Les jalons de François Burgat sur la route des Frères.
31 12 2017Le fichier PDF illustré de cette enquête est à télécharger ici :
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François Burgat est aux Frères musulmans, ce que le champion est à la stratégie Starfish[1]. Ce qu’une clef de voûte est à l’arc-croissant. Ce que la quatrième roue est à la voiture. Ce que la courgette est à la ratatouille: (presque) indispensable. Je ne connais pas un «frère» qui ait autant fait pour les Frères musulmans, à l’échelle nationale, comme à l’échelle internationale, que François Burgat. Il ne m’appartient pas d’expliquer le pourquoi du comment de son activisme pro-Frères : il peut s’en expliquer s’il le souhaite. Je me limite donc à relater des faits, à les interroger, à les interpréter de façon subjectivement objective. Cela suffirait, à mon sens, pour mesurer l’étendu de l’impact d’un «universitaire» sur le processus d’«islamisation»[2], en cours dans l’Hexagone, avec son lot de ruptures et de terreurs. Telle une caution «académique» consentante, François Burgat se plaît ostensiblement au service assurément conscient de l’islamisme, celui des Frères musulmans, depuis l’amphithéâtre, en passant par les jurys de soutenance de thèses, par les plateaux télé, jusqu’au prétoire du tribunal, s’il le faut. Caution universitaire? Communiquant zélé? Fidèle compagnon de route? Blanchisseur du djihadisme? Tout cela à la fois? Une chose est certaine: de tous les compagnons des Frères musulmans, le meilleur est François Burgat. Décryptage, en 32 points: fruit de 15 mois d’enquête.
1- François Burgat réhabilite Tariq Ramadan, un classique.
Déjà en 2005, Caroline Fourest, face à François Burgat, a dit: «Dans vos écrits et dans ceux de beaucoup d’intellectuels qui se revendiquent de la gauche, je décèle une tolérance, une complaisance, voire une fascination assumée pour un courant sexiste et homophobe, qui défend des valeurs totalitaires à l’opposé du progressisme.»[3] L’intéressé s’en était défendu en répliquant: «Nous serions d’accord, Caroline Fourest, si vous évoquiez la composante «salafie», c’est-à-dire la frange sectaire du courant islamiste, et non sa totalité. Or vous incluez dans votre définition de l’islamisme ceux qui, comme mon collègue l’intellectuel suisse Tariq Ramadan, entendent avant tout «parler musulman», en d’autres termes réhabiliter le droit d’user de la terminologie musulmane pour exister et être respecté.»[4]
Chemin faisant, François Burgat, qui avait accompagné son «collègue suisse» Tariq Ramadan en Egypte, au début des années 1990, sur les traces de son grand-père Hassan al-Banna — le fondateur des Frères musulmans en 1928 — en étant tous les deux nourris et logés chez des Frères égyptiens[5], la volonté du directeur de recherches au CNRS, de disculper les Frères de tout sectarisme salafiste totalitaire et liberticide, et de le rendre fréquentable aux yeux des Français et des Européens, n’a pas baissé d’intensité, bien au contraire. En 2004, alors que les États-Unis avaient interdit à Tariq Ramadan l’accès à leur territoire, l’un de ceux qui ont pris sa défense en France, fut François Burgat: rappelant tout de même que les USA sont très bien informés, par ailleurs, au sujet de l’idéologie frérosalafiste, ses projections, ses acteurs, ses prédicateurs et ses violences puisqu’ils ont contribué à son installation en Suisse, à l’époque de Saïd Ramadan, le père de Tariq, sans parler de l’instrumentalisation des djihadistes fréristes par les Américains en Afghanistan contre l’URSS. Le cas du frère palestinien Abdallah Azzâm[6], surnommé «imam du djihad» et «cheikh des moudjahidines», n’est pas une exception.
En effet, le 8 septembre 2004, François Burgat a signé dans Libération un article intitulé: «Tariq Ramadan interdit de séjour aux Etats-Unis : la cote d’alerte démocratique est franchie»[7]. L’article commence ainsi, je cite: «En 1996, j’avais déjà été conduit à prendre la défense de Tariq Ramadan: c’est notre ministre de l’Intérieur qui avait entrepris, à l’époque, de lui interdire l’accès du territoire français.»[8] Une constante. Tariq Ramadan est aux yeux de son protecteur François Burgat «une précieuse interface»[9], «un intellectuel crédible»[10], à l’opposé de tous ces musulmans que l’actuel directeur de l’IREMAM n’aime pas. A savoir, tous ces ««laïcs bon teint» qui n’ont pas peur de trinquer avec leurs nouveaux amis»[11]. Le politiste pro-Frères avait même exhorté les Américains à «raison» garder. Il a écrit: «Alors, de grâce, sachons affronter cette réalité dérangeante avec les armes de la Raison, forgées au siècle des Lumières, et non point celles soupçons irrationnels, insinuations inquisitoriales et amalgames en tout genre héritées des heures les plus sombres de notre histoire.»[12] Ou comment l’héritage des Lumières est invité, honteusement, pour défendre l’obscurantisme islamiste. Comment les fruits de la modernité occidentale sont instrumentalisés pour faire triompher ceux qui aspirent à son islamisation, à son voilement intégral, au nom d’une morale, imposée aux autres, que ces islamistes sont incapables de respecter, quand les projecteurs s’éteignent, loin des regards, dans une voiture cylindrée au bord d’une plage, au lever du jour, ou dans une chambre d’hôtel cinq étoiles.
2- François et Tariq, un champion peut en cacher un autre.
De 1996 à 2017, durant plus de 20 ans, François Burgat est resté fidèle au poste, fidèle à ses préférences idéologiques, à ses proximités stratégiques. Lorsque le scandale sexuel du Ramadan Gate a éclaté en octobre dernier, il a titré: «Avec ou sans Tariq Ramadan, ses combats politiques demeureront les miens»[13]. Plus clair, tu meurs. Combien de fois, depuis l’excursion égyptienne des années 1990, Burgat et son protégé se sont vus ensemble et ont partagé la même estrade, pour délivrer le même discours frériste dans la complémentarité exemplaire? Malin celui qui réussira à donner le chiffre exact.
Rien que durant les deux dernières années, on pourrait citer sa participation, en septembre 2016, à cette table ronde, sur le thème de «L’Europe face à la radicalisation : de la nécessité d’un engagement commun»[14]-[15], organisée au sein même de l’UCL (Université Catholique de Louvain), par le réseau frériste EMN[16] (European Muslim Network) que préside, depuis Bruxelles, le frère Tariq Ramadan. A gauche de François Burgat, il y avait l’illustre Philippe Moureaux, l’ancien Bourgmestre socialiste de Molenbeek — ce «ghetto islamiste»[17] comme le qualifie le quotidien Le Monde. C’est dire! — qui a permis à la sœur Farida Tahar[18], en la mettant sur sa liste électorale en 2012, de siéger au Conseil Communal, drapée de son voile[19] (dit islamique).
Très récemment, la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le 22 avril 2017, François Burgat a participé, à côté de Tariq Ramadan[20], à cette autre table ronde, organisée par une association frériste «Valeurs ajoutées»[21], à la Cité Scientifique à Villeneuve d’Ascq (Nord), sur le thème: «Le rôle des médias. Où en sommes-nous?»[22]-[23]. Mais qui est ce «nous» ? Une conférence à laquelle s’est opposé le maire de la ville, Gérard Caudron[24] (DVG), mais en vain. Car François Burgat a eu tout le plaisir de crier à la censure et d’exprimer — et c’est bien son droit — tout le bien qu’il pense de l’islamiste suisse Tariq Ramadan et, en même temps, tout le mal qu’il pense de tous ces Français qui lui sont hostiles, pour des raisons évidentes, qu’ils soient universitaires, politiques ou journalistes.
3- François Burgat et sa France camembert, baguette de pain et Tariq Ramadan.
En effet, «l’ami de Ramadan», comme on le surnomme, a rappelé en introduction, qu’il a écouté Tariq Ramadan, des années durant, partout dans le monde, «au Caire, à Londres, à Bruxelles, à Milan, à Sanaa, à Niamey, etc.»[25] sans détecter aucun double-discours chez l’islamiste. En disant cela, face à un public acquis à la cause, je le crois sincère, non pas parce qu’il n’y aurait pas de double-discours flagrant dans la communication orale, écrite et comportementale chez Tariq Ramadan, mais parce que, de là où parle François Burgat, sa posture d’observateur n’est pas une «posture objectivante»[26]. Au moins, il s’agirait d’une «posture participante»[27], présentant bien des limites épistémologiques, qui fausse naturellement toute analyse critique et distancée. Au plus, c’est ce que je constate, il s’agit d’une «posture militante», plus ou moins assumée, qui, à force de répétition, le discrédite totalement. Car toute posture militante suppose son lot de complicité coupable et de conflit d’intérêts (non pas au sens pénal du terme).
C’est bien cette posture-là qui l’amène à confesser, dans la victimisation habituelle à sens unique — ce leitmotiv qui dit «l’islamisme victime de tout mais coupable de rien» — devant son auditoire qu’il avait «honte», «pitié» et surtout «peur» de cette «censure», que l’on imposerait, en France, à Tariq Ramadan. Il a même dit que l’image de la France en est désormais ternie. A l’étranger, dit-il : «l’image de la France, ce n’est plus la baguette de pain et le camembert. C’est l’imbécilité de la posture de la classe politique et médiatique, à l’égard de Tariq Ramadan»[28]. Et il ajoute, sur un ton caricatural et moqueur, «Ah la France, c’est le pays où vous mangez du pain et du camembert et où vous faites une obsession discriminatrice à l’égard de Tariq Ramadan?»[29]. Inutile de chercher où s’arrête le politiste, où commence le militant, tellement les deux sont confondus à dessein.
4- François au Qatar, au milieu des Frères.
Par ailleurs, pas plus loin qu’au mois de mars 2016, François Burgat fut l’invité de Tariq Ramadan à Doha, au Qatar. Le politiste chambérien a pris part, en tant que conférencier d’honneur[30], au colloque annuel du CILE (Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique), toujours dirigé par le Frère suisse[31]. Ce même CILE avait été inauguré en janvier 2012 par la cheikha Moza, la mère de l’émir Tamîm, en présence de son «excellence» Youssef al-Qaradawi[32]. Dans ce cadre, François Burgat a livré un discours prétendument «humaniste» sur «la gouvernance à l’ère de la crise en Syrie»[33].
N’empêche que l’autre invité d’honneur fut ce théologien frérosalafiste saoudien pro-Qatar, Salman bin Fahd al-Odah, l’un des signataires de l’appel au jihad armé en Syrie, datant du 13 juin 2013, lancé depuis le Caire de Mohamed Morsi, par une coalition islamiste internationale, présidée par Youssef al-Qaradawi en personne (voir mon article: «Le drame syrien : la liste des signataires de la terreur»[34]). Dans la même salle de conférence, assis à droite de Tariq Ramadan, à la première rangée face au pupitre, là où se tenait debout François Burgat, il y avait un Frère musulman mauritanien djihadiste, Mohamed el-Moctar el-Shinqiti (MMS) de son nom, à qui j’avais déjà consacré un article intitulé: «Qatar : le Frère MMS et son «jihad avec perspicacité»»[35]. Celui qui, comme tous les Frères de son acabit, est capable de manger avec le chacal et de pleurer avec le berger. François Burgat était le tribun que des Frères puissants étaient venus, de toutes les contrées lointaines, écouter religieusement ce jour-là.
5- Quand François Burgat a inventé le concept «djihadisme dicible des laïques».
Dans cette conférence, il a certes parlé de «djihadisme» mais pas de celui que l’on désigne habituellement par ce nom : pas celui, particulièrement, du groupe Etat Islamique, qu’il n’a cité que sommairement, en laissant entendre qu’il serait fabriqué par les Américains. Pas celui, non plus, de l’opposition frérosalafiste violente qui n’a rien à envier à la violence du régime de Bachar al-Assad. Dans un propos qui avait vraisemblablement pour objet de noyer le poisson, il a parlé de cet autre «djihadisme [qui] n’est pas dicible, on ne le dit pas – précise-il – mais on le fait»[36]. Celui que le politiste attribue, par exemple, au président russe Vladimir Poutine. Le même «djihadisme» qu’il attribue, avec un dédain perceptible aux «champions de la laïcité française»[37], comme il a préféré les nommer devant des islamistes chevronnés à Doha. Ainsi, son relativisme l’a amené à édulcorer la violence du djihad armé, face, disait-il, aux «pires des violences, les plus terribles, des violences aveugles, la mort sous la torture, les agressions physiques systématiques, [qui] ont été commises, statistiquement, par un État qui disait défendre la laïcité, qui disait s’en prendre à l’extrémisme religieux»!
