L’UOIF d’Amar Lasfar : Au cœur du déni !
5 04 2015La chaîne d’infos France 24 a diffusé hier soir, le 4/04/2015 à 22h10, heure de Paris, un reportage intitulé : « France : Au cœur de l’UOIF » (à visionner ici). J’ apparais vers la fin pour aborder et présenter, brièvement, le concept idéologique islamiste du « Tamkine » (التمكين) et sa présence, en filigrane ou de façon formelle, explicite et évidente, au sein même du projet éducatif qui a abouti à la création du « Lycée Averroès » en 2003.
- Tiens, visiblement le « Tamkine » (التمكين) chez Amar Lasfar – Président national de l’UOIF – est traduit par le mot « intégration » de l’islam ?
- Ah bon ?
- Si, si, il l’a dit. Il a dit que le « Tamkine » veut dire simplement « intégration« . Mais, je crois qu’il n’était pas sérieux. Il rigolait même, je te jure !
- Laisse-moi voir et écouter d’abord … Ah oui, c’est vrai, il n’a pas l’air sérieux du tout, ni ses adjoints d’ailleurs !
Mais de qui se moque-t-on ?
N’en déplaise à Amar Lasfar et à ses « lieutenants » – certains sont visibles en arrière-plan assurant une stratégie de communication à « double langage », l’un en arabe et l’autre en français – pour comprendre ce concept « idéologique » en particulier – cité presque 11 fois dans le Coran, sous sa forme et dérivée verbale, et faisant allusion au pouvoir politique, économique, militaire, etc. – il faudrait lire plutôt la thèse d’Ali Sallabi (en arabe ici) – bénite et appuyée, par ailleurs, par la plume « sacrée » de Youcef Al-Qaradawi en personne (lire en arabe ici) – ou lire le concentré du résumé de cette thèse universitaire (guide idéologique) que j’ai publiée dans mon livre-témoignage. « L’intégration » n’est qu’une pièce dans un ensemble ; un pas sur le chemin d’une marche, d’une lente et longue marche !
L’on comprendra facilement que ce que visent les « Frères Musulmans » et le « Tanzim » international de la confrérie – dont l’UOIF en fait partie à travers la « Fédération des Organisations Islamiques en Europe (FOIE) » – est bel et bien d’arriver, par des moyens démocratiques et citoyennes, que permet la République laïque, et aussi sans l’usage de la violence (Jihad armé) – dans la mesure du possible bien sûr – à atteindre cet état de « domination » politique absolue et maximaliste, permettant à une religion islamiste, sunnite, salafiste, asha’arite, pétrodollar et frériste de régner souverainement, sans partage, sous la seule et unique bannière « d’un Coran et de deux sabres », le premier dans la main droite et le deuxième dans la main gauche, comme le montre l’emblème historique de la confrérie !
Pour cela, il va falloir former des hommes et des femmes – non pas pour manier les deux sabres – mais pour les amener, le long d’un processus de qualification éducative et universitaire, à faire de l’entrisme intelligent, toujours sourire aux lèvres, et les prédisposer à faire de l’infiltration « douce », petit-à-petit, à tous les niveaux de l’État et dans toutes les sphères d’influence de la société française et de la communauté européenne.
Il va falloir aussi préparer une élite « politique », composée de leaders, de l’acabit d’Amar Lasfar - qui avant-hier louait les mérites de Martine Aubry (PS) et qui aujourd’hui trinque – en levant un verre 100% halal – au « juste-milieu » d’une opposition municipale, incarnée majoritairement par l’UMP et dont l’un de ses membres influents n’est autre que l’actuel conseiller pédagogique de l’UOIF au « Collège-Lycée Averroès » – Monsieur Michel Soussan – et qui est aussi le bras droit d’un sénateur UMP – Monsieur Jean René Lecerf – fraichement élu Président du « Conseil Général du Nord » (voir ici), qui de surcroît, avait porté, en mars 2014, la défense de cet établissement privé musulman, en particulier, au sommet de l’État (lire ici) pour l’abreuver davantage de moyens financiers, issus des deniers publics (lire ici).
Amar Lasfar peut toujours trinqué, sourire aux lèvres, tant qu’il y a des soutiens qui défendent sa cause et son projet. Celui d’un islamisme pérfide et jugé hélas – pour des raisons électoralistes me semble-t-il, et sans aucune espèce de prudence – très fréquentable. L’UMP vise la « Mairie de Lille » et s’emploie à renverser le pouvoir socialiste en place. Elle vise les voix « musulmanes » dans les prochaines élections municipales. L’UMP tient l’UOIF par la barbichette. L’UOIF tient l’UMP locale par une barbichette imagée, celle du supposé vote communautariste. Et le jeu continue : « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette …« !
