Les nababs de Ramadan

15 06 2016

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Par : Mohamed LOUIZI

Les islamistes aiment l’argent. Il est le nerf de la guerre. De l’argent, ils en amassent en grande quantité ici comme ailleurs. Le mois de Ramadan demeure la principale saison des récoltes bénies. Il était une fois Ramadan … Il était une fois ses nababs … Voici un conte réel des nababs de Ramadan.

Promoteurs immobiliers du paradis

Ici, dans les rangs de la prière, par le biais de l’incitation religieuse presque infantilisante, comme une sorte d’hypnose par le texte « sacré », ils réussissent souvent à siphonner les poches et à prélever automatiquement sur les comptes bancaires des croyants. A entendre un islamiste promouvoir le projet de construction d’une nouvelle mosquée, l’on a plutôt l’impression qu’Allah, au fond, ne serait qu’un simple « promoteur immobilier », vendant des mètres carrés de ses  parcelles équipées au paradis, à tout fidèle qui, en contrepartie, construit pour Lui, par l’intermédiaire des islamistes, une parcelle ici sur Terre.

Un hadith attribué au prophète, que tout islamiste connait par cœur, dit : «  Celui qui construit une mosquée pour Allah, Allah lui construira une demeure au Paradis ». Les islamistes utilisent à outrance tous les ans ce même hadith, et bien d’autres similaires, pour soutirer chaque année des millions d’euros, avec le consentement fasciné de donateurs manipulés. Des croyants naturellement généreux croient les islamistes sur parole et donnent sans compter. Peut-être, le rêve d’une villa après la mort, dans un quartier VIP paradisiaque tranquille, inhibe la raison et déjoue les protections placées sur les comptes bancaires.

Parfois, l’on pourrait parler d’abus de faiblesse sur des personnes vulnérables et naïves. Parfois, l’on pourrait parler de tromperie (pour ne pas dire escroquerie) en bande islamiste (ultra)organisée. Car, dans le cas de certains islamistes que j’ai croisés par le passé, la promotion des projets est faite au nom d’Allah et de la communauté de foi. Vous savez le fameux hadith : «  Celui qui construit une mosquée pour Allah, Allah lui construira une demeure au Paradis ».  Mais dès qu’une mosquée est construite, en partie grâce à l’argent des fidèles, elle est très vite considérée comme propriété immobilière des Frères musulmans, parfois dans la lettre même des statuts officiels, déposés à la Préfecture. Comme c’est le cas de la mosquée de Lille-Sud et du Centre islamique de Villeneuve d’Ascq. Ainsi, des croyants pensent construire une maison pour Allah, ils découvrent plus tard qu’ils ont aidé les Frères musulmans à bâtir un nouveau QG politique et à s’enraciner durablement dans le paysage. La vérité qu’ignoreraient des croyants, c’est que lorsque l’on donne aux islamistes, l’on ne prête pas à Dieu. Lorsque l’on donne aux islamistes, on donne simplement aux islamistes !

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Marchands des temples

Les islamistes aiment l’argent. Les nuits ramadanesques d’appel à la générosité des croyants en témoignent. Ceux-là réagissaient généreusement à un discours bien rodé, d’incitation aux dons, où tout est bon pour soutirer des poches des milliers d’euros, presque toutes les nuits. Tout est mobilisé : les textes religieux, les histoires chimériques, des séquences de larmes de crocodiles, des temps d’invocation dont la durée est proportionnelle au montant donné, des intimations par le recteur à l’ordre d’une riche personne commerçante lui imposant, au vu et au su de tout le monde, de donner autant d’argent, se comptant souvent par milliers – une sorte de générosité obligatoire et non soumise à contestation. Car, primo, c’est « hchouma » de contester et secondo, donner à la mosquée serait, selon certains, la meilleur manière de « blanchir » quelques milliers d’euros issus de … la fraude fiscale.

Face à ce discours d’arnaque voilée, des croyants sincères, riches et modestes, actifs ou pauvres retraités, pris aux multiples pièges, donnent sans compter, en se mettant parfois en difficulté pour sauver la face, face à des islamistes avides qui déterminent d’entrée de jeu le seuil minimum nécessaire des récoltes dorées et argentées, en-dessous duquel la prière obligatoire de nuit ne pourrait être célébrée. Une prise d’otages en bonne et due forme. Tant pis, après tout, s’il y a dans les rangs de la prière des personnes souffrantes ou éprouvées par une longue journée caniculaire de jeûne. Tant pis s’il y a des élèves, des étudiants ou des personnes liées par des engagements professionnelles.