En effet, tout est dans la définition dirait l’autre. Concernant le «djihadisme», François Burgat sculpte une définition à l’apparence «universelle» mais qui sert, in fine, à ne point douter, à mettre sur un pieds d’égalité les actions et choix politiques d’États souverains, d’un côté, et les actions violentes de groupes terroristes, de l’autre. Qui est «djihadiste», selon François Burgat ? Réponse: «C’est quelqu’un qui fait un usage sectaire, en politique, de son appartenance religieuse»[38] répond-il avec plus ou moins de précision. On note, au passage, que le «djihadisme», dans cette définition, n’a plus de lien de paternité spécifique avec l’islam politique, en particulier, qui le nourrit pour s’en servir. Des exemples?
Et François Burgat de dégainer: «On trouve chez Poutine un sentiment antimusulman […] avec l’Église orthodoxe derrière qui bénissait les missiles»[39]. Vladimir Poutine, on aime ou on n’aime pas, est celui qui, défendant ses propres intérêts stratégiques, a profondément perturbé le jeu qatari des Frères musulmans en Syrie, en arrêtant relativement un conflit militaire à quelques pas de la porte Est de l’Europe. Et l’on sait comment ce conflit — servant bien des plans et intérêts régionaux du Qatar, entre autres — a produit une déstabilisation chronique de l’Europe, en imposant à ses États de gérer, sous la menace terroriste grandissante, des flux migratoires exceptionnels passant essentiellement par la porte Est (côté turc), en même temps que de devoir gérer d’autres flux migratoires, venant de la porte Sud (côté Lampedusa), avec des menaces à prendre au sérieux et à surveiller, du côté de la porte Sud-Ouest (le détroit de Gibraltar). Car si la digue marocaine venait à céder, face à une Espagne en menace de partition, l’étau se resserrerait sur l’Europe, durablement.
Juste après son propos sur Poutine, François Burgat est allé encore plus loin, pour désigner d’autres «djihadistes» — toujours selon sa propre définition du terme — en écorchant, dans un pays étranger, les choix des politiques intérieures et extérieures de sa propre France natale. Je le cite: «Mais les champions de la laïcité, je ne sais pas si vous connaissez les champions de la laïcité ? Ce sont les gens qui s’expriment souvent dans la langue que je suis en train d’utiliser. Vous savez les champions français de la laïcité, si vous regardez bien leur comportement, dans la crise des réfugiés. Si vous regardez bien les critères qui ont été mis à l’attribution de visas aux irakiens. Bah! Vous voyez l’appartenance religieuse qui fait irruption et qui vient ruiner la crédibilité, l’universalité des principes qui sont mobilisés»[40].
Par conséquent, selon François Burgat, Vladimir Poutine, président élu d’un État souverain, serait-il un «djihadiste» à mettre au niveau d’un Youssef al-Qaradawi et d’un Abou Bakr al-Baghdadi? Pis, les politiques et fonctionnaires du Ministère des Affaires Etrangères français, traitant les demandes de visas de réfugiés irakiens, seraient-ils des «djihadistes» qui, à schématiser le propos de Burgat, devraient être mis, selon toute logique, au niveau des frères Kouachi ou des terroristes du 13 novembre ou de l’égorgeur du Père Hamel ? La définition et les exemples donnés par ce directeur de recherches au CNRS sont explicites et scandaleux.
6- François Burgat a reçu un terroriste à Paris.
C’est peut-être cette même définition, inversant les rôles et blanchissant des terroristes islamistes, qui ont du sang sur les mains, des criminelles de guerre, qui aurait permis au même François Burgat de s’asseoir, sans réserve, à la même table que le Frère musulman djihadiste libyen Abdelhakim Belhaj[41]. Celui qui a fait ses premières armes au Pakistan et en Afghanistan, aux côtés d’un certain Oussama Ben Laden, avant de rejoindre les montagnes orientales de la Libye, à la frontière avec l’Égypte, pour faire le jihad armé contre Mouammar Kadhafi.
En effet, dans le cadre du programme WAFAW[42], porté par François Burgat et financé par le Conseil de l’Europe (!), entre 2013 et 2017, ce djihadiste libyen, toujours djihadiste en plus d’être devenu, grâce à la guerre en Libye, un richissime homme d’affaires et président du parti islamiste al-Watan, que soutient le Qatar, a été convié au CERI/Sciences Po à Paris[43], le 30 avril 2014, pour participer à un séminaire, soi-disant, universitaire. Le site du WAFAW précise que cette «rencontre avec Abdelhakim Belhadj a été rendue possible grâce à Wajdi Limam, Seif Eddine Trabelsi et Isabelle Mandraud». Mais qui sont-ils ces trois-là? Quels liens auraient-ils avec François Burgat et avec son programme européen, le WAFAW?
7- Qui est Limam que connaît François ?
D’abord, Wajdi Limam[44] est un Franco-tunisien (très proche) du parti islamiste Ennahda[45]. Quand il trempe sa plume dans l’encrier numérique, c’est souvent pour vulgariser les idées de son parti préféré, le parti islamiste Ennahda, mais aussi, pour promouvoir et défendre ceux qui le dirigent comme, par exemple, lorsqu’il a dressé le profil vantant les mérites d’un islamiste: «Nourreddine Bhiri, le nouvel homme fort du groupe parlementaire d’Ennahda»[46]. Il s’agit de son seul et unique article sur son blog Mediapart. Aussi, ses articles dans le Huffpost Maghreb[47] révèlent ses tendances idéologiques et politiques, comme lorsqu’il prend la défense d’un certain Hicham Larayed, le fils de l’islamiste Ali Larayed[48], qui occupait à cette époque le poste du premier ministre en Tunisie. Hicham Larayed, le jour de son mariage, a été vu écharpé du drapeau du mouvement islamiste palestinien, le Hamas. Ce qui a provoqué une polémique en Tunisie. Et c’est Wajdi Limam, depuis la France, qui a pris sa défense en concluant sa tribune en ces termes: «Intégrer la nouvelle mise en scène du pouvoir des islamistes, c’est s’intégrer à l’élite ascendante, la future élite de demain.»[49]!
Par ailleurs, au sujet de la Libye, sa plume tunisienne appelle à l’ingérence étrangère — surtout celle des pétromonarchies — dans les affaires internes de la Libye. En février 2015, il a cosigné une tribune intitulée: «Pour une force d’interposition internationale en Libye», où il dit: «La réussite d’un processus politique passe donc forcément par une conférence internationale, mêlant aux démocrates non seulement les seigneurs de guerre, mais aussi leurs parrains des pétromonarchies. Et disons-le aussi clairement, chacun doit y trouver son intérêt, ou du moins un intérêt plus important que la tentation du chaos, ce qui suppose le partage du pouvoir, des institutions et de la manne économique à tous les niveaux de gouvernance.»[50] Ce qui traduirait une vision de la realpolitik telle que pourrait l’exprimer un porte-parole de l’ambassade du Qatar à Tunis : le Qatar, cette pétromonarchie, qui a financé les seigneurs de guerre fréristes, commandés par le djihadiste libyen Abdelhakim Belhadj.
Wajdi Limam semble toujours présider l’association Uni*T qui, entre autres, anime un «café-débat»[51], donnant la parole à des intervenants très particuliers comme Nabil Ennasri, François Burgat et le journaliste de Mediapart Pierre Puchot, pour qui «l’islamisme n’existe pas»[52]. A une époque, celui qui a fait ses armes politiques aux sein des Verts, gérait une association (politique) nommée VETO!, faisant la promotion d’un prétendu «féminisme musulman»[53], et invitant à ses activités des indigénistes du PIR (Parti des Indigènes de la République) comme Houria Bouteldja, et des figures islamistes comme la sœur Ismahane Chouder, à qui le site Ikhwan Info a consacré ici[54] un portrait éclairant. Désormais, Wajdi Limam prépare une thèse de doctorat à Paris 8, sur le thème de: «l’accompagnement social face aux parcours de radicalisations»[55], bénéficiant de la convention CIFRE[56], à «la Cellule d’Évaluation, de la Performance et de l’Expertise (CEPE), de l’Observatoire Sociale de la Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé (DASES) de Paris. En charge des questions de laïcité et de prévention de la radicalisation»[57]. Il enseigne aussi à la FLEPES-Initiatives[58], dans le cadre du «diplôme universitaire de médiation socioreligieuse»[59]. Rien que ça, dirait-on. Encore un profil islamiste à qui on confie la question de la laïcité et de la prévention de la radicalisation islamiste.
8- Et cet «ingénieur» qui construit des «ponts» entre des djihadistes et des Occidentaux ?
Quant à l’autre facilitateur du séminaire du WAFAW, Seif Eddine Trabelsi — celui que François Burgat remercie, parmi d’autres, dans son essai «Comprendre l’islam politique»[60] pour avoir, dit-il, «toujours répondu présent à [s]es sollicitations inquiètes»[61] — il est présenté, par ailleurs, comme étant un «jeune tunisien, fils d’un opposant réfugié politique, soucieux, après une enfance passée en exil en France, durant les années Ben Ali, de jeter les ponts entre des islamistes — djihadistes repentis en l’occurrence –, et un monde occidental qui tâtonne dans le tourbillon des révolutions arabes »[62]. Cette présentation est celle qui figure, noir sur blanc, dans un essai (biographique) signé par Isabelle Mandraud[63], une journaliste du quotidien Le Monde qui a, à son actif libraire, un seul et unique essai, publié aux éditions Stock en 2013, intitulé: «Du Djihad aux urnes, le parcours singulier d’Abdelhakim Belhadj»[64]. J’y reviendrai.
Dans une récente publication de l’iReMMO[65] — la revue Confluence Méditerranée – dont l’un des membres du Conseil Scientifique s’appelle François Burgat[66], le jeune Seif Eddine Trabelsi est présenté comme étant «journaliste et expert, spécialiste des questions libyennes»[67]. Sur sa page, dans le Huffpost, il se présente comme étant «militant associatif et politique, [et] communicant»[68]. C’est lui, qui en mars 2013, dans le cadre du FSM (Forum Social Mondial), avait animé la conférence «l’islam politique à l’épreuve des révolutions arabes» — ou «l’islam politique à l’épreuve du pouvoir»[69] –, introduite par son frère Wajdi Limam, président de l’association Uni*T, et à laquelle ont participé les islamistes Waddah Khanfar[70], l’ancien directeur de la chaîne qatarie al-Jazeera, et le Palestinien Mounir Chafiq[71] — ex-marxiste devenu islamiste, celui qui a développé le concept de «Théologie islamique de la libération»[72] et auteur, entre autres, du livre arabe «Le nouvel ordre mondial, et le choix de la confrontation» (1992) –, accompagné du chercheur Stéphane Lacroix[73].
Dans un très récent rapport d’une vingtaine de pages, datant du 22 décembre 2017, intitulé «Analyse : le phénomène jihadiste en Tunisie»[74], édité par le site Religioscope, Seif Eddine Trabelsi est présenté comme étant «chercheur tunisien». Son nom y est cité six fois, en notes de bas de page, par l’auteur du rapport, Olivier Moos, qui l’avait interviewé en octobre 2017. On pourrait penser à juste titre, en lisant ce rapport, que ce «chercheur tunisien» cherche vaille que vaille à minimiser le «nombre de tunisiens actifs dans les groupes djihadistes»[75] depuis la chute de Ben Ali et l’arrivée des islamistes au pouvoir. Il minimise aussi le nombre d’incidents et de faits divers impliquant des islamistes qui, en dehors du jeu démocratique, cherchent à imposer les standards et les lois de ladite charia islamique, y compris dans la confrontation violente avec les forces de l’ordre. Il va même jusqu’à expliquer, voire justifier indirectement, la violence djihadiste en la présentant comme étant une «revanche» contre ce qu’il appelle «les bavures des forces de sécurité tunisienne»[76].