Cette élite – ainsi préparée, endoctrinée, formée – saura, le moment venu, assurer l’ultime étape : celle du « Tamkine« . Mais bien avant cela, il faudrait passer par trois autres étapes, en amont, qui sont pour le rappel :
1- La présentation de l’islam (التعريف) ;
2- La sélection (الإصطفاء) des ressources humaines (femmes et hommes, jeunes et adultes) pour les endoctriner idéologiquement et politiquement ;
3- L’affrontement (المغالبة) des faiblesses organisationnelles constatées ; une sorte d’étape d’auto-évaluation intermédiaire … avant l’assaut final.
Il ne reste plus que :
4- Le « Tamkine » (التمكين) pour que, soi-disant, la « Parole de Dieu soit la plus élevée » !
Et « Marianne » mettra, sans doute, un « voile intégral » pour éviter le « châtiment » de la tombe et celui du jour du jugement dernier. Le « frère » islamiste international « Omar Abdelkafi » – qui avait interrompu un cours au « Collège-Lycée Averroès » de chimie et de sciences physiques (voir ici) pour parler d’un ambassadeur japonais converti à l’islam – le dit clairement dans une vidéo (à voir ici) !
Dans une autre vidéo d’Amar Lasfar, accessible ici, celui-ci expliquait le processus pyramidal du « Tamkine » – dans un langage d’arrière-boutique – en affirmant, dessin à l’appui, que l’UOIF, tout en visant le sommet de la pyramide, était actuellement plutôt entre la deuxième et la troisième étape. Il utilise d’autres synonymes certes, mais le cheminement politique est strictement le même. Il semble qu’il reste encore, pour lui et pour son entreprise islamiste, du chemin à parcourir avant l’assaut final.
Les « Frères Musulmans » d’Égypte de « Mohammed Khayrat Al-Chater » ont réussi l’atteinte du palais présidentiel en quelques décennies. En effet, en 1992, la police égyptienne avait découvert un document secret traçant et détaillant, en 13 pages, la stratégie frériste du « Tamkine » – (وثيقة التمكين) pour reprendre le terme exact utilisé par ce document arabe.
En 2012, « Mohamed Morsi » – le candidat par défaut à ces élections suite au refus de l’armée de la candidature de « Mohammed Khayrat Al-Chater » pour raison de casier judiciaire non vierge – a été élu président de l’Égypte. En seulement vingt ans, le « Tamkine » est sorti de son cadre idéologique conceptuel théorique pour arpenter les marches et les tapis rouges du palais des pharaons d’Égypte.
L’UOIF va-t-elle faire mieux ? Va-t-elle réussir un exploit en comptant sur certaines protections intéressées et complices ?
Cela est possible, à mon avis, si l’on continue à croire ce « premier » discours de façade, prononcé par ce redoutable homme d’affaires et commercial, mais pas que.
Ou si l’on continue à dire « Amen » aux propos de l’imam de Bordeaux qui atteste, les yeux dans les yeux, que les « Frères Musulmans » d’Europe et d’Occident ne sont pas des islamistes et qu’ils seraient plutôt de sympathiques légalistes. La prudence, n’est-elle pas mère de sûreté ?
L’on peut certes avoir l’apparence légaliste aujourd’hui, lorsque l’on est uniquement à la sortie de la deuxième étape. Mais qu’en sera-t-il à l’aube de la quatrième ? D’ailleurs, l’imam de Bordeaux, très proche de l’UMP d’Alain Juppé, peut-il dire autre chose sans risquer sa chaire à la mosquée de l’UOIF et son microphone au Congrès annuel du Bourget des « Frères Musulmans » en France ?
La stratégie du « Tamkine » est au cœur de l’enseignement privé musulman conduit par l’UOIF et du « Collège-Lycée Averroès » en particulier. Elle est au cœur de tous les autres vases communicants (mosquées, associations de jeunes et d’étudiants, associations de femmes voilées, association caritative et de soutien à la Palestine, lycées, collèges, association de médecins, Instituts de formation religieuse, cercles fermées d’endoctrinement à l’idéologie d’Hassan Al-Banna, conférences et congrès régionaux et nationaux, etc.). Dire le contraire, c’est la preuve même que le président de l’UOIF demeure fidèle et au coeur d’une « stratégie de communication » faite de déni.
Enfin, ce qui compte à mes yeux, c’est de faire connaître cette stratégie aux lecteurs francophones, de l’expliquer simplement, non pas en me basant sur des fictions littéraires ou sur des essais politiques très engagés vers l’extrême droite, mais plutôt en me basant uniquement sur la « propre » littérature formulée par des idéologues de la confrérie, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui. Il suffit donc de lire pour s’affranchir, peut-être.
PS :
1- Dans le reportage de France 24, Amar Lasfar est présenté par les journalistes comme étant, aussi, professeur d’économie ! Je ne le savais pas. Serait-il salarié de l’Éducation Nationale (payé avec l’argent du contribuable) au sein du « Collège-Lycée Averroès » ? Simple question.
2- Ici un reportage sur l’implantation de la confrérie, datant de mai 2013.
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