« Finesse » contre « connerie » : Le combat éternel !
15 01 2015Par : Mohamed LOUIZI
Ce lundi soir, après le collège, ma fille de douze ans m’a posé une étrange question : « Papa ! Que répondrais-tu à un enfant qui refuserait de dessiner. Et qui te dirait que, désormais, dessiner : tue » ?
Quelle étrange question, me diriez-vous, n’est-ce pas ?! Surtout lorsqu’elle s’ajoute à cette plainte embarrassée, exprimée par une maîtresse, dénonçant l’attitude d’un « papa » qui l’avait enjoint, de ne donner, à son enfant, plus aucun travail comportant du « dessin » ou du « coloriage ». Car selon ce parent : « dessiner et colorier seraient contraires aux percepts de la religion musulmane ! ». Rien que ça ! La maîtresse n’a pas cédé. Elle n’a pas l’intention de céder. Elle ne cédera pas. Et tant mieux comme ça !
Quant à l’étrange question de ma fille, j’ai tenté d’expliquer que la meilleure façon d’y répondre serait, peut-être, que nous nous mettions tous ensemble, grands et petits, à « dessiner » autour de la même table. Quoi de plus crédible que de servir d’exemple en dessinant, encore et toujours, tout et n’importe quoi, au lieu d’essayer de convaincre, les uns et les autres, par les mots ! Laissons parler « nos » crayons ! Quoi de plus beau que de se retrouver, en famille, ou entre amis, autour d’une même table de dessin ou de coloriage, crayons à la main !
Mais au-delà, j’ai senti que sa question n’était pas innocente, pour autant, et qu’elle cachait une vraie inquiétude ; une vraie souffrance ! Elle, qui est passionnée, par ailleurs, de BD, de mangas et de reproduction, tantôt adroite, tantôt maladroite, de ces héros préférés ! Depuis, sa question, je l’avoue, occupe presque tout l’espace de mon esprit et ne me quitte plus. Il me semble que dans sa tête « dessiner » et «se faire tuer » sont, hélas, devenus synonymes ! Je crains que le « massacre » de « Charlie Hebdo » ne soit pas aussi le « massacre » de ses rêves, de ses questions, de ses inquiétudes et de sa manière, à elle, d’intégrer « notre » monde et tenter de le comprendre !
Hier, à la lecture de « Charlie HEBDO », en page 12, LUZ – ce rescapé ! – s’est mis à rappeler l’évidence même ! Comme quoi, après des dizaines de milliers d’années, depuis le paléolithique supérieur, depuis l’Aurignacien et ses représentations figuratives, il y a environ 39.000 ans de notre époque – soi-disant moderne ! – « nous » nous retrouvons, désormais, obligés et forcés de « nous » justifier inlassablement et d’expliquer les motivations qui animent ce besoin « existentiel » – j’ose dire – qui est celui de continuer de « dessiner » … tout simplement ! Serions-nous devenus plus reculés que l’homme préhistorique ? En voilà une première question qui en vaut la peine d’être posée !
Et LUZ de dire : « Quand on est gosse, on dessine des petits bonhommes rigolos pour comprendre le monde bizarre des adultes et sonder le sien. On a tous été des gosses ; on a tous dessiné un jour.
En grandissant, on ne comprend pas toujours ce monde d’adultes dont on fait pourtant parti. Alors certains continuent de dessiner de p’tits bonhommes.
Quand on se demande pourquoi certains sont prêts à tuer pour des frontières, des croyances, ou des symboles, on dessine des p’tits bonhommes.
Quand on ne comprend pas pourquoi certains préfèrent croire en un dieu qui n’existe pas, on dessine des p’tits bonhommes.
Quand on ne comprend pas pourquoi il serait interdit de dessiner un bonhomme, alors on dessine quand même un p’tit bonhomme.
Quand on leur a dit que c’était irresponsable de dessiner des p’tits bonhommes, ils ont continué à dessiner des p’tits bonhommes, normal !