Sur son compte Twitter[77], il lui arrive de relayer la communication des djihadistes de Benghazi, ou celle du Hamas palestinien, ou celle du parti islamiste Ennahda. Mais pas seulement. Sur un ton donneur de leçon, il instrumentalise des symboles comme la photo du général de Gaulle, pour justifier l’obligation pour les Français d’accueillir des migrants avec ce commentaire: «photo d’un #migrant ayant fui son pays en guerre pour rejoindre l’Angleterre»[78]. Inutile de chercher sur ses profils un «Je suis Charlie». Cela n’existe pas : et c’est bien son droit. Toutefois, le 12 janvier 2015, il a retweeté: «Je voudrais dire à mes patriotes tunisiens de ne pas faire d’amalgames : tous les français ne sont pas des terroristes. Les Kouachi et Coulibaly sont certes français mais ne représentent qu’une petite minorité de la société française»[79]. Inqualifiable. Le lendemain, il a publié, comme tous les communicants islamistes, un hashtag «#islamophobie», accompagné d’une carte intitulée «Islamophobie de Charlie Hebdo»[80]. Ça avait le mérite d’être clair.
9- Isabelle Mandraud, «attachée de presse» d’un terroriste?
Isabelle Mandraud s’est donc appuyée sur le réseau islamiste de ces deux Tunisiens, Seif Eddine Trabelsi et Wajdi Limam, proche à la fois du parti Ennahda et de François Burgat, pour présenter aux lecteurs Français un djihadiste sous un habit de «démocrate». Incroyable mais bel et bien éditée à Paris, cette biographie est, de mon point de vue, un enfumage journalistique hors de pair. Ou comment un vieux routier du terrorisme international a été presque blanchi et introduit dans les cercles universitaires parisiens, que financent l’Etat et l’Europe, comme s’il s’agissait d’un repenti sincère alors qu’il n’en est rien. C’est peut-être pour cette raison que le journaliste Jacques-Marie Bourget, co-auteur de l’essai Le vilain petit Qatar : cet ami qui nous veut du mal [81] (Fayard-2013) — un essai naturellement pas au goût d’un certain Nabil Ennasri[82] et de son pote Pascal Boniface[83] — avait qualifié Isabelle Mandraud de «petite sœur des frères musulmans»[84] et d’ «attachée de presse»[85] de ce terroriste. L’auteure s’occupait de l’actualité du Maghreb. Désormais, après le «printemps» raté des Frères musulmans en Libye, en Tunisie et ailleurs, elle est affectée à un autre service: couvrir l’actualité de la Russie de Vladimir Poutine. Une polyvalence? Le temps de se faire oublier un peu ? La réponse n’a pas plus d’intérêt que la question.
En effet, à en croire Jacques-Marie Bourget, le djihadiste Abdelhakim Belhadj est un « pion » libyen qui a bénéficié «des dollars de Doha plein les poches, avec des hommes et des fusils, avec l’aide d’officiers français et de stratèges de la DGSE»[86]. Quoi? La DGSE (Direction Générale de Sécurité Extérieure)? Un récent article de Paris Match, datant du 7 juillet 2017, intitulé «Abdelhakim Belhadj, l’étrange ami de la France à Tripoli»[87] appuie cette idée et livre d’autres clefs de compréhension des paradoxes de la politique étrangère française sous François Hollande. L’as toute catégorie de la synthèse des contradictions scandaleuses. Le journaliste François de Labarre écrit: «A l’Elysée, la confusion règne. Le Quai d’Orsay joue la politique des Frères musulmans représentés par [Abdelhakim] Belhadj – dont l’ambassadeur de France pour la Libye dit le plus grand bien. A la Défense, Jean-Yves Le Drian soutient le camp opposé : celui de Haftar, le seul qui lutte contre les groupes djihadistes implantés à Benghazi et Derna. Et François Hollande est incapable de trancher»[88]. L’ère Macron, elle aussi, demeure marquée par la politique du «en même temps» : cette autre variante de la synthèse hollandaise. On peut craindre que les récents contrats d’armement signés avec le Qatar ne jettent leurs sombres burqas sur les actions terroristes des factions djihadistes, contrôlées par le Frère Abdelhakim Belhadj, sur le front libyen.
10- Belhadj bloquerait l’enquête britannique sur l’attentat de Manchester Arena.
Toutefois, pour mieux connaître le profil terroriste typique d’Abdelhakim Belhadj, au service de l’agenda islamiste stratégique du Qatar au Maghreb, on peut regarder ce récent documentaire de 50 minutes, très étayé, diffusé en octobre 2017, par la chaîne émiratie, Dubaï TV, sous le titre : «Les ambassadeurs de l’obscurité : le terroriste Abdelhakim Belhadj»[89]. Plus encore, le convive de François Burgat est cité très récemment, le 17 novembre 2017, dans les colonnes du quotidien britannique The Telegraph, qui titre: «Un extrémiste libyen accusé de retarder l’extradition d’un terroriste présumé, [de la Libye] vers Manchester, jusqu’à la résolution de l’affaire concernant sa torture [présumée] par les MI6»[90].
On y apprend que le djihadiste libyen, Abdelhakim Belhadj — accusant les services secrets britanniques, le MI6, d’avoir participé à son transfert par la CIA en 2004, de Bangkok, la capitale thaïlandaise, vers Tripoli sous le régime de Mouammar Kadhafi — se venge désormais, de façon pour le moins ignoble, en bloquant le transfert d’un jeune terroriste présumé, Hachem Abedi, le frère de Salman Abedi, l’auteur présumé de l’attentat terroriste de Manchester Arena, survenu le 22 mai 2017, causant la mort de 22 personnes, dont des enfants, et blessant 512 personnes, dont 19 grièvement[91]. A l’occasion, il ne serait pas inutile de relire mon enquête: «Attentat de Manchester Arena : et si on parlait vrai?»[92], pour mieux comprendre l’enjeu de cette entrave à la justice britannique par un terroriste libyen expérimenté, au service de l’agenda des Frères musulmans, pas uniquement en Libye. François Burgat l’a reçu à Paris en «démocrate».
11- Ghannouchi, cet ami commun de BB (Burgat et Belhadj).
Par ailleurs, l’essai d’Isabelle Mandraud livre une information intéressante que beaucoup ignoreraient : le djihadiste libyen Abdelhakim Belhadj et l’islamiste tunisien Rached Ghannouchi — Rached Kheriji de son vrai nom — se connaissent très bien, depuis bien longtemps. Elle écrit: «Rached Ghannouchi, le président du parti Ennahda, parti islamiste tunisien, est venu parlementer avec Abdelhakim Belhadj [à l’hôtel Karthago de Gammarth, le 8 décembre 2012]. Les deux hommes se connaissent. Ils se sont rencontrés pour la première fois en Afghanistan dans les années 1990. J’ignorais cela. J’ignorais que le chef du parti islamiste tunisien, au pouvoir depuis octobre 2011 après plus de vingt années passées en exil, haï des laïcs, s’était rendu dans les montagnes afghanes, non pour combattre, mais pour y tenter … une médiation entre moudjahidines ! Cette fois-ci, le Tunisien vient demander au Libyen de parler aux jeunes salafistes, pour tenter de contenir leur prosélytisme agressif. Depuis des mois, les incidents se multiplient en Tunisie […] Rached Ghannouchi pense qu’Abdelhakim Belhadj peut l’aider. Ce dernier connaît Abou Iyadh, le chef d’Ansar al-Charia [les partisans de la charia]»[93]!
Au-delà de cette connaissance mutuelle, cela témoigne du fait que les échanges de bons procédés, entre Frères, est une monnaie courante. Car entre Frères musulmans réservistes, «en costume italien»[94] — expression utilisée par l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic – et Frères musulmans opérationnels, en treillis militaires et kalachnikovs, aucune cloison hermétique n’existe en vérité. Toujours, dans l’essai précité, Isabelle Mandraud ajoute: «Longtemps, Rached Ghannouchi … a tenté de composer avec les salafistes djihadistes dans son propre pays en les considérant comme des « enfants », certes égarés mais faisant tout de même parti de famille. Confronté à la radicalisation grandissante de cette mouvance, qui a engendré à plusieurs reprises de violents heurts avec les forces de sécurité, Rached Ghannouchi a consulté Abdelhakim Belhadj. Au printemps 2013, il a même fini par lui demander de parler de sa propre expérience aux jeunes tunisiens.»[95] Et quelle expérience!
D’ailleurs, Rached Ghannouchi n’avait-il pas qualifié les terroristes de l’Etat Islamique, dans une interview radiophonique[96], en octobre 2016, de représentants d’un «islam en colère»[97]? Un propos qui a choqué les sécuritaires tunisiens, dont l’un s’est confié au site Kapitalis en ces termes: «Les propos de Ghannouchi impliquerait [sic], dans l’esprit des extrémistes, que nous, les sécuritaires, nous combattons des musulmans voire l’islam et justifient le qualificatif de Taghout[98] que nous collent les terroristes»[99]!
12- Qui a tué Chokri Belaïd?
On pourrait se demander si Rached Ghannouchi ne s’était pas limité uniquement à de telles demandes, d’apparence pragmatique, visant à ne pas perturber, avant l’heure, sa stratégie tamkiniste par étapes. On pourrait aussi se demander si le même Rached Ghannouchi ne pouvait pas compter sur son frère, le djihadiste Abdelhakim Belhadj, pour atteindre d’autres objectifs politiques, plus vite, de façon plutôt martiale. D’ailleurs, le 9 juin 2017, le journal Sky News Arabia a publié des informations troublantes, dans un reportage intitulé: «le Qatar, ces doigts qui ont manipulé la stabilité du Maghreb»[100]. En se basant sur des documents des renseignements, remontant à l’année 2014, on apprend, entre autres, que: «le Qatar, Rached Ghannouchi et Abdelhakim Belhadj seraient derrière l’assassinat de Chokri Belaïd»[101].
En effet, l’hypothèse que défendait la famille de cet avocat, classé politiquement à gauche, et qui fut farouchement opposé à l’idéologie islamiste d’Ennahda, ciblait directement la responsabilité de ce mouvement islamiste, qui gouvernait, à cette époque, le pays après la chute du régime de Ben Ali. Le jour de son assassinat par balles, le 6 février 2013, son frère avait déclaré: «J’emmerde tout le mouvement Ennahda et j’accuse (son chef) Rached Ghannouchi d’avoir fait assassiner mon frère»[102]. Dans un portrait qu’avait consacré, à Chokri Belaïd, la journaliste Mélanie Godey, travaillant alors pour la chaîne BFM TV, celle-ci n’avait pas écarté l’hypothèse d’une implication d’Ennahda dans cet assassinat politique. Je la cite: «Même si les auteurs de son meurtre ne sont pour le moment pas connus, difficile de ne pas le lier à Ennahda»[103]. On ignore si la première chaîne d’infos de France avait des éléments rendant cette thèse crédible?
Aujourd’hui, la chaîne Sky News Arabia semble valider cette hypothèse et livre une information capitale, mais pas du tout étonnante, en donnant le motif de cet assassinat: «Le défunt — [qui était avocat, ndlr] — détenait des documents compromettants contre le Qatar, prouvant son implication dans l’opération d’Aïn Amenas en Algérie»[104]. Cette prise d’otages sur un site gazier, situé à l’est d’Alger, à moins de 40 kms seulement de la frontière avec la Libye, s’est déroulée entre le 16 et le 19 janvier 2013 et s’est soldée par l’assassinat d’au moins 38 otages, de diverses nationalités — dont un Français — ainsi que de la mort des 29 terroristes islamistes[105]-[106]. Mis en cause directement par Sky News Arabia, le Frère Rached Ghannouchi avait annoncé avoir porté plainte contre la chaîne[107]. Toutefois, la question de sa présumée implication demeure posée, surtout en Tunisie. Là où un jeune bachelier, Slim Boughoula[108], invité par le mouvement Ennahda pour être primé pour ses bons résultats au bac — une habitude chez les islamistes pour attirer des potentialités à leur filet — s’est rendu en juillet dernier, vêtu d’un T-shirt à l’effigie du martyr Chokri Belaïd. Il s’en est expliqué sur sa page Facebook en ces termes: «Je ne pouvais pas refuser l’invitation par politesse, mais il fallait rappeler cette cause principale à travers ce T-shirt»[109] avec un hashtag: #Qui_a_tué_Chokri (شكون_قتل_شكري#).
