur des persécutions est celui du « bouc émissaire », du « sacrifice », et son mécanisme explicatif est la mimesis d’appropriation.

l’indifférenciation

La cause du déclenchement de la persécution est l’aplatissement des ordres culturels, ou « état d’indifférenciation ». Un état d’indifférenciation se caractérise par une perte de pouvoir des institutions sociales, une perte de leur légitimité, et un arrêt de leur fonctionnement. La conséquence directe de cela est un effacement des hiérarchies sociales : les institutions sont le garant des hiérarchies sociales, et d’une autorité qui les fait respecter. Quand cet ordre social est perturbé, cela signifie que les mécanismes de reconnaissance sociale ne sont plus effectif : l’identité sociale de chacun cesse d’être un donné. La raisons pour lesquelles chacun tient tel rôle particulier dans la société cessent d’être évidentes. Il y a donc une situation où « chacun devient le stric égal de l’autre, « le même » que n’importe quel autre membre du groupe ». C’est un état d’in-différenciation entre les personnes. Un état de crise mimétique (Voir l’article sur « des choses cachées depuis la fondation du monde »). Pourquoi cela pose-t-il problème pour la société?

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