Alors, ce monde bizarre a refusé de voir les p’tits bonhommes qu’ils dessinaient, mais puisque c’est un monde bizarre, ils ont continué, jusqu’au jour …
Et pourtant les p’tits bonhommes ont réapparu … Et nous sommes des millions de petits bonhommes dans la rue …
Mais, jusqu’à quand ? ».
Effectivement, ce monde bizarre a refusé de voir les petits bonhommes, que CHARB et les autres dessinaient. Jusqu’au jour où ces petits bonhommes ont lâchement « assassiné » – au nom d’un autre petit bonhomme, figurez-vous (!) – CHARB et les autres !
Par conséquent, ce monde bizarre va-t-il encore continuer à fermer ses yeux, et à refuser de voir tous ces petits bonhommes endoctrinés, victimes de leurs « propres » ignorances, armés et prêts à verser le sang des autres, des innocents, pour espérer effacer les traits de « crayons » de « nos » dessins, qu’ils jugent par ailleurs « irresponsables » – peut-être ! – mais qui sont ô combien nécessaires et vitaux ?
Jusqu’à quand ces petits bonhommes vont continuer à empêcher « nos » enfants de rêver et de nous montrer le chemin ? A quoi ressemblerait « notre » monde si nos enfants, et nous avec eux, cessons de dessiner des petits bonhommes … tout simplement ?
Doit-on, au nom de la supposée CHARIA de ces petits bonhommes, déconseiller aux enfants et faire injonction à l’Ecole, de laisser de côté les dessins ; et de s’intéresser plutôt à la géographie, à l’histoire, au calcul, à la grammaire – et pourquoi pas à cette p’tite religion de ces petits bonhommes ! – comme le faisaient des « grandes personnes », dans « Le Petit Prince », lorsqu’ils demandaient à l’aviateur « Antoine de Saint-Exupéry » de laisser de côté les dessins de serpents boas, ouverts et fermés ?
CHARLIE HEBDO de cette semaine – celui de tous ces petits bonhommes rescapés ! – tentait de calmer l’inquiétude légitime et de (r)ouvrir un chemin de l’espoir. Bizarrement, je n’ai pas réussi à rire comme ce fut le cas avant, je ne sais pas pourquoi ? J’ai même eu le sentiment, par moment, que ce numéro n’était pas fait, justement, pour « faire rire » les lecteurs, mais plutôt pour les inciter à la réflexion individuelle et collective. Car une bonne part des réponses aux questions posées ci-avant, mais aussi à l’étrange question de ma fille, repose sur le seul acte « sacré » de réfléchir ! J’ai même eu l’impression, parfois, de ne pas lire un journal satirique, tel que Charlie HEBDO, mais plutôt une revue de philosophie, comme : « Philosophie Magazine » ; « Question Philosophie » ou autres !
Ici, il est question de concepts de quête de « VERITE », de « PENSER » et de « DEMOCRATIE ». Cela pourrait surprendre certains. Mais oui nom de Dieu, Charlie sait parlait aussi de ces choses de l’esprit et de l’intellect ! D’ailleurs, c’est ce qu’elle faisait toutes les semaines en empruntant un autre chemin, celui du « dessin ». J’ai aimé cette citation d’ONCLE BERNARD qui dit, je cite : « … Les éditos étaient longs et argumentés. Les dessins étaient frappants et pleins de sens (l’avantage d’un dessin, c’est qu’il n’a pas à être long et argumenté) » !
En effet, à la lecture de l’article de J.-B.T. – parlant de la disparition du réalisateur Francesco ROSI, qui venait de nous quitter à l’âge de 92 ans, en laissant derrière lui dix sept films, parmi lesquelles : « Cadavre exquis » – on pourrait penser que là, JBT fait allusion, aux victimes du « massacre » du 7 janvier 2015, devenues « cadavres exquis » par « l’œuvre » criminelle de deux petits minables bonhommes. Peut-être ! – Mais ce qui m’a le plus interpellé, c’est la description faite par le journaliste des films de ROSI qui, je cite : « traquent la vérité mais se refusent toujours de conclure ». Comme il serait beau de nos jours, de traquer les « vérités », toutes les vérités, aux noms de tous les dieux et de toutes les causes, mais sans vouloir conclure en les imposant – par la contrainte et la violence – comme les seules et uniques vérités à être légitimes et autorisées !
