« De l’islam et des musulmans » … vraiment ? (1)
31012015
« De l’islam et des musulmans : Réflexions sur l’Homme, la réforme, la guerre et l’Occident » est le dernier ouvrage – paru en décembre 2014 aux Presses du Châtelet – de Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (une chaire financée par le Qatar[1]) et directeur du centre de recherches sur la législation islamique et l’éthique (CILE) domicilié au Qatar[2], fondé et pris en charge, depuis sa création en janvier 2012, par la Cheikha Mozah bint Nasser Al Missned, la troisième femme de l’ancien émir du Qatar, et mère de l’actuel émir, avec le soutien appuyé et la bénédiction bienveillante du Cheikh Youssef Al Qaradawi, président de l’union internationale des savants musulmans (UISM), qui, lors de la cérémonie de l’inauguration du CILE, avait dit ces quelques phrases, que je traduis de l’arabe, à l’endroit de Tariq Ramadan, je cite : « Je suis très content que ce soit le docteur Tariq Ramadan qui prend la responsabilité de diriger ce centre. En effet, Tariq Ramadan est le fils de la da’awa (la prédication islamique). Il est son descendant, son diplômé et il est le petit-fils de l’imam Hassan Al Banna (fondateur de la confrérie des Frères Musulmans)»**.
« De l’islam et des musulmans » est le premier livre que l’auteur publie, depuis sa prise de ses fonctions à la tête du CILE, autour de l’islam (selon sa conception), de ses sources, de ses principes, de sa pratique, de son ancrage de ses fidèles dans les sociétés, surtout en Occident, et de son avenir. Certes, il a publié, entre temps, en mars 2014 « Au péril des idées : entretiens avec Edgar Morin ». Mais ce dernier n’est pas de la même nature et ne vise pas les mêmes objectifs ni les mêmes desseins que son présent ouvrage. Celui-ci est plutôt à situer dans la continuité de ses précédents ouvrages : « Être musulman européen », paru en 1999 aux éditions Tawhid, entre autres, et surtout de son ouvrage : « Islam, la réforme radicale », paru en 2008 aux Presses du Châtelet.
Cette contextualisation de son nouveau livre, à la fois dans la continuité de sa propre réflexion religieuse, de sa propre pensée dite « islamique », presque apologique, depuis quelques années, mais aussi dans la lignée de son ancrage spirituel assumé, (quasi-) organique et idéologique frériste d’un côté, et de sa mise au service « intellectuel » subventionné de l’émirat du Qatar, de l’autre côté, et ce depuis plusieurs années, permet, de mon point de vue, d’aborder sa lecture, non pas avec des préjugés ou des hypothèses de lectures partiales – j’essayerai de ne pas me trahir – mais plutôt avec sérieux et en toute conscience des enjeux réels et/ou supposés, qui en découlent. J’y veillerai.
Catégories : Actualites, Politique, Religion, Societe
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