Lors de ces nuits ramadanesques sans fin, des femmes – lorsqu’elles sont associées à la collecte et lorsqu’on leur reconnait le « droit » ou plutôt le « devoir » de donner – enlèvent leurs parures d’or pour les donner aux islamistes sous des « Allahou Akbar » retentissants par-ci et par-là. Au lendemain de la 26ème nuit, considérée comme étant « la nuit du destin » – et quel destin ! – la salle de prière se transforme en une salle de vente aux enchères, où les parures d’or collectées (ceintures en or, bracelets, colliers, …) sont à nouveau vendues au prix le plus fort. Parfois, la femme qui a offert sa ceinture d’or tente à tout prix à nouveau de la racheter car sa valeur sentimentale est inestimable. Parfois, c’est le mari qui se lance dans une surenchère joyeuse. Le butin de ces histoires d’amour est raflé par les islamistes : « Jésus reviens, Jésus reviens, Jésus reviens parmi les tiens ! » Les marchands ont quitté le Temple de Jérusalem pour s’installer dans des mosquées de l’hexagone !

L’argent pour la conquête de Rome ?

Ailleurs, à quelques milliers de kilomètres de Paris, c’est l’argent puisé par des frérosalafistes des puits de pétrole, qui est rapatrié en grande quantité, en France et en Europe, au vu et au su des services des Etats européens, pour fluidifier le chemin du Tamkine et financer ses « aires de repos » sur sa périphérie. Des Frères musulmans se rendent périodiquement pour rencontrer de riches financiers en marge de pèlerinages canoniques en Arabie Saoudite, ainsi qu’en marge d’autres pèlerinages suspects au Qatar, au Koweït et même en … Suisse, cette plaque tournante de la finance islamiste. Ils arrivent sans difficulté à convaincre des mécènes à subventionner les institutions du projet Tamkine et à subvenir aux besoins de ses acteurs de terrain, pour atteindre le bout de leurs expéditions douces. Car, les islamistes savent bien vendre leurs projets.

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Là aussi, l’argument religieux utilisé est presque le même : «  Celui qui construit une mosquée pour Allah, Allah lui construira une demeure au Paradis ». D’autres parcelles idylliques sont mises en vente. Au richissime pétro-frérosalafiste, l’on promet plutôt un palais digne de son rang social et économique au lieu d’une simple villa. Tout ceci dans une théâtralisation extrême qui ne laisse indifférent.

L’on m’a raconté une anecdote réelle, qui démontre à elle seule, l’art de la mise en scène, utilisé par certains islamistes émissaires pour hypnotiser la masse et soutirer le fric. Lors de nombreuses missions de collectes d’argent dans certains pays du Golfe, des islamistes « français » ont pris avec eux une personne ex-catholique, convertie à l’islam de longue date et la même personne à chaque fois. Arrivant là-bas, dès qu’ils se présentent aux responsables d’une « mosquée-cathédrale », ils présentent la personne de « type européenne » qui les accompagne comme étant un chrétien qui veut se convertir à l’islam. Un mensonge ! Les cheikhs pétro-frérosalafistes se réjouissent de la nouvelle et ouvrent leurs portes (et leurs poches) à ses missionnaires barbus qui réussissent à convertir des chrétiens. Le converti se reconvertit une nouvelle fois. Et puis une deuxième fois dans une autre « mosquée-cathédrale ». Et puis une troisième fois. Et puis une quatrième fois et ainsi de suite. Et puis une énième fois s’agissant de cette personne française convertie à l’islam depuis fort longtemps !

Au gré des mosquées ciblées, cette personne « prête-conversion » se reconvertit et prononce inlassablement la même formule d’accès au royaume des islamistes, la même « chahada » ou attestation de foi, devant des riches croyants subjugués et criant : « Allahou Akbar ! ». Les islamistes rusés qui ont conçus cette « conversion renouvelable », en forfait hyper mobile illimité,  savent qu’après la conversion, en terre d’islam, d’un supposé chrétien venant de l’Europe, la captation des milliers de dollars, devient plus facile. Ou comment la foi se met au service de l’argent : Le sens que l’on pourrait attribuer à ce nouveau genre de « conversion renouvelable ». Cet ex-chrétien semble avoir oublié les enseignements de Jésus : « Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon » !

Toujours aux pays du Golfe, ils utilisent d’autres arguments mobilisateurs issus du registre de la grande conquête rêvée. Parmi lesquels l’on trouve celui de la Bataille du Fossé (ou des Coalisés), rapportant un propos attribué au prophète lorsque celui-ci aurait promis à ses compagnons la conquête de Rome !

Ce hadith raconte qu’en marge de cette bataille, le prophète aurait annoncé à ses compagnons-soldats une « bonne nouvelle » : la future conquête de l’empire romain. Il aurait dit : « […] Après le deuxième coup de pioche, la lumière m’éclaira les palais rouges des terres de Rome, je les voyais comme s’ils étaient les canines des chiens. L’ange Gabriel m’a dit  que ma nation en sera victorieuse, nous les dominerons, alors soyez heureux de cette bonne nouvelle ! » Le richissime pétro-frérosalafiste ne peut résister à la tentation et à la double promesse juteuse. La promesse ici-bas d’un « palais rouge » sur les ruines de l’ancien empire romain, dans un quartier chic de Paris ou de Neuilly. La promesse dans l’au-delà, un palais paradisiaque récompensant la générosité idéologique de toute une vie de … pétro-frérosalafiste.

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Soutenir la veuve et l’orphelin. Vraiment ?

Les islamistes aiment l’argent. Toute cause est bonne pour s’en mettre plein les poches, pour certains, et pour en amasser davantage en faveur du projet islamiste, pour d’autres. L’humanitaire n’échappe pas à la voracité barbue et demeure instrumentalisé comme outil redoutable de la prédication islamiste. Dans les années quatre-vingt, un slogan diffusé dans des magazines islamistes disait : « Donnez un dollar, vous sauvez un musulman ! » Où comment le caritatif humanitaire est instrumentalisé à des fins de prosélytisme religieux voire idéologique. La souffrance des veuves. La famine frappant un peuple. Les catastrophes naturelles. Le désarroi des rescapés. Les larmes des orphelins. La désolation des déplacés et des réfugiés de guerres. La pauvreté d’un territoire asphyxié. La peine des handicapés. Tout ceci, tels des produits marketing d’une sorte de Charity-Business, est instrumentalisé dans des actions de collectes de dons, au sein de mosquées frérosalafistes, pour le compte d’associations et d’ONG islamistes, diverses et variées, dont le nombre se multiplie proportionnellement à mesure que de nouveaux conflits géopolitiques apparaissent.

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Dans le giron des Frères musulmans en France, ces organismes collecteurs s’appellent : Secours Islamique (Islamic Relief), CBSP (Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens), Human Appeal, Syria Charity, etc. Ces organisations se voient attribuer tous les Ramadan, et même à l’occasion d’autres offices et événements religieux dans l’année, des créneaux à rallonge pour solliciter ardemment les dons des croyants. Ces derniers réagissent collectivement avec humanité, compassion, tristesse et générosité aux divers drames frappant des populations démunies. L’argument religieux, communautaire et identitaire est excessivement sollicité par des orateurs en larmes. Les dons sont perçus, principalement en espèces, entre les rangs de la prière mais les reçus ne sont pas délivrés systématiquement aux donateurs, sauf exceptions. Parfois l’organisme délivre un seul reçu attestant de la somme collectée dans une mosquée. Parfois la mosquée attendra son reçu éternellement. La sacrée cagnotte voyage ensuite, dans certains cas, dans un sac en plastique transitant d’une main à l’autre, d’un responsable à son supérieur.

Difficile de savoir si l’argent collecté est totalement transmis aux services centraux, après avoir traversé toute une chaîne de mains intermédiaires à quatre doigts. Difficile de savoir aussi si l’argent collecté en espèce est totalement déposé dans les comptes bancaires officiels. Difficile de s’assurer qu’il ne dort pas clandestinement cachés dans des oreillers de certains salons de style maghrébin. Difficile de s’assurer de l’absence de fuite et de perdition en cours de chemin. Difficile de savoir combien d’argent a traversé effectivement les frontières françaises et européennes pour arriver à la destination finale, aux populations démunies. Difficile de savoir si l’organisme collecteur est habilité à acheminer les dons jusqu’aux destinations annoncées sur ses supports de communication. Des doutes légitimes subsistent et s’amplifient, d’autant plus que le train de vie des travailleurs du caritatif islamiste prête à confusion.