Cela me rappela cette belle citation de Gotthold Ephraïm LESSING (1729-1781), qui disait, je cite : « Si Dieu tenait dans Sa Main droite toute la Vérité, et dans Sa Gauche, la seule quête inlassable de la Vérité, et me disait : « Choisis ! », je me précipiterais humblement vers Sa Gauche et dirais : « Père, donne ! Car la Vérité pure est pour Toi Seul ! ». A méditer !
Aussi, l’auteur de ce magnifique papier fini par livrer sa critique du défunt réalisateur, résumant la noblesse d’une réflexion profonde et interpellatrice, découlant de l’ensemble son œuvre. Ces citations ne peuvent laisser indifférents de part leur profondeur et leur actualité aussi. Ici, JBT rapporte cette fine réflexion : « La vérité, si elle existe, ne constitue pas une fin en soi » ! « La vérité n’est pas toujours révolutionnaire » ! Ici, l’auteur dit : « La vérité compte moins que les mécanismes qui y conduisent » ! Un peu après, JBT livre son appréciation de tout héritage cinématographique de ROSI en déclarant, je cite : « Ces films nous apprennent à regarder le monde tel qu’il est et non pas tel que l’on voudrait qu’il soit » ! Il rapport enfin cette réflexion d’une extrême urgence, cette redéfinition même de la Démocratie : « La pensée est la démocratie. Penser, raisonner, tenter de comprendre, constituent les grands actes d’affirmation de la démocratie » ! Tout cela se trouve dans le Charlie de cette semaine !
Par ailleurs, dans un autre article intitulé : « Quand CHARLIE avait 20 ans », signé par ONCLE BERNARD, celui-ci se livrait à expliquer ce que voulait dire le concept « POLITIQUE », tel qu’il transparait entre les lignes et les dessins de l’hebdomadaire satirique. Plus encore, il est question d’une démarche pacifique, non haineuse et non violente – D’ailleurs, et jusqu’à preuve du contraire, les journalistes de CHARLIE HEBDO n’ont jamais tué personne, ni directement ni par mandat ou par procuration !
En s’assumant de gauche, l’auteur rappelle les combats passés pour la LIBERTE de toutes les expressions et contre toutes les entraves, fascistes et totalitaires entre autres. L’ONCLE BERNARD fini son article par dire ceci : « … la politique selon Charlie ne consiste pas à déclamer, mais à interroger : Pourquoi la vie n’est-elle pas celle que nous rêvons, poétique, pacifiée, intelligente, argumentée et argumenteuse, spéculative, contradictoire, mais telle qu’aucune contradiction, aucune chamaillerie ne puisse au terme d’une belle discussion se dissoudre dans un verre de rouge et jamais dans une flaque de sang ? ».
Et ONCLE BERNARD de poursuivre : « La politique de Charlie est non violente et non haineuse. Elle est gaie. Elle se veut ainsi. Aucun problème politique ne doit résister à un bon rire. Riez, amis, riez. Il paraît qu’au moment d’être fusillé Cavanna rigolait » !
Oui, lorsque CAVANNA rigolait – semble-t-il – en étant totalement agonisant, gisant dans son sang, et tenant entre ses doigts « sacrés » son pauvre « crayon », deux petits bonhommes criaient « ALLAH AKBAR » de joie ! Cela va-t-il « nous » pousser, enfin, à nous interroger sur « notre » propre condition humaine ? Pourquoi la VIE n’est-elle pas semblable à ce que CAVANNA avait rêvé, lorsqu’il commençait, tout jeune, tout comme mon enfant et les vôtres aussi, à dessiner des petits bonhommes ? Pourquoi « notre » société n’a pas su permettre, justement, la réalisation de tels rêves de mômes ? Pourquoi « notre » société n’a pas su se donner les moyens suffisants et pacifiques, pour que les antagonismes, quels qu’ils soient, puissent trouver le salut autour d’un verre de rouge – de préférence « halal » pour les petits bonhommes à la kalachnikov (!) – au lieu de se dissoudre dans une flaque de sang ?