Qui a tué l’opposant tunisien Chokri Belaïd? Le duo Rached Ghannouchi et Abdelhakim Belhadj serait-il associé, d’une quelconque façon, sous l’influence du Qatar, à cet assassinat politique qui ressemble fort à d’autres assassinats similaires, exécutés récemment par d’autres factions fréristes, notamment en Egypte, à l’image de l’organisation frériste «Hasm»[110] (ou Hasam) qui vient d’être classée, quelques jours avant Noël, «organisation terroriste»[111] par la Grande-Bretagne, selon les révélations du The New York Times du 22 décembre 2017 (avec l’AP, Agence de Presse mondiale): information corroborée par la chaîne Al-Arabiya[112]? La presse française ne s’intéresserait pas à ce genre d’infos. On commence à y être habitué. Ces questions demeurent posées, malgré tout.
13- Mais où va Le Monde?
En attendant que d’autres éléments soient dévoilés, pour infirmer ou confirmer les informations de Sky News Arabia, le duo islamiste Ghannouchi-Belhadj pourrait toujours compter, ici en France, sur des services journalistiques, comme celui d’Isabelle Mandraud, qui titrait déjà, le 6 juillet 2012 dans Le Monde: «En Tunisie, le tournant « centriste » du parti islamiste Ennahda»[113] où elle mentionne la présence, au Congrès de cette mouvance tunisienne, du Libyen Abdelhakim Belhadj, cité en exemple. On croit assister à un tournant «centriste», jusqu’au moment où on lit un passage qui devait, me semble-t-il, démontrer l’existence d’un conflit générationnel entre les anciens cadres et la jeune garde: «Un conflit de génération a en effet bien opposé les congressistes. Non pas tant sur le fond […] même si des jeunes se disent partisans de la charia, mais plutôt sur leur place au sein de l’appareil du parti»[114]. Ou cette autre phrase: «la définition de la ligne du parti revient clairement aux figures historiques»[115]. On ne peut qu’être rassuré quant à l’avenir de la Tunisie.
Si le djihadiste libyen Abdelhakim Belhadj a pu bénéficier d’une couverture médiatique hors pair: une biographie parisienne flambant neuve, toute à sa gloire, à laquelle François Burgat a visiblement contribué. En témoignent les remerciements que lui avait adressés Isabelle Mandraud, l’auteure, je la cite: «Merci […] aux universitaires spécialistes de l’Islam Jean-Pierre Filiu et François Burgat, pour le temps qu’ils m’ont consacré et pour avoir partagé leurs précieuses connaissances» et à laquelle, l’iReMMO aussi — dont l’un des membres du Conseil Scientifique est un certain François Burgat — s’est associé pour en assurer la promotion à la rue Basse des Carmes à Paris, comme en témoigne cet enregistrement audiovisuel des «Midis de l’iReMMO»[116], datant du 30 avril 2014. Rached Ghannouchi, lui, a pu compter sur le même quotidien Le Monde, qui s’est offert à l’islamiste tunisien, le 26 mars 2015, pour publier sa soi-disant tribune intitulée: «Musulmans modérés et laïcs, unis contre le terrorisme en Tunisie!»[117]-[118]. L’expression «soi-disant» fait allusion à cette question posée, dès le 28 mars 2015, par la journaliste Lilia Ben Rejeb, du site d’information Tunisie Secret[119], en ces termes: «Qui est l’auteur de la Tribune publiée par Rached Ghannouchi dans Le Monde?»[120].
En réponse, l’auteure tunisienne qui, par ailleurs, dit plaindre «les patrons de la DGSE … qui ont lu cette tribune»[121] et dit ignorer que cet islamiste puisse maîtriser la langue de Voltaire, avance cette explication, tout en usant du conditionnel, je la cite: «L’article que nous avons reproduit ici n’est pas d’un scribouillard islamiste, mais serait plutôt d’une intellectuelle … qui vit en France et qui, depuis le coup d’Etat américain du 14 janvier 2011 [la chute de Ben Ali, ndlr] s’est mise à croire à « l’islamisme modéré », dont elle appelait à l’éradication au début du règne de Ben Ali. Mais avant son envoi à la rédaction du Monde, cet article aurait été revu et corrigé par le porte-parole des Frères musulmans en France, François Burgat, le compagnon de lutte et l’ami très intime de Rached Ghannouchi»[122].
Ce dernier, habitué du fameux «jihad des tribunaux» n’a jamais porté plainte pour diffamation, au sujet de cet article, contre l’auteure ou contre le site. Lorsque Le Monde est revenu à la charge, un an plus tard, en publiant une interview[123] fleuve et bien arrangée (au sens confortable) du Frère Rached Ghannouchi, le 19 mai 2016, la même Lilia Ben Rejeb avait répliqué, toujours sur le site Tunisie Secret, par un article intitulé: «la dernière entourloupe de Rached Ghannouchi … et du Monde» qu’elle a conclu ainsi: «Si le premier quotidien philo-islamiste de France (Le Monde) veut persuader ses lecteurs que la ramification des Frères musulmans en Tunisie a vraiment changé, les Tunisiens, quant à eux, n’y croient pas un seul mot»[124].
Et ce n’est certainement pas cet article mémorable du quotidien Le Monde, datant du 17 juillet 2013, intitulé: «Egypte : les apprentis sorciers de Tamarrod[125]»[126], signé Benjamin Barthe, qui va prouver son manque de bienveillance à l’égard des Frères. En effet, l’auteur, après avoir présenté les trois jeunes à l’origine de ce mouvement comme suit: «Mahmoud Badr et ses complices, Mohamed Abdel Aziz et Hassan Shaheen, trois révolutionnaires égyptiens d’une vingtaine d’années, sont les tombeurs de Mohamed Morsi, le président issu des Frères musulmans.»[127] a sitôt engagé une série de questions, laissant transparaître une réelle déception: «Comment un trio d’activistes à peine entrés dans la vie active a-t-il pu renverser le chef du plus peuplé des pays arabes ? Comment un mouvement vieux de quatre-vingts ans comme les Frères musulmans, maison mère de l’islamisme, s’est-il laissé piétiner par une bande de quasi-gamins? Les dessous de ce coup d’éclat, qui est aussi un coup d’Etat, même s’il a été béni par la rue, ne seront pas connus avant de nombreuses années. Mais l’histoire des mutins de Tamarrod fournit des informations d’ores et déjà précieuses sur les ambitions et les ambiguïtés à l’origine de ce chambardement inouï.»[128] Etonnant que l’on puisse écrire, dans Le Monde, de tels propos, non?
Pas si étonnant que ça! Il suffit de lire ce Chat-Live intitulé «Les émirats sont déterminés à mettre le Qatar à genoux»[129], animé par le même Benjamin Barthe, le 6 juin 2017, pour comprendre à quel gaz, ce journaliste se chauffe. En effet, à la question d’un lecteur: «Les accusations contre le Qatar sont-elles bien fondées? Pourquoi d’autres pays, comme la France, n’ont pas pris de telles mesures?»[130] Le Monde répondit entre autres: «[…] c’est vrai que le Qatar entretient des relations de longue date avec les islamistes. Mais cela n’en fait pas forcément un fourrier du terrorisme. La veine des Frères musulmans, que Doha soutient, n’a pas grand-chose à voir avec le courant djihadiste incarné par l’EI ou Al-Qaïda. C’est vrai que le Qatar héberge quelques financiers privés, qui ont versé de l’argent à Al Qaïda, notamment sa version syrienne, le front Al-Nusra. Mais des mesures ont été prises pour endiguer ces financements.»[131] Un journaliste? Un communicant? En plus, quand Barthe couvre un discours de Rached Ghannouchi à Montreuil, en octobre 2011, on ne peut surtout pas lui reprocher un ton hostile ou une posture distancée[132]. On soigne bien le style, dans Le Monde.
14- François Burgat n’aime pas les «chansons éculées».
Par ailleurs, il se trouve qu’en mai 2016, peu de temps après le congrès d’Ennahda, j’étais à Tunis, pour participer à un workshop[133] au sujet de l’islamisme et de la radicalisation qui en découle. J’ai eu l’occasion d’interviewer Zyed Krichen, 57 ans, philosophe et directeur de la rédaction du quotidien tunisien indépendant Le Maghreb[134], qui a éclairé ma lanterne, arguments et faits à l’appui, au sujet de cette fausse séparation entre «politique» et «religieux», chez Ennahda, démontrant, à qui en douterait encore, que ce parti islamiste «mue mais ne change pas de nature», quoi que laissent supposer ses porte-paroles journalistiques et/ou « universitaires » à Paris. L’interview intitulée «la démocratie tunisienne et le défi islamiste»[135] est diffusée sur mon blog, depuis le 1er juillet 2016.
François Burgat, du haut de sa chaire, ne sera certainement pas d’accord avec son contenu. Son argument ? Il dira, comme dans sa défense de l’islamiste Tariq Ramadan: «j’ai eu l’occasion de connaître Rached Ghannouchi depuis de nombreuses années […] je pense que cette vieille chanson du « double discours» est quelque peu éculée.»[136] Ce qu’il a déjà dit, mot pour mot, dans une interview accordée à Nicolas Valiadis, publiée par L’Obs, le 17 décembre 2011, sur son site, sous le titre: «Le mot « islamiste» ne veut plus dire grand-chose», moins de deux mois seulement, après que le mouvement islamiste Ennahda fut devenu la première force politique en Tunisie, en obtenant — non sans le concours logistique et médiatique du Qatar — 89 sièges sur 217 de l’Assemblée Constituante Tunisienne[137], élue le 23 octobre 2011. Ainsi, le fait qu’il connaisse l’islamiste tunisien, et depuis belle lurette, est incontestable. Entre les deux hommes, il s’agit d’une longue histoire. Une histoire très ancienne, qui se poursuit d’ailleurs depuis leur première rencontre, vers la fin les années 1970 à Paris comme le révèle un article-portrait dédié à Rached Ghannouchi sur le site de la chaîne qatarie al-Jazeera[138].
15- Dans la tanière des «loups barbus».
Pour ce qui est du double-discours, que François Burgat qualifie, en décembre 2011, de «vieille chanson éculée»[139], cela pourrait paraître étonnant, lorsque l’on sait que le même François Burgat était présent, en chair et en os comme on dit, à Doha au Qatar, les 23 et 24 février 2010, lorsque les Frères musulmans, de l’internationale islamiste, se sont réunis dans une messe politique, pour parlementer autour du thème: «Les mouvements islamistes … choix et politiques»[140], organisée par le centre d’études attaché à la chaîne qatarie al-Jazeera. L’enjeu était de bien se préparer, un an avant le soi-disant «printemps arabe», à l’exercice du pouvoir et, peut-être, d’accorder leurs violons avant l’entrée en scène. Ce jour-là, François Burgat et Rached Ghannouchi avaient partagé la même tribune. L’islamiste tunisien, parlant dans un arabe maîtrisé, livra sa vraie vision constante de l’islam politique : à l’opposé de celle commercialisée par Le Monde, L’Obs et par un certain François Burgat, entres autres.
En effet, l’islamiste Rached Ghannouchi a dit, dans son propos introductif, non pas dans une langue voltairienne qu’il ne maîtriserait pas, mais dans un arabe clair et sans équivoque: «Pour commencer, j’aimerais dire que je ne suis pas très à l’aise face à l’usage de l’expression « islam politique ». D’ailleurs, de nombreux islamistes la rejettent car porteuse d’ambiguïté […] Telle une accusation, elle laisse entendre que la « politique » est une chose qu’on a rajouté à l’islam et que les mouvements islamistes ont politisé l’islam, en y intégrant un élément qui ne serait pas conforme à sa nature […] Ceci n’est pas vrai. Cependant, cette expression, « islam politique », pourrait porter un sens correct si elle voudrait dire le fait de s’occuper de la dimension politique de l’islam : une dimension à part entière parmi ses autres dimensions. A ce moment-là, cette appellation sera acceptable»[141]-[142]. C’est ce qu’a toujours écrit et dit Rached Ghannouchi. Sur cette vision d’un islam globalisant et foncièrement politique, le Tunisien est toujours cohérent.