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Parlons-en des travailleurs du caritatif islamiste, ou de ces carriéristes de la Charity-Business, car le milieu s’est profondément professionnalisé. L’on pourrait s’en réjouir si la transparence financière était assurée et si les frais de gestion et de collecte étaient réduits au maximum évitant le gaspillage de l’argent des donateurs. En effet, cette professionnalisation remarquée dans toutes les associations frérosalafistes depuis plusieurs années, suppose des frais de collecte et de structure ainsi que des salaires parfois astronomiques. Ces structures ne sont pas composées que de bénévoles sincères dévoués à la cause, comme on peut le supposer naïvement, et souvent instrumentalisés à leur tour. Le caritatif islamiste est doté d’une masse salariale importante composée de directeurs généraux, de cadres supérieurs, de techniciens, d’agents de communication, de comptables, de commerciaux, de chauffeurs et de secrétaires. Tous payés, selon les volontés du « marché » caritatifs. Car désormais, « c’est le marché qui décide » dixit l’inénarrable Zlatan Ibrahimovic dans les colonnes du journal Le Monde (!).

Combien gagne par mois le directeur général du Secours Islamique ? Combien gagne par mois le directeur général du CBSP ? Combien gagne par mois le directeur général de Human Appeal ? Combien gagne par mois le directeur général de Syria Charity ? Combien gagnent par mois les autres cadres supérieurs, les techniciens, les agents et agences de communication, les comptables, les commerciaux et les secrétaires de ces structures islamistes ? Que représentent réellement la masse salariale et l’ensemble des frais de structure par rapport au montant total des dons collectés ? Difficile de savoir car les voies des « seigneurs de la misère » sont impénétrables !

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Abou Dhar Al-Ghifari VS Muawiyah

Les croyants donateurs dans les mosquées ne le savent pas et ne chercheraient pas à le savoir. Car c’est « hchouma » de demander où va l’argent des dons. Dans les mosquées colonisées par les Frères musulmans, la parole des islamistes est d’argent mais le silence des croyants est d’or. Aucun n’ose apostropher pour demander des comptes et exiger la transparence financière. La sainte « trinité » dans ces « mosquées-cathédrales » demeure : « Prie, donne et tais-toi ! »

Plus aucun Abou Dhar Al-Ghifari pour assurer une opposition opiniâtre et non-violente contre ceux qui exploitent le pouvoir religieux, et leurs assises à la tête des mosquées, pour s’enrichir et thésauriser argent et or. L’on raconte dans les biographies des compagnons du prophète qu’Abou Dhar Al-Ghifari représentait à son époque cette conscience incorruptible de la communauté de foi musulmane. Il représentait à lui seul un vrai danger pour la cour omeyyade intéressée entourant le troisième calife Othmâne Ibn Affân. Un jour il se leva seul au milieu de la masse silencieuse qui s’est enrichie elle aussi et dît ses quatre vérités à Muawiyah, le fondateur de l’Empire ommeyyade quelques années plus tard. Il lui fit l’inventaire de sa relative fortune à la Mecque, avant de devenir gouverneur à Damas et lui demanda fermement de s’expliquer publiquement sur l’origine de toute cette richesse incroyable amassée, et de tous ces palais qu’il possédait en Syrie. Sans réponse convaincante, Muawiyah finit par demander de l’aide à son cousin, le calife, prétextant qu’Abou Dhar avait corrompu les gens en Syrie : l’inversion accusatoire !

Le souvenir de Muawiyah est honoré par les carriéristes du prosélytisme islamiste. Celui d’Abou Dhar n’est plus. Des croyants impuissants parlent dans les couloirs et dans les parkings. Mais ça reste des discussions de couloirs et de parkings. La parole est confisquée. Mais la question reste entière : Où va l’argent du caritatif islamiste ?

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L’industrie caritative, l’envers du décor   

En effet, lorsque l’on donne 100€ par exemple, pour soutenir un syrien sans abri, quel serait le montant net que toucherait ce syrien sous forme d’aide directe ? Sachant que de ces 100€, il faut soustraire la part des salaires et charges sociales et patronales du PDG, des cadres supérieurs, des comptables, des techniciens, des secrétaires et des agents de communication. Il faut soustraire aussi les frais de mission et de déplacements (hôtels, TGV, avion, gasoil …) des salariés et des bénévoles. Il faut soustraire les frais de gestion des voitures de fonction et de service composant le parc automobile de certaines ONG. Il faut soustraire les frais de location des bâtiments mais aussi des salons de réception chics, dans des hôtels étoilés, accueillant des galas caritatifs ainsi que les rémunérations des chefs-cuisiniers. Il faut soustraire les frais de location des stands dans des foires islamistes. Il faut soustraire les prestations des agences de communication. Que resterait-il donc des 100€ donnés par un fidèle ? Difficile de savoir.