Et oui ! Nombreux sont ceux, ici comme ailleurs, qui ne souhaitent pas répondre à ces questions urgentes ; qui usent de l’art de l’esquive. Nombreux aussi sont ceux qui voient en ces événements tragiques la énième action cachée d’un concert aguerri de conspirationnistes habiles et habitués ! A ceux là, l’hebdomadaire a réservé un autre article, signé Jean-Yves Camus, intitulé : « Les Charognards du complot » et sous-titré : « La théorie du complot possède cette particularité qu’elle est impossible à démonter : chaque élément apporté pour la déconstruire est interprété par les complotistes comme une preuve supplémentaire qu’ils ont raison ! ». Un peu comme celui qui tente d’éteindre le feu en versant dessus du kérosène !
Je ne suis pas d’accord avec l’auteur lorsqu’il cite comme exemple, servant la propagande complotiste de ces supposés « charognards », l’assassinat de Joué-Lès-Tours, survenu en décembre 2014. D’autant plus qu’il y a effectivement des versions contradictoires, de différents témoins, citées aussi par la chaîne de TV France 3, et analysait dans les détails par Mediapart, entre autres ! A ce sujet, l’idée même d’une bavure policière – que certains voudrait masquer et présenter comme un acte de terrorisme – reste envisageable ! Il me semble qu’une enquête judiciaire est en cours pour tirer le vrai du faux dans cette histoire. Surtout lorsque l’on constate la multiplication de bavures ces dernières années : en l’occurrence la mort de Rémi FRAISSE, tué par une grenade de guerre, par un gendarme, où la version officielle de la gendarmerie nationale, présentait depuis le début de l’affaire, et avant même les révélations de la presse de certains enregistrements, paraissait déjà problématique et suspecte !
Cependant, là où je rejoins totalement l’auteur c’est lorsqu’il dit, je cite : « Le complotisme aboutit, comme toujours, depuis quinze ans, à exonérer totalement l’islamisme, et l’islamisme radical, de toute responsabilité morale et matérielle dans le terrorisme et l’intimidation intellectuelle qui sévissent en France ! ». Là, je ne peux qu’être d’accord avec sa conclusion !
En effet, à entendre ces petits bonhommes « charognards », tout ce qui s’est passé la semaine dernière, et tout ce qui se passent depuis des décennies, voire depuis des siècles – et surtout dans les pays arabes et musulmans – seraient l’œuvre unique d’un complot généralisé, renaissant continuellement de ses cendres, tel un « Phénix » de malheur, pour comme seul objet : salir l’islam et les musulmans !
Par conséquent, l’idée conspirationniste infantilise les « musulmans » ; inhibe la quête de vérité sur soi-même ; aveugle les yeux ; obscurcie le bout du tunnel ; et trouve toujours mille et une excuses aux abjections criminelles inqualifiables que des petits bonhommes, barbus, commettent par leur « propres » mains (!) en mettant la responsabilité toujours sur … l’autre !
Les complotistes « musulmans », ces pieux « charognards », feraient mieux de s’occuper de chercher des « poux » dans leurs « propres » cheveux au lieu de continuer de se gratter par une main, et d’indiquer par l’autre, le manque d’hygiène chez le voisin d’en face ! Il n’est pas « antimusulman » que de balayer devant sa porte !
D’ailleurs, et à ma connaissance, ce n’est pas le voisin conspirateur et intéressé – ou le Mossad israélien selon certains – qui a interprété des verstes coraniques durant les siècles passés, selon une vision guerrière dominante, à moins que ce ne soit envisageable chez certains petits bonhommes !