Quant au politiste chambérien, prisonnier consentant de ses paradigmes éculés, il refuse de reconnaître cette évidence. Pis, il fait tout, à dessein, comme pour induire en erreurs d’appréciation et donc de jugement, avec préméditation cynique, le lectorat francophone non arabisant. Comme pour entretenir chez ce même lectorat — y compris chez des décideurs politiques, parmi lesquels celles et ceux qui siègent toujours avec lui au sein du Conseil Européen des Relations Internationales (l’ECFR)[143] — les carences en connaissance de l’idéologie islamiste, telle qu’elle est, dans ses écrits comme dans ses projections factuelles, une et invariable.
16- François Burgat sait conjuguer le «parler frériste» à tous les temps.
L’enregistrement audiovisuel de son intervention, ce jour-là à Doha, n’étant pas disponible sur le Net, je me limite donc à traduire le passage, concernant son propos, du compte-rendu établi par la chaîne al-Jazeera: «François Burgat, le plus grand des chercheurs au CNRS et le directeur de l’IFPO[144] (Institut Français du Proche-Orient) a évoqué dans son intervention intitulée « l’islam politique entre l’identité religieuse et l’identité politique » que les thèses de l’islam politique sont l’expression des volontés, des espoirs et des aspirations des peuples arabes et islamiques, et que les islamistes ont réussi à formuler ces volontés dans une langue locale qui parle à la conscience collective islamique. C’est de cela que les islamistes tiennent leur popularité»[145].
Il s’agit ni plus ni moins de son fameux élément de langage «le droit de parler musulman» qu’il a déjà expliqué, depuis plus d’une décennie, dans ses écrits et qu’il a redit dans Le Monde, datant du 13 janvier 2006 (!), dans une interview intitulée: «Une réhabilitation de ce que j’appelle « le droit de parler musulman »»[146], où il dit: «les Frères [musulmans, ndlr] sont bel et bien des vecteurs de la modernisation de leur société. Une modernisation plus endogène, et de ce fait plus fonctionnelle que celle que les élites « laïques » ont en partie échoué à imposer»[147]. Un propos qui a fait jubiler, en son temps, la direction frériste de la chaîne qatarie al-Jazeera qui s’est empressée de titrer le lendemain, en citant Burgat: «La pensée des Frères musulmans se propage et s’impose avec force»[148]. Merci, Burgat!
C’est toujours le même propos qu’il a défendu dans un ouvrage collectif intitulé: «La politique dans le monde arabe»[149], sous la direction d’Elisabeth Picard[150], alors chercheuse à l’IREMAM (Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, attaché au CNRS), où François Burgat poursuit aussi ses «recherches» comme membre statutaire permanent[151]. Son papier, disponible en PDF sur le Net, est intitulé: «Les mobilisations politiques à référent islamique»[152]: une ode remarquable aux Frères musulmans, dirais-je. C’est toujours le même propos, tel un dogme religieux sacré, auquel il croit dur comme fer, qu’il est venu prêcher à nouveau, dix ans plus tard, dans le studio de Mediapart cette fois-ci, comme le démontre cet article-vidéo de Joseph Confavreux, sur le thème «(re)penser l’islam», intitulé: «François Burgat: «La violence dite islamique ne vient pas de l’islam»»[153] datant du 1er novembre 2016.
Le même «paradigme» islamistophile qu’il a expliqué à son ami Pascal Boniface, toujours sur Mediapart, en trois réponses[154], le 12 décembre 2016, à l’occasion de la sortie de son dernier essai «Comprendre l’islam politique»[155]. Cet islam, à en croire François Burgat, doit beaucoup à des islamistes arabes notoires, morts et vivants, ceux cités dans les remerciements. Burgat leur dédie ce paragraphe: «A Abdessalam Yassine[156], à Adel Hussein[157]-[158] et Mohammed Qahtan[159], qui nous ont quittés, à Rached Ghannouchi, Tariq al-Bishri[160] et Omar Iherchane[161]-[162], je dis ma reconnaissance, à destination de tous ceux qui ont accepté de me faire partager leur vision du monde »[163]. Et quelle vision du monde ? Celle d’un Abdessalam Yassine[164] qui a passé sa vie à vouloir établir au Maroc un «Califat islamiste»[165], un «État coranique», sur une prétendue «Méthodologie prophétique»[166] ? Celui qui voulait « islamiser la modernité »[167]? Celui qui voulait faire disparaître le pluralisme politique au Maroc, en adressant en 1974 une célèbre lettre au roi Hassan II, de plus de 170 pages disponible en arabe sur le Net, intitulée «l’islam ou le déluge»[168] (الإسلام أو الطوفان), lui suggérant ceci, entre autres: «Balaie les partis politiques et viens qu’on s’assoie ensemble: toi, moi et l’armée!»[169] ? La même vision que poursuivent ses disciples après sa mort, au Maroc sous le label de la «Jama’a de la Justice et de la Bienfaisance, et ici en France et en Europe sous l’appellation PSM[170] (Participation et Spiritualité Musulmanes). La même vision du frère Omar Iherchane, que remercie François Burgat. Ceci est plus que «normal»!
17- Cachez-moi cette chakchouka que je ne saurais voir!
Car la position burgatienne — si je puis utiliser cette expression — est une position participante, militante et à la confluence de plusieurs conflits d’intérêts, non pas au sens pénal de l’expression, mais au sens idéologique. Avec une telle position, il n’est pas évident, pour lui, de déceler un quelconque double-discours ni chez Tariq Ramadan, ni chez Rached Ghannouchi, ni chez d’autres islamistes. Car, comme tout joueur sur un terrain, il ne voit pas le match en cours, comme le voit tout observateur extérieur. Tout joueur ne fait que défendre son équipe, mettre en place la tactique de son coach, avancer sur le terrain de l’adversaire pour marquer des points et remporter la victoire. Le match international entre les obscurantistes islamistes et les progressistes laïques ne déroge pas à cette banalité.
De ce fait, François Burgat, tant qu’il demeure fidèle au poste, sur le terrain international de cet affrontement, entre deux conceptions du monde d’aujourd’hui et de demain, ne saurait avoir la vision que peut avoir Zyed Krichen, ce spécialiste du champ politique tunisien et directeur du journal Le Maghreb, qui, au sujet du double-discours de Rached Ghannouchi et d’Ennahda en particulier, dit: «Ce que l’on appelle le double-discours n’est pas le synonyme du mensonge. C’est quoi le double-discours ? Cela veut dire que le mouvement islamiste Ennahda qui était fondé sur un discours clair, un discours qotbiste des Frères musulmans (relatif aux écrits de Sayyid Qotb), se rend compte aujourd’hui que ce discours n’est plus adapté à sa réalité à lui, comme force sociale. Il ne peut plus l’assumer publiquement. Et en même temps il ne peut pas rompre avec lui. Cet état de fait montre que c’est lui qui crée le double-discours. Quand ils sont à l’intérieur, ils ont plutôt un discours qotbiste. Quand ils sont avec d’autres forces politiques, ils ont un discours plus démocratique. En fait, on peut même parler de triple voire de quadruple discours.»[171]
Et Zyed Krichen de prendre le risque de cette expérience de pensée: «J’ai une image, mais je ne sais pas si elle est vraie. Si on prend n’importe quel dirigeant islamiste tunisien et si on fait un scanner à son cerveau, on va trouver des couches de sédimentations superposées. On va trouver bien sûr d’abord un peu de frérisme, ensuite un peu de salafisme wahhabite, ensuite un peu de religiosité à la tunisienne, ensuite un peu de modernité à la tunisienne, et ça fait ce qu’on appelle en Tunisie « un plat tunisien », composé de plusieurs produits, sans aucune cohérence entre eux, et sans que ce scanner n’arrive à avoir une vision syncrétique. On a des visions différenciées.»[172]!
18- François Burgat et la tentation du takfirisme.
Ce refus de François Burgat de se distancer suffisamment de son objet d’études, dans une démarche objective, est décrit par Haoues Seniger[173], politologue et maître de conférences à Sciences Po Lyon, dans une interview accordée au site Mondafrique, le 21 août 2017, sous le titre: «Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison »[174]. Il dit : « François Burgat parle si peu du contenu réel de l’idéologie des islamistes fussent-ils légalistes puisque l’examen de celui-ci le mettrait face à ce qu’il ne veut/peut pas voir.»[175] Haoues Seniger analyse parfaitement la posture burgatienne qui ne jure que par l’islamisme: «Dans le raisonnement de François Burgat, la « bonne » version de l’islam serait celle des islamistes, qui l’interpréteraient comme il se doit, conformément à ce que serait son essence profonde: un islam intégral, normatif, « identitaire » donc, et politiquement oppositionnel.»[176] Au risque de faire dans l’essentialisme frontiste, dans un autre sens, François Burgat «adopte, s’agissant des Arabes et/ou des musulmans, le même raisonnement que tient le Front national français, ses militants et sympathisants, qui prétendent, eux, que la France est de race blanche, de religion et de culture catholiques, en excluant du droit de cité les « autres »»[177].
Cela veut dire, selon le politologue lyonnais, que «le chercheur assimile, évidemment sans le dire explicitement dans son ouvrage, les musulmans opposés ou même critiques à l’égard de l’islamisme à des traîtres, ce qui relève au passage du racisme le plus éhonté»[178]. Aussi, François Burgat, poursuit Haoues Seniger, considère que: «Le musulman « authentique » serait par conséquent, à ses yeux, celui qui accepterait, assentirait et consentirait sans rechigner (à) l’islamisme comme religion politique par excellence des sociétés majoritairement musulmanes.»[179] C’est exactement cette vision que François Burgat a résumée dans son propos du 12 janvier 2016, à l’Assemblée Nationale, devant des parlementaires, dans le cadre de la commission d’enquête sur les «Moyens de Daesh» en disant: «Un bon musulman, pour les Français, c’est un musulman qui n’est plus musulman»[180]-[181].
L’on peut facilement imaginer la joie des sites islamistes et leur excitation sur les réseaux sociaux suite à cette déclaration qui sent le takfirisme à mille lieues. Pour exemple, le site Islam&Info[182] — que dirige, entre autres, l’islamiste Elias d’Imzalène, perquisitionné le 4 décembre 2015 à son domicile[183] — a rendu un vibrant hommage à François Burgat pour cette phrase[184]. A force de côtoyer les takfiristes de très près, sans aucune précaution déontologique, François Burgat en garde bien plus que des traces.
19- Quand François Burgat volait au secours de l’émir Tamîm.
Force est de constater qu’à chaque fois que l’islamisme, et plus particulièrement, les Frères musulmans, ailleurs comme ici, sont mis en difficulté ou pointés du doigt, ils peuvent compter sur les services de François Burgat, qui, aussitôt, monte au créneau ; met tout son poids «universitaire» dans la balance ; aiguise sa plume numérique et active, tous azimuts, son réseau visible et invisible. Son soutien au Qatar, depuis le 5 juin 2017, pourrait suffire comme exemple, à lui seul, en plus de tout ce qui a été cité précédemment. Mais il y en a encore d’autres. J’y reviendrai.
En effet, lorsque l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Égypte, soutenus par d’autres pays, ont décidé de rompre toute relation avec Doha[185], en l’accusant, à juste titre de soutenir les Frères musulmans ; de diffuser leur idéologie islamiste radicale à travers la chaîne al-Jazeera[186] ; de financer le terrorisme en Syrie et en Afrique ; de déstabiliser le monde arabe et, entre autres, d’entretenir des relations ambiguës avec le régime des ayatollahs iraniens, François Burgat s’est associé à l’AFD International — une ONG basée à Bruxelles qui se présente comme indépendante et défenseure des droits humains, à ne pas confondre avec le parti allemand AfD[187] — pour mener, en équipe une «mission d’observation» au Qatar, du 22 au 25 juillet 2017. Cette délégation, sous la direction d’un avocat marocain nommé Abdelmadjid Mrari[188], aurait passé ces quelques jours, sur le terrain qatari, pour évaluer l’impact de cette mise au ban du Qatar par ses pays voisins, sur les enfants, les propriétaires, les entrepreneurs, les personnes malades, les étudiants, les pèlerins, et aussi pour savoir si «la demande de la fermeture de la chaîne al-Jazeera» était (ou non) justifiée.