En 2012, les journalistes de Capital et d’Arte avaient épluché les comptes de 131 associations caritatives françaises. L’on apprend par exemple qu’en 2011 l’organisation frériste « Secours Islamique » avait une recette de 28,1 millions d’euros dont 20,9 millions d’euros issus des dons privés et de legs – collectes dans des mosquées entre autres. L’on apprend que 25% de cette recette – c’est-à-dire plus de 7 millions d’euros – a été consacrée aux frais de collecte et de gestion ! Aussi, les 75 % consacrés aux œuvres caritatives n’ont pas été toute distribuée. Le Secours Islamique « a consacré 13,6 millions d’euros en 2011 pour venir en aide aux plus démunis en France, dans les pays du Maghreb et aussi en Haïti », c’est-à-dire 48% uniquement de ses recettes. Ainsi, pour couvrir les seuls frais de collecte et de gestion, le Secours Islamique se devait de collecter plus de 230 000 € toutes les nuits de Ramadan aux quatre coins de l’hexagone. Les croyants donateurs sont-ils informés de cet état de fait ?  Quant aux autres organisations caritatives fréristes, elles ne faisaient pas partie du panel de cette enquête. La transparence attendra.

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Pieds nickelés de la compassion ?         

Si l’on rajoute à ce manque cruel de transparence le constat avéré montrant que de nombreux frères acteurs du caritatif islamiste sont devenus, en l’espace de quelques années, de vrais nantis, gérant des patrimoines immobiliers pour le moins suspects alors qu’ils étaient de modestes étudiants étrangers, quelques années auparavant. Désormais, ils sont en capacité, voire en devoir, de payer l’ISF (l’impôt sur la fortune). Le syrien sans abri lui, au nom de qui l’argent a été collecté, toucherait peut-être uniquement 30€ d’aide directe des 100€ collectés. Peut-être un peu moins. Peut-être un peu plus. S’il est sunnite, il toucherait les 30€. S’il est frère musulman engagé dans une faction militaire, il toucherait un peu plus. S’il est chiite, il n’est pas concerné par la distribution frérosalafiste. Il peut crever dans le froid et sous les bombes !

Des articles en arabe relatent des critiques à l’adresse des Frères musulmans syriens, financés entre autres – en plus de l’argent venant du Qatar – par les dons de leurs frères européens qui cibleraient de simples croyants généreux dans des mosquées françaises et occidentales, en les culpabilisant au passage, sous prétexte de soutien au « peuple » syrien.  Les frères syriens sont soupçonnés de détourner l’argent de l’humanitaire à des fins idéologiques, politiques et militaires. Par conséquent, lorsque l’on donne de l’argent dans une mosquée frériste à un organisme frériste, est-on certain que cet argent ne servirait pas en définitif à financer des factions « terroristes » ? La question mérite d’être posée pour éviter que l’argent donné ne soit tâché du sang des innocents.

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A la fin des années quatre-vingt, le britannique Graham Hancock avait publié son livre-enquête : Lords of Poverty, traduit en français sous le titre : Les nababs de la pauvreté, et en arabe sous le titre : Sadatou Al-Faqr (سادة الفقر). Cette enquête délivre des clefs de lecture pour mieux comprendre la destinée des milliards de dollars, issus de l’argent des contribuables, confiés par des organisations internationales comme l’ONU a ses organisations actives dans l’aide humanitaire. Elle a pointé de nombreuses dérives graves transformant l’humanitaire en une industrie sordide et glaciale. Une caste de puissants nantis corrompus fut naître avec des privilèges matériels pour les familles, les enfants et les proches. Quant à l’aide humanitaire, à proprement parler, dont ils sont chargés, elle souffrait d’incohérence entre les attentes du terrain et les suggestions bureaucratiques déconnectés du réel et des besoins des populations concernées. Pis, l’aide humanitaire officielle telle qu’elle est décrite et décryptée dans cette enquête, a plutôt favorisé la corruption, les dictatures, l’enrichissement des nantis et l’appauvrissement des déshérités. Graham Hancock faisait la distinction entre ces organisations onusiennes officielles et d’autres ONG caritatives qui semblaient être mieux gérées.