Ce n’est pas lui qui a écrit les « Hadiths » d’Al Boukhari & Co, à moins que ce ne soit envisageable chez certains petits bonhommes !
Ce n’est pas lui qui a émis des « fatwas » meurtrières contre des philosophes, des poètes et des intellectuels musulmans, anciens ou contemporains, à moins que ce ne soit envisageable chez certains petits bonhommes !
Ce n’est pas lui qui lapide des femmes pour adultère, et pour moins que ça d’ailleurs, à moins que ce ne soit envisageable chez certains petits bonhommes !
Ce n’est pas lui qui continuent d’exécuter des intellectuels pour « crime » d’apostasie et de fouetter des blogueurs sur la place publique après chaque prière de vendredi pour « crime » de la réflexion, de l’écriture et de la publication, à moins que ce ne soit envisageable chez certains petits bonhommes !
« Les complotistes – conclue Camus – manient les deux poids, deux mesures. Ce faisant, ils supposent une présomption d’innocence de l’islam, qui est l’exact revers du soupçon de culpabilité généralisé, pesant sur les supposés musulmans et les assignant à résidence » !
Les musulmans et les supposés musulmans, sont-ils condamnés à rester emprisonnes des thèses conspirationnistes ?
Par ailleurs, et si « musulman », de part sa foi en un Dieu Grand, en un « ALLAH AKBAR », devait s’assumer et assumer ses responsabilités ?
Et si « être musulman » était foncièrement incompatible avec « être une marionnette » entre les mains de complotistes de tous bords ?
Et si être « musulman » était surtout synonyme d’être d’abord « intelligent » dans sa foi, « responsable » dans sa pratique, « clairvoyant » dans son intégration dans la société humaine et « pacifique » dans son rapport à l’autre ?
Il est clair que les thèses complotistes desservent les « musulmans » avant qu’elles ne servent les intérêts obscurs de ceux, tous ces petits bonhommes, qui les alimentent en permanence. Il est aussi urgent que ces « musulmans » comprennent les risques, présents et à venir, de rester abonner aux sites conspirationnistes. J’ose dire que le consiprationnisme est contraire à l’essence même de la foi musulmane.
Le Coran, n’appelle-t-il pas à suivre l’exemple d’Adam lorsqu’il a su reconnaître sa faute, sa responsabilité individuelle, quand il a mangé de l’arbre défendu, sans chercher un quelconque prétexte ou une quelconque excuse ? Il n’avait pas dit : « Ce n’est pas moi ! C’est Satan, le maître conspirationniste ! ».
Le Coran n’appelle-t-il pas à se détourner, au nom de la foi en un « Allah Akbar », du chemin de « Satan », lorsque celui-ci jeta la faute sur l’autre, sur Dieu en personne ?
Oui, les « musulmans » se doivent de faire un travail de fond sur eux-mêmes et sur leurs références sacralisées au fil des siècles !
Cependant, pour que ce travail, nécessaire, puisse sortir toute la « société » par le haut – y compris les « musulmans » qui en font partis – la tête haute et la fierté du travail collectif accompli, ces français musulmans, ces français supposés être musulmans, ces français de culture musulmane, tous ces petits bonhommes français qui se réclament d’ « ALLAH AKBAR », ont cette chance ici et maintenant, elle s’appelle : la LAÏCITE !
L’hebdomadaire satirique s’est longtemps attardé à rappeler ce concept vital pour « notre » société. « l’Apéro », de Gérard BIARD, met l’accent sur cette chance que nous, français, croyants ou pas, avons d’être dans un pays laïque, avec ses hauts et ses bas ; ses forces et ses faiblesses ; ses renoncements et ses institutions républicaines de régulation et de veille.
Je ne suis pas d’accords à 100 % avec le propos de BIARD, surtout lorsqu’il laisse murmurer l’idée d’une laïcité d’assimilation et de d’uniformisation des corps, des rêves et des esprits. Mais je suis complètement en phase avec lui lorsqu’il dit : « Elle seule – La laïcité – permet, ironiquement, aux croyants et aux autres, de vivre en paix. Tous ceux qui prétendent défendre les musulmans en acceptant le discours totalitaire religieux défendent leurs bourreaux. Les premières victimes du fascisme islamique, ce sont les musulmans » !