Au terme de cette mission, deux conférences de presse ont été organisées dans la foulée, la première à Doha[189], le 23 juillet 2017, et la deuxième à Bruxelles[190], le 27 août 2017, pour présenter, entre autres, les constats et les sept recommandations destinées à l’Arabie Saoudite et aux trois pays qui la soutiennent. Parmi ces recommandations, la mission demande «de mettre un terme sans délai au blocus» et que «la chaîne Al Jazeera indépendamment de ses positions doit avoir le droit de pouvoir exprimer ses points de vue sans censure aucune». Un rapport[191] de 26 pages a été diffusé par cette mission qui indique aussi qu’elle a contacté les trois pays du Golfe opposés au Qatar, pour qu’ils autorisent la délégation à procéder à des observations semblables. Le rapport précise qu’elle n’a reçu «aucune réponse de leur part», ce qu’elle dit regretter.
Peut-être ce silence des trois pays contactés trouve un début de réponse dans cette brève, publié en arabe le 30 août 2017, par le site QatariLeaks sous le titre: «Des organisations terroristes se manifestent pour enjoliver le visage extrémiste du prince Tamîm» [192]. Dans la même brève publiée en anglais, cette fois-ci, le 4 septembre 2017 sous le titre: «Qatar failed to whitewash its reputation because it employs terrorists»[193], il est précisé que l’AFD International est présidé par un «frère musulman» qui s’appelle: Abdelmadjid Mrari.
Ce dernier — directeur du département MENA (Middle East and North Africa) au sein d’AFD International à Bruxelles — est un habitué des plateaux d’al-Jazeera depuis ses studios à Paris, souvent pour défendre les Frères musulmans égyptiens. Il est aussi connu de la rédaction de France 24. Il s’affiche à côté des membres de la mouvance islamiste marocaine d’Abdessalam Yassine. Il manifeste à côté de leur représentation bruxelloise pour soutenir les Frères emprisonnés par le régime d’Abdelfattah Sissi, comme le montre son soutien[194] au journaliste frériste Hisham Gaafar[195]. Le hic, c’est que bien avant son départ pour le Qatar, aux côtés de François Burgat, pour mener cette «mission d’observation», Abdelmadjid Mrari était bel et bien présent le 8 juillet 2017 à Paris, dans un tout petit rassemblement couvert par le bureau parisien de la chaîne qatarie — normal! –, Place Saint-Michel à Paris, à partir de 15h, en soutien à … la chaîne al-Jazeera, au Qatar et au Hamas palestinien[196]-[197]. L’avocat Mrari doit savoir qu’il n’est pas sérieux d’être à la fois juge et partie. Toute « mission d’observation » crédible suppose un capital minimum d’indépendance. Cette fois-ci, le compte n’y était pas.
20- AFD International, une officine frériste?
Ainsi, François Burgat serait-il associé, à l’insu de son plein gré, à une ONG du réseau frériste international pour défendre le Qatar? C’est, en tout cas, ce que dit la brève de QatariLeaks en question. Mais au-delà, une simple mini-enquête sur cette organisation, qui dit avoir «pour missions la défense et la promotion des droits humains», délivre bien des éléments pour le moins troublants. Rien que sur ses pages Facebook, surtout en arabe[198] et (un petit peu) en français[199] — dissimulation oblige — son soutien au frérisme est plus que manifeste. Ses principaux dirigeants sont très proches du réseau PSM du courant idéologique de l’islamiste marocain Abdessalam Yassine — que François Burgat remercie dans son dernier essai.
L’un des cofondateurs de cette ONG, le Marocain Abderraouf Taïbi el-Ouazzani, est un orateur des rassemblements de cette mouvance islamiste, comme le démontre sa participation[200] au congrès islamiste du PSM, en mai 2015, au sujet de l’islam en Europe. Le même Abderraouf Taïbi el-Ouazzani n’a publié qu’un seul article sur le célèbre site marocain Hespress, pas pour parler du Maroc, mais pour parler de la chute du frère musulman, Mohamed Morsi, en Egypte. Datant du 12 juillet 2013, dix jours après le coup d’état militaire soutenu par la rue, qui a écarté du pouvoir les Frères musulmans[201], le cofondateur de l’AFD International, a, en effet, publié un article intitulé: «L’Egypte révoltée, de la légitimité des élections à la légitimité du coup d’état»[202]. Le même, quelques années auparavant, toujours au nom de l’AFD International, s’est affiché à Bruxelles, comme le démontre un article publié le 24 mars 2008 par le site des Frères musulmans, www.ikhwanonline.com[203], pour défendre les Frères emprisonnés en Égypte. En octobre 2013, il était à Istanbul pour soutenir les exilés Frères musulmans chez Erdogan.
Mais l’AFD International entretient aussi des rapports avec le réseau Tariq Ramadan, Marwan Muhammad et j’en passe. Certes, cette organisation défend des libertés et des droits mais presque uniquement celles des islamistes[204], qu’ils soient marocains, égyptiens ou autres, voire de personnes condamnées pour terrorisme, comme le montre son soutien affiché au Belgo-marocain Ali Aarrass[205] dont la condamnation à 12 ans de prison ferme pour «appartenance à un groupe ayant l’intention de commettre des actes terroristes» a été confirmée par une décision de la Cour de cassation marocaine qui a rejeté son pourvoi en avril 2017. Je n’ai pas trouvé trace de la défense par l’AFD International des libertés fondamentales des victimes de l’islamisme : tous ces écrivains, journalistes et blogueurs, qui se dressent contre l’idéologie frériste et qui sont parfois condamnés à la peine de mort pour apostasie, sous pression des islamistes. Je n’ai pas trouvé non plus qu’elle défende les libertés sexuelles. Ce que j’ai trouvé, c’est sa présence dans des rassemblements fréristes qui brandissent sur la voie publique à Bruxelles «la main du Tamkine»[206] à quatre doigts: le signe de ralliement aux Frères musulmans.
Cette ONG est plutôt active pour appuyer les revendications islamistes et communautaristes, y compris en France. Ne qualifie-t-elle pas la loi interdisant les signes religieux ostentatoires à l’école, du 14 mars 2004, de loi ségrégationniste[207]? N’avait-elle pas appelé à manifester à Paris le 30 janvier 2016 pour appeler à sortir de l’état d’urgence[208] ? Un an après les attentats de Charlie Hebdo et quelques semaines seulement après l’attentat de Paris. N’a-t-elle pas dénoncé, très récemment, la nouvelle loi antiterroriste[209] votée par la représentation nationale[210] en octobre 2017 ? Alors que des radicaux islamistes ont fait l’objet de perquisition par les autorités françaises, dans le cadre de l’état d’urgence, cette ONG a jugé bon de diffuser un dépliant intitulé «État d’urgence: le guide du citoyen» — ce qui pourrait être en soi une bonne initiative, mais lorsque l’on connaît désormais l’univers islamiste de cette ONG, on ne peut que s’interroger à son sujet.
21- François et al-Jazeera, l’éternelle lune de miel.
Ainsi, c’est avec cette ONG que François Burgat est parti pour Doha, en juillet dernier, soutenir le Qatar et blanchir la chaîne al-Jazeera: celle qui a consacré à «l’universitaire» français une émission-portrait[211], le 4 mai 2017, un mois, jour pour jour, avant le bannissement du Qatar par ses voisins. Une émission rien que pour lui, très bien arrangée par ailleurs, flattant son égo, scénarisant l’ensemble de son œuvre, de son parcours. Le média-islamisme reconnaît les siens, dirait l’autre. Quand on aime, on ne compte pas les minutes. Ce 4 mai, on avait droit à 50 minutes de pur Burgat, comme on l’aime, à l’air libre, puis dans un salon feutré. L’on pourrait difficilement deviner combien coûte une minute sur une chaîne satellitaire comme al-Jazeera. Mon ami m’avait dit un soir, sur un ton de plaisanterie, que l’émir Tamîm serait prêt à fermer le Qatar, s’il le fallait, pour espérer sauver al-Jazeera. Il n’a pas tort. Et dire qu’al-Jazeera a honoré François Burgat, un mois, jour pour jour, avant le début de la crise du Golfe!
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que cette chaîne pro-Frères invite François Burgat et braque ses puissants projecteurs sur lui. Déjà le 11 août 1999, le journaliste Frère musulman Ahmed Mansour l’avait invité au studio londonien de la chaîne, pour participer à son émission phare «Without Bounds» (بلا حدود), autour du thème «l’Islam et l’Occident»[212]. Il a été invité une nouvelle fois, le 24 décembre 2003, à une autre émission sur al-Jazeera au sujet du «voile [islamique] en France»[213], où il a redit tout le bien qu’il pense de cette méchante frange française laïque hostile à l’islam, aux femmes voilées, aux musulmans et aux … islamistes.
Il avait dit que «le musulman accepté en France est celui qui boit du vin à l’heure de la prière»[214]. On ne peut pas dire qu’il n’a pas le sens de la formule islamiste. Dans une diatribe qui fait plaisir à la rédaction frériste de la chaine et à son audimat, il n’a ménagé aucun argument pour prouver sa thèse qui dit clairement qu’ «il n’y a pas de relation scientifique ni entre la violence politique et l’islam, ni entre la violence politique et ce que l’on a appelé islam politique»[215]!
Et comme pour faire l’avocat du diable, le journaliste cita le nom du Frère musulman Sayyid Qotb et ses écrits radicaux. Mais notre François Burgat ne l’entendait pas de cette oreille. Il a fait dans son relativisme habituel, en refusant de voir l’idéologie en face, et en faisant de Sayyid Qotb la victime conjointe du racisme américain et de la torture égyptienne. Il avait dit: «Sayyid Qotb fut un petit bourgeois égyptien. Il a visité les Etats-Unis. Il fut expert dans les affaires éducatives au ministère de l’éducation égyptien. Il a subi la discrimination américaine puisqu’il était noir. Il a commencé à se mettre en colère à cause de cette discrimination. Il est revenu en Egypte pour subir l’emprisonnement et la torture par le nouveau régime. Mois après mois, la pensée de Sayyid Qotb s’est radicalisée»[216].
De 1999 à 2017, sur une durée remarquable de 18 ans de proximités assumées avec al-Jazeera, on ne peut vraiment pas dire que François Burgat ait tenu un double-discours. Il s’est peut-être contredit quelques fois, préférant se trahir, dans un prétoire, pour défendre la seule cause qui mérite tous les sacrifices. Ces quelques fois sont l’exception. Sa constance demeure la règle. Al-Jazeera en est consciente et lui rend hommage. Lui, de son côté, ne crache pas dans la soupe et défend la chaîne contre ses «méchants» voisins, en s’associant à une ONG bruxelloise pro-islamistes. Cela s’appelle : l’art de renvoyer l’ascenseur. Ce que Paulo Coelho nomme dans son best-seller, Le Zahir[217], par l’expression: «La Banque des Faveurs».
22- François Burgat et le Charity-business qui finance l’ASL.
De même, François Burgat, pour défendre les islamistes en Syrie, choisit soigneusement sa partenaire. C’est une organisation frériste du business charity, une de ces caisses sans fond que j’appelle «les nababs de Ramadan»[218]: le réseau de l’organisation Syria Charity[219], dirigée par des Frères musulmans syriens, les Alolaiwy, père et fils. Une organisation qui vient de toucher un chèque de 150.000€ du couple Ribery, le footballeur français[220]. Rien qu’en 2017, François Burgat a cumulé les apparitions sur les affiches d’événements «Gala Caritatif» de cette machine à collecter des dons : à Paris[221], le 28 janvier 2017, l’entrée était fixée à 40€ ou 50€. Parmi les invités, il y avait aussi le rappeur islamiste Médine, que l’on ne présente plus, une connaissance havraise de notre cher premier ministre. Le samedi 4 mars, c’est à Morières-Lès-Avignon[222] qu’il était annoncé: l’entrée fixée à 25€ ou 35€. Le samedi 18 mars, c’est à Villeurbanne[223] que Syria Charity l’avait invité, encore en compagnie de Médine, entre autres : l’entrée à 30€ ou 40€.