Certes, il y a les professionnels et les bénévoles. Les intéressés et les gracieux. Les donateurs animés par la volonté d’aider, dans la compassion, et de porter secours à autrui, s’expriment généreusement, pour venir en aide aux personnes frappées par toutes sortes de destins chaotiques. Les bénévoles désintéressés donnent de leur temps gracieusement pour que cette compassion puisse s’exprimer. Mais le nœud du problème, ce sont tous ces industriels de la misère, ces agioteurs politico-religieux, parmi le collège des intermédiaires, qui trahissent la confiance publique, gaspillent l’argent des donateurs, trompent les bénévoles et instrumentalisent les causes justes à des fins communautaristes, idéologiques, politiques et militaires en s’enrichissant au passage de manière pour le moins suspecte.

Ainsi, il serait urgent d’enquêter sur le caritatif islamiste, toute organisation confondue. En attendant, les croyants des mosquées pourraient, s’ils le décident, accentuer la surveillance et exiger plus de transparence financière. Plus qu’un droit, c’est une exigence morale. Si cela s’avère difficile à obtenir dans certaines mosquées frérosalafistes, le fidèle pourrait simplement ne rien donner et chercher d’autres alternatives, d’autres organismes, ou de privilégier l’aide à circuit-court au sein de sa propre famille, de ses proches voisins, de son propre quartier et ville. Autrement, le pouvoir des nababs se verra renforcer durant le Ramadan et surtout après. L’on dira : Mais comment font-ils pour prospérer ainsi ? Et l’on oubliera que l’on a que les nababs que l’on mérite.


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4 réponses à “Les nababs de Ramadan”

  1. 17 06 2016
    Sonia (19:00:54) :

    Bravo pour votre blog qu’une amie m’a conseillé de voir.
    Intègre et courageux en ces temps…

  2. 11 07 2016
    Hichem (18:26:56) :

    Bonjour. J’espère que vous ne me censurez pas. Je loue votre courage et votre volonté de dénoncer des dérives de ce tissu associatif. J’ai lu la plupart de vos articles. Néanmoins, je suis désolé mais l’argumentation me paraît un peu faible et vous êtes souvent dans des suppositions qui n’apportent pas de réel plus-value au débat. Par ailleurs, si je puis me permettre, votre style d’écriture est un peu laborieux.
    Je ne connais pas dans le détail la plupart des associations que vous citez mais je suis donateur au Secours Islamique et si il y a une ONG musulmane dont la probité financière est la moins suspecte c’est bien le Secours Islamique. Il a d’ailleurs bénéficié de label d’institutions mondiales dans ce domaine et vous n’êtes pas sans savoir qu’avec un tel budget, ils sont soumis au controle d’un commissaire aux comptes. Si malversations il y a c’est d’abord vers ce commissaire aux comptes qu’il faut se tourner.
    Si vous voulez faire avancer la chose, il va falloir etre plus factuel et avoir des arguments un peu plus solide qu’un simple inventaire à la Prévert du patrimoine de tel ou tel responsable ou du budget de telle et telle ONG.
    Pour l’instant on reste dans la diffamation. Et si vous êtes convaincus et si vous ne cherchez pas simplement à vous faire le chevalier blanc du tissu associatif musulman alors prenez votre courage à 2 mains et portez plainte contre tout ce beau monde.

  3. 2 03 2017
    anamoi (23:03:04) :

    Merci à Hichem pour son commentaire pertinent

  4. 2 03 2017
    Mohamed LOUIZI (23:21:31) :

    Hichem et Anamoi, vous voyez que je ne censure personne. Juste pour vous faire une confidence : J’ai gagné les deux procès, que le président des Frères musulmans de l’UOIF, Amar Lasfar pour ne pas le citer, avait intenté contre mes écrits. Il avait même sollicité l’assistance de deux avocats et des universitaires comme François Burgat et Raphaël Liogier. La justice française a tranché : Je ne diffame personne et tout ce que j’avance est prouvé. J’ai oublié : Amar Lasfar est condamné à me payer 5000 € pour « procédure abusive ». Comme quoi ! Cordialement, Mohamed.

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