Aussi, l’auteur explique que le « Je suis CHARLIE » veut dire « Je suis la LAÏCITE », je le rejoints sur ce point aussi, n’en déplaise aux bourreaux et à leurs sbires ; tous ces pauvres bonhommes qui disent aujourd’hui la chose et demain son contraire, sur les plateaux de télévisions ; tous ceux qui disent : « Oui, mais … ! ». Oui, mais quoi ? Nom de Dieu !
J’ai oublié de préciser qu’il y a aussi plusieurs dessins, histoire de rappeler que Charlie HEBDO, c’est aussi un journal satirique ! D’ailleurs, certains, un peu nombreux, se sont fait une idée de ce numéro historique, en regardant l’image de ce petit bonhomme sur la « Une » : Pour certain, celui-ci serait le Prophète. Moi, je ne le pense pas !
Pourquoi ? Parce que lorsque l’on regarde bien, surtout si on s’amuse à « gommer » – de préférence à l’aide d’une gomme et non d’une Kalache – les yeux, les larmes, le nez et la bouche, sa tête ressemblerait plutôt à ce que les petits bonhommes, masculins, ont entre les jambes ! Quel blasphème, me diriez-vous ! Inverser la « Une », du bas vers le haut, vous verrez par vous-mêmes que cela ressemblerait plutôt à un « suppositoire » d’endoctrinement et d’aveuglement ancestral qui continue, hélas, de boucher « nos » voies de respiration et d’inspiration et « nos » multiples chemins de libération, individuelle et collective, des jougs et de la servitude au nom de nombreux maîtres esclavagistes, tantôt par la manipulation, tantôt par l’intimidation et le passage à l’acte criminel.
Je comprends que cela pourrait choquer certains. Ceux-là doivent comprendre qu’il s’agit simplement d’un petit bonhomme pour aider LUZ à comprendre le monde, le « notre » ! Sans plus !
Ces lecteurs, qui se sont fait leurs idées sans prendre la peine de lire – ce qui est contraire aussi à l’esprit et à l’éthique coranique – ceux-là devraient « pénétrer » dans le fond de l’hebdomadaire de cette semaine, pour que nous nous mettions à réfléchir ensemble, enfin et sans trop tarder, aux concepts salutaires de : VÉRITÉ, LIBERTÉS, ISLAM(s), RÉPUBLIQUE, LAÏCITÉ, ÉCOLE, POLITIQUE, DÉMOCRATIE, PAIX, VIVRE ENSEMBLE, HUMANISME, NON-VIOLENCE, PEURS, … etc.
Osons PENSER notre condition avec CHARLIE ! Osons regarder les revers de la « Une » – Je vous préviens, tout de même, de la présence d’une caricature de WOLINSKI, au sujet de la loi 1905. De grâce, n’y prêter pas attention, sauf là où s’est noté : « Ni Dieu, Ni Maître », un premier regard furtif est pardonné, croyez-moi, j’avais lu ça avant, quelque part, dans une « fatwa » … mais ça, c’était avant !
Osons mener ce combat pour la dignité face à l’abjection !
D’ailleurs, ça m’a interpellé cette sagesse de CHARB, de là où il est, à l’adresse d’IEGOR GRAN, en regardant visiblement en direction du « Miroir Astral », et disait : « Dis-toi que le combat éternel, le seul qui vaille, n’est pas celui du bien contre le mal, c’est celui de la finesse contre la connerie » !
Osons mener ensemble ce combat de la « finesse » contre la «connerie », pour que « dessiner des petits bonhommes» et « se faire tuer» par d’autres petits bonhommes, cessent d’être des « synonymes » dans la tête de nos enfants et cessent de les empêcher de « RÊVER » et de « VIVRE » … tout simplement !
Magnifique. Merci et bravo !