Mais François Burgat ne se contente pas de partager des moments gastronomiques d’une certaine cuisine «halal», pour soutenir la cause des islamistes syriens, il milite aussi à leurs côtés et porte leur parole jusque sur les ondes radiophoniques helvétiques. Ce fut le cas ce mardi 3 juin 2014, lorsqu’il prit la parole lors d’une manifestation de soutien à ladite «Révolution de la dignité en Syrie»[224] qui s’est tenue devant la Cathédrale de Lausanne en Suisse. En fond était accroché au mur derrière lui, le drapeau de l’ASL[225] (l’Armée Syrienne Libre): noyautée par les djihadistes Frères musulmans et soutenue par des monarchies pétrodollars en plus du soutien des Américains, des Britanniques, des Français, des Allemands, des Turcs et surtout de l’internationale frérosalafiste.
Le même jour, François Burgat est intervenu, durant presque 22 minutes, sur les ondes de la RTS[226] (Radio Télévision Suisse), pour soutenir la vision américaine pro-opposition frériste au régime de Bachar al-Assad. Il a même dit: «Pour une fois je suis assez proche des remarques faites par les Américains»[227]. Lorsque le journaliste lui a posé la question de savoir s’il fallait pour imposer aux belligérants une solution politique en Syrie, que «des porte-avions américains se rapprochent de la Syrie puis pointent leurs missiles sur Damas»[228], François Burgat a répondu par l’affirmative, avec une légère précaution souriante, en disant: «Je pense — c’est très difficile de dire cela alors qu’on est un homme de sciences sociales et pas de guerre — […] que la pression militaire que l’on a brutalement détournée du régime au moment de la pirouette du démantèlement de l’arsenal chimique, était une mauvaise affaire»[229].
Par conséquent, celui qui ferait, vraisemblablement, une corrélation entre l’avènement de la laïcité dans le monde arabe et les chars du colonisateur français, a appelé de ses vœux une intensification de l’intervention militaire américaine, pour accélérer « l’islamisation » de la Syrie selon les standards de l’idéologie des Frères musulmans. François Burgat qui a reproché à l’Église orthodoxe russe de bénir les missiles de Poutine, largués par son aviation sur l’ensemble des zones djihadistes en Syrie, a affiché un soutien décomplexé aux porte-avions et aux missiles de Barack Obama pour détruire ce qui reste de Damas et introniser, in fine, les Frères musulmans sur les ruines.
23- François Burgat au service d’Amar Lasfar.
La seule fois où j’ai vu, de très près, François Burgat, alors que je ne le connaissais qu’à travers ses écrits, c’était le mardi 4 octobre 2016 dans un prétoire, à la chambre 3 du Tribunal Correctionnel de Nanterre. Avant cette date, je le lisais, de temps en temps, sans que ses thèses ne m’apparaissent pertinentes, à aucun moment. Le petit moi qui connais les Frères musulmans dans les textes, dans l’action, pour avoir été moi-même frère musulman[230], entre 1991 et 2006, et pour avoir servi cette idéologie islamiste, depuis mes 13 ans jusqu’à mes 28 ans, d’abord au Maroc puis en France jusqu’à la rupture irrévocable avec l’islam politique et ceux qui le représentent, je considérais, jusqu’à cette date précise, François Burgat comme un simple naïf, pour ne pas dire un «idiot utile» de l’islamisme. Cependant, ce jour là, au TC de Nanterre, mon jugement à son égard a évolué d’un coup. J’ai compris que l’habit de la naïveté était trop petit pour ses épaules. Par moments, au vu de sa hargne fougueuse à vouloir défendre l’indéfendable, je me posais la question : entre Amar Burgat et François Lasfar, qui est vraiment celui qui représente le mieux l’idéologie, le projet ? Une question qui n’est pas sans intérêt.
Je savais qu’il avait pris position contre Soufiane Zitouni, l’ex-professeur de philosophie au Lycée Averroès de Lille, lorsque ce dernier avait publié sa première tribune dans le « Libé » du 14 janvier 2015, «Aujourd’hui, le prophète est aussi «Charlie»»[231], et puis la deuxième, toujours dans « Libé« , le 5 février 2015 «Pourquoi j’ai démissionné du Lycée Averroès»[232]. Sa photo a été intégrée à ce trombinoscope mémorable qu’avait diffusé, le 17 février 2015, le directeur islamiste de ce lycée (presque) qatari[233], sur les réseaux sociaux. Mais je n’ai jamais imaginé qu’il pourrait franchir la barrière et venir, en personne, témoigner contre nous deux. Et pourtant, il l’a fait. L’enjeu, pour les Frères musulmans et pour le Qatar, aurait été tel qu’il fallût mobiliser toute une armée de témoins pour faire condamner, pour diffamation, deux citoyens français qui ne seraient pas de «bons musulmans», du point de vue burgatien, puisqu’ils osent critiquer et mettre à nu l’islamisme et ses projets en France.
Appelé à la barre des témoins de la partie civile, jurant de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, François Burgat a avoué n’avoir jamais lu ni mes articles incriminés, ni mon livre, présent par ailleurs, dans les librairies depuis dix mois. Et pourtant, il s’est permis, en ignorant totalement ou partiellement mes propos, de venir soutenir les Frères musulmans de l’UOIF (actuellement rebaptisée «Musulmans de France»). Peut-être sa «déontologie académique» lui permet-elle de témoigner contre ce qu’il ignorait de mes écrits? N’est-on pas l’ennemi de ce que l’on ignore ? Il a passé son temps à expliquer que l’islamisme des Frères musulmans était «une bonne chose» pour la France, et qu’il «ne faut surtout pas criminaliser les Frères Musulmans», remparts, selon lui, contre la radicalisation islamiste. Quand on sait que l’Etat français intègre les Frères dans les aumôneries des hôpitaux, des prisons et de l’armée, on peut supposer que ce ne sont pas des conseillers «spécialistes», comme François Burgat, qui vont le dissuader. Bien au contraire!
Lui, qui prétend connaître le monde arabe, ne devrait pas ignorer le rôle des islamistes en Algérie, dans la politique d’arabisation de l’enseignement supérieur des années 1970 et comment cette politique a favorisé l’implantation chronique des islamistes dans le paysage algérien. Il ne devrait pas ignorer, que depuis Hassan al-Banna, le guide-fondateur des Frères musulmans, qui lui-même était instituteur des écoles primaires, ses Frères misent, plus particulièrement, sur l’école et sur l’université, sur les enfants scolarisés et les étudiants, pour islamiser la société, par l’islamisation insidieuse de ses enfants. Le poids politique que les Frères musulmans ont atteint au Qatar, par exemple, est le fruit de plus de 50 ans de labeur, depuis la fin des années 1950 à nos jours.
En effet, l’éducation de la jeunesse qatarie était, est et restera la priorité des priorités des Frères. C’est Youssef al-Qaradawi, aidé de ses frères exilés à Doha, qui a participé activement aux travaux de fondation de la faculté des sciences islamiques qatarie, il y a plus d’un demi-siècle, et à l’élaboration de son programme d’enseignement supérieur, entre autres[234]. François Burgat, le spécialiste, ne devrait pas ignorer ces données objectives. Mais, dirait l’autre, depuis quand l’idéologie se soucie-t-elle de l’objectivité et de la déontologie qui doit la garantir ? Heureusement que les juges n’étaient point impressionnés par les «arguments d’autorité» de ce témoin à part. Amar Lasfar fut condamné et ma relaxe prononcée[235] quatre mois plus tard.
Depuis ce jour-là, j’essaie de comprendre les réelles motivations qui poussent un «universitaire» français du poids de François Burgat à vouloir criminaliser la liberté d’expression ; à mettre sa crédibilité intellectuelle entre les mains de la Justice et à venir témoigner à la barre, droit dans ses souliers derrière Amar Lasfar, pour défendre, dans une posture plus royaliste que le roi — pour ne pas dire dans une dhimmi-attitude[236] consentante — ce contre-projet de société qu’est l’islamisme et, par conséquent, participer à cette action de sape systémique, visant à détruire les fondations d’une République laïque qui, malgré ses faiblesses et parfois ses contradictions, demeure à n’en point douter, une expression singulière d’un héritage de combats humanistes et universels, remontant dans le temps, encore bien avant l’année 1905. Car ces combats remontent jusqu’au Moyen Âge. J’avais donc décidé d’enquêter, non pas en direction de ses récits redondants, mais en direction de ses actions, de ses fréquentations, de son réseau. Cela a permis de produire ce décryptage factuel. J’avoue que, après 15 mois d’enquête, je ne suis pas encore arrivé encore au bout de mes surprises.
24- François Burgat n’a été Charlie que pendant 12 heures.
De Rabat à Doha, de Tunis à Ankara, François Burgat ne manque que rarement à l’appel des rassemblements islamistes. Le voici à Sana’a, la capitale du Yémen, appelant l’Europe à dialoguer avec les mouvements fréristes, y compris avec le Hamas palestinien, inscrit depuis 2001 sur la liste noire de l’UE[237]. Sa conférence intitulée «les défis des relations arabo-européennes», organisée par le centre YCSS (Yemeni Centre for Strategic Studies[238]-[239]), que préside le Frère musulman Mohammed Ahmed al-Afandi[240], a été couverte médiatiquement par la chaîne al-Jazeera, qui a titré le jour même: «Un chercheur français recommande à l’UE de dialoguer avec les islamistes»[241]. Un article aussitôt repris par le site officiel de la Jama’a de l’islamiste marocain Abdessalam Yassine[242]. Maintenant que François Burgat est effectivement membre du Conseil Européen des Relations Internationales, qu’en est-il de ce dialogue ? Doit-on craindre le PIR ?
Le voilà à Rabat, en août 2016, participant au colloque: «L’identité et la double appartenance»[243], organisé par la commission des Marocains résidants à l’étranger, affiliée au parti islamiste le PJD (Parti Justice et Développement) — le bras politique des Frères musulmans au Maroc — en présence du Frère Abdelilah Benkiran, l’ex-Premier ministre. Ladite commission est présidée par un certain Omar El-Mourabet[244], à qui j’avais déjà consacré, en septembre dernier, un décryptage intitulé: «Omar El-Mourabet, un islamiste (pas) comme les autres?»[245]. Ce dernier est aussi membre du CCME (Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger) qui avait invité François Burgat, le 14 février 2015, dans le cadre du 21ème Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca, pour participer à une conférence intitulée «Charlie Hebdo et les tourments de l’islam de France»[246]. Et ce, un mois après une série d’attentats qui marquent un tournant dans l’Histoire de la France et de l’Europe.
Ce jour-là, François Burgat a livré sa vision de l’attentat en des termes irresponsables: «des citoyens français avaient éliminé des citoyens français»[247]. Il a rajouté: «Moi, j’étais Charlie pendant quelques heures […] j’ai mis 12 heures, et [ensuite] sur ma page Facebook, j’ai dit je ne suis plus Charlie […] je ne pouvais plus être Charlie»[248]. La suite de son propos est sidérante sans être étonnante pour autant. Normal, « le fils de la souris saura creuser« , disent les Tunisiens. Et François Burgat de se lamenter, disant que «la liberté d’expression a perdu tout son sens chez Charlie Hebdo qui en a fait une appréhension sélective et déséquilibrée»[249]. A ses côtés, il y avait le socialiste Razzy Hammadi et le désormais célèbre député M’jid el-Guerrab, ex-LREM, qui bien qu’il ait donné des coups de casque à Boris Faure, un cadre PS, reste toujours député de la Nation[250]. Dans son numéro 1080, du 24 au 30 novembre 2017, Marianne en donne quelques explications possibles dans son dossier: «Comment le Maroc infiltre la France»[251]. Le lendemain de la prestation burgatienne, c’est le site de la chaîne al-Jazeera qui titre: «L’intellectuel François Burgat dit: En France, la liberté d’expression est sélective»[252]. A force de voir al-Jazeera reprendre la verve burgatienne, je finirais par croire que s’il pleut à Aix-en-Provence, al-Jazeera ouvre son parapluie à Doha!
De Niamey à Bruxelles, de Casablanca à Istanbul, François Burgat passe par ici et repasse par-là. Besoin de connaître davantage les islamistes qu’il prétend, par ailleurs, connaître mieux que quiconque ? Sa seule présence dans des rassemblements islamistes ne serait-elle pas, au fond, le gage de sérieux et la caution «académique», qui plus est, «occidentale», que les Frères cherchent à manifester dans l’ostentation volontaire, pour tromper leurs contextes? Doit-on voir dans son activisme, d’un aéroport arabe à l’autre, d’un hôtel étoilé à l’autre, d’un carré VIP à l’autre, un travail de terrain, au sens sociologique du terme, ou un complexe labeur intentionnel, travaillant conjointement divers terrains, arabes et occidentaux, pour protéger la semence islamiste et entretenir ses plantations maudites?
25- Et François Burgat franchit le «mur du çon».
Cependant, on peut trouver des explications, même tirées par les cheveux (non voilés), à tout ce militantisme pro-islamiste, se drapant dans des titres universitaires. Mais, comme dirait le canard, le «mur du çon» a été franchie par deux fois, ces derniers temps: la première, en 2016, le jour où François Burgat a présenté une conférence devant Youssef al-Qaradawi. La deuxième, en 2017, le jour où il a validé la thèse de doctorat de Nabil Ennasri, dans le contexte de la chute retentissante de Tariq Ramadan, à cause de fissures dans son talon d’Achille : l’éthique.
Oui, François Burgat, dès qu’il eut témoigné contre mes écrits au Tribunal Correctionnel de Nanterre, le mardi 4 octobre 2016, en soutien au Frère musulman Amar Lasfar, sauta dans le premier avion, en partance vers Istanbul, en Turquie, pour participer au 26ème congrès du CEFR (le Conseil Européen de la Fatwa et des Recherches), que préside sa sainteté le « pape » des Frères musulman : Youssef al-Qaradawi. Ce congrès s’est déroulé entre le 4 et le 8 octobre 2016, sur le thème: «Guidance de l’islam pour établir la paix et la sécurité et pour s’opposer à l’injustice et à l’agression». La prestation de François Burgat qui a eu lieu le mercredi 5 octobre 2016 – dont la vidéo n’a pas été mise en ligne contrairement à bien d’autres[253] (!) — consistait à expliquer aux Frères musulmans présents, les «causes sociales, éducatives et politiques de l’extrémisme chez les jeunes»[254]: le même single rabâché depuis plusieurs années.
En lisant la déclaration finale en arabe[255] de ce congrès — sa traduction en anglais[256] existe aussi avec le nom de François Burgat écrit étrangement de cette manière « Fransua Bergha » : une dissimulation orthographique? — on peut deviner le refrain: «la faute à l’Occident qui défend le despotisme des dirigeants arabes», «la faute à l’Occident islamophobe chez lui» et que sais-je encore. En somme, rien de nouveau sous le soleil du Bosphore, en cette belle période de l’été indien.
Alors que le CEFR est sous pression depuis au moins le 15 novembre 2014, depuis que les Émirats Arabes Unis ont mis 85 organisations fréristes[257] sur leur liste noire des organisations terroristes, y compris l’UOIF[258] — ce qui expliquerait pourquoi l’UOIF a changé de nom pour se nommer «Musulmans de France» –, ce Conseil Européen de la Fatwa tente, depuis, une énième mue pour paraître sous un nouvel look, mais sans rien changer au niveau de ses standards idéologiques. Sa direction ainsi que la quasi totalité de ses membres, sauf quelques exceptions prudentes, sont impliquées, d’une façon ou d’une autre, dans l’alimentation du radicalisme islamiste. L’Histoire n’oubliera surtout pas qu’ils ont signé des deux mains l’appel au jihad armé en Syrie, depuis le Caire, en juin 2013. Elle n’oubliera pas cette fatwa de Youssef al-Qaradawi appelant à assassiner Kadhafi[259]. Elle n’oubliera pas sa fatwa appelant à assassiner le théologien Saïd Ramadan al-Bouti[260]. Les choses ne s’arrangent pas depuis le bannissement du Qatar par ses voisins. Ces idéologues de la mort et du chaos peuvent toujours compter sur la protection du frère Erdogan et, bien sûr, sur le concours volontariste d’un certain François Burgat, entre autres «universitaires», «journalistes» et politiques occidentaux: les fameux amis du Qatar.
26- François Burgat, en expert, entre les mains de Youssef al-Qaradawi.
On aurait pensé que le CEFR allait dépasser l’adaptation du verbe et s’attaquer, dans le cadre d’une courageuse «réforme radicale» — terme cher à Tariq Ramadan — aux racines du mal. Mais non, une novlangue orwellienne tente toujours d’emballer les pires atteintes aux libertés fondamentales dans une étoffe lexicale trompeuse sous le label du «juste milieu». Que François Burgat soit présent, parmi eux, ou qu’il soit absent, les Frères musulmans, tels un serpent, «muent mais ne changent jamais de nature». En octobre 2016, François Burgat était leur invité d’honneur. Que découvre-t-on dans les orientations de la déclaration finale de ce 26ème congrès? Certes, quelques belles phrases, mais on ne touche jamais à la conception frériste de l’apostasie ; on ne touche jamais à la conception frériste du jihad armé. Ce sont deux lignes rouges que les Frères ne franchiront jamais perdre leur raison d’exister, leur essence même.
La première ligne rouge, celle relative à l’apostasie (et donc qui justifie le takfirisme) sert à terroriser «l’ennemi de l’intérieur»[261], comme le surnomment ces islamistes. Une expression reprise par le magazine Valeurs Actuelles, après l’avoir entendue de la bouche à dents serrées d’un certain Amar Lasfar lors d’un rassemblement à Lille, en février 2016. Ce «musulman qui boit du vin à l’heure de la prière» l’aurait défini le cheikh François Burgat. La déclaration finale de ce congrès précise à ce sujet, dans le paragraphe «décision 4/26»: «La règle en islam est de ne pas excommunier tout musulman qui atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Mohammed est son messager, et qui ne renie pas de la religion ce qui, ayant été prouvé, en est connu par nécessité.»[262] Par conséquent celui qui renie de l’islam «ce qui en est connu par nécessité» (une expression juridique très ancienne qui, depuis le temps des califes, permet de liquider les opposants) sort de la communauté de foi musulmane et devient apostat, à ses risques et périls, méritant l’exécution. Les Frères considèrent toujours le hadith: «Celui qui change sa religion, tuez-le!» comme authentiquement prophétique. De ce fait, il fait partie de «ce qui est connu de la religion par nécessité» (المعلوم من الدين بالضرورة).
Pour que le lecteur comprenne cette expression mortifère, qui a fait couler, et qui continue à le faire, tant de sang dans le monde arabe et ailleurs, qui peut l’expliquer mieux que Youssef al-Qaradawi? Dans une publication du site Islamophile.org, on trouve la traduction d’une réponse (fatwa) du protégé du Qatar à ce sujet: «Il est important, dit-il, de savoir à ce stade [au stade de la conversion à l’islam, ndlr] que parmi les directives islamiques — en terme d’obligations, d’interdictions, de sanctions et autres législations -, certaines sont définitivement prouvées et font désormais lieu d’article de foi, contre lequel nul doute ou équivoque ne saurait être soulevé. Ces directives font partie intégrante de la religion de Dieu et de Sa Législation. Ce sont ces directives que les savants musulmans désignent comme étant «ce qui est connu de la religion par nécessité». On les reconnaît au fait que tous les Musulmans, sans exception, les connaissent. La preuve de leur caractère formel ne nécessite pas d’étude ou d’argumentation particulières. On peut ainsi citer par exemple le caractère obligatoire de la prière, de l’aumône légale, et autres piliers de l’islam. On peut également citer l’interdiction du meurtre, de la fornication, de l’usure, de la consommation d’alcool, et autres péchés majeurs. On peut enfin citer les directives formelles concernant le mariage, le divorce, l’héritage, les sanctions pénales (Hudûd), le talion (Qissâs), etc. Quiconque renie l’une de ces directives « connues de la religion par nécessité », les méprise, ou les raille est un dénégateur pur et simple. Il est accusé d’apostasie de l’islam.»[263]
N’est-ce pas le sens primaire du takfirisme terroriste? La réponse est dans la question. Car cela interdit toute remise en question de la matrice idéologique sunnite (et chiite) ancestrale qui ruine le monde depuis quatorze siècles. Celui qui ose émettre la moindre critique contre cela, met volontairement sa tête à l’endroit précis où se croisent les deux sabres des Frères musulmans.
La deuxième ligne rouge, elle concerne le jihad armé qui sert à terroriser «l’ennemi extérieur». La déclaration de ce congrès dit, toujours dans le paragraphe «décision 4/26»: «Le jihad en islam est le fait de fournir tout l’effort, que l’on peut supporter, pour servir la religion et pour être utile aux gens. Quant au Qitâl (le jihad armé) il ne devient légitime que lorsque ses conditions et son éthique sont réunies et lorsque son but est de dissuader l’injustice et l’agression et de garantir la liberté à tout le monde». Ce sont presque ces mêmes formulations, mot pour mot, qui ont permis aux Frères musulmans de légitimer le jihad armé en Afghanistan pour «dissuader» les soviets, sur ordre de la CIA. Le monde entier a hérité, peu de temps après, du groupe al-Qaïda. Ce sont ces mêmes termes qui ont permis aux Frères musulmans de légitimer le jihad armé en Syrie, un an, jour pour jour, avant la proclamation de l’Etat Islamique. Les Frères musulmans ne sont pas prêts à se séparer de l’héritage de «l’épître du jihad» qu’avait écrite Hassan al-Banna dans les années 1930. Ils ne sont toujours pas près de se séparer de l’héritage de Sayyid Qotb, ce «petit bourgeois» qui, selon François Burgat, fut une «victime» du racisme et de la torture. Qui a dit que les Frères musulmans ne sont pas des radicaux?
27- Demain 2018, le CEFR entretient toujours son radicalisme frérosalafiste.
Par curiosité, j’ai lu la déclaration finale en arabe[264] du 27ème congrès du CEFR — auquel François Burgat n’était pas invité, cette fois-ci — qui s’est tenu, toujours à Istanbul du 7 au 11 novembre 2017, toujours sous la direction de Youssef al-Qaradawi. Et j’y ai trouvé cet article «Décision 5/27», que je traduis en le résumant: «Il est formellement interdit à la femme musulmane de se marier avec un non musulman, quelle que soit sa religion. Le conseil, bien qu’il considère ce type de mariage comme un péché majeur, précise que la femme qui le commet, ne peut être considérée comme apostate. Sa famille doit condamner son acte avec sagesse, doit l’aider à préserver sa religion et celle de ses enfants et doit éviter tout comportement qui pourrait conduire à la rupture des relations familiales»[265]!
Quant à la «Décision 6/27» elle précise que le CEFR doit prendre son temps, pour pousser les recherches, avant d’émettre des fatwas concernant «la cigarette électronique ; le recours à la monnaie Bitcoin[266] et ses semblables ; la consommation de la gélatine ; à la consommation des pâtes alcoolisées, etc.»[267] Les «musulmans d’Europe» doivent attendre un peu, le temps que des « experts » éclairent les cheikhs sur ces sujets très (très) importants. Sinon, est-ce «halal» de servir et de se servir du Qatar?
En attendant, ils peuvent consulter la «fatwa 1/27» qui répond à la question d’un acteur dans une mosquée en Europe. Celui-ci a constaté que dans le centre islamique où il est actif, la direction garde entre 30% et 50% de l’argent collecté, initialement destiné au caritatif. En d’autres termes, si une ONG comme Syria Charity collecte 100€ pour le compte de l’ASL, la direction de la mosquée peut, sans en avertir les donateurs (garder pour sa trésorerie, j’imagine) jusqu’à la moitié : c’est-à-dire jusqu’à 50€. Il a demandé donc si cela était légal (halal) ou pas. Le CEFR a répondu que selon les cas, la direction était autorisée à garder jusqu’à 12,5% et recommande la transparence. Chiche!
Quant à la «fatwa 6/27», qui plaira à certaines «féministes» proches dudit Observatoire de la Laïcité, elle interdit l’IVG (Interruption volontaire de la grossesse), sauf pour exception médicale très précise. Une constante. Elle considère toute femme, qui a eu recours à l’IVG après 120 jours de grossesse, comme une meurtrière, ayant «commis un homicide involontaire»[268] et devant se repentir. Ainsi va le progressisme chez les amis de François Burgat qui n’aiment certainement pas Simone Veil et son combat.
28- Et François Burgat franchit encore le «mur du çon», derrière Nabil.
Tous ces éléments factuels, ainsi que la clarté des propos de Youssef al-Qaradawi, qui n’ont pas tant changé durant les trente dernières années — en témoigne son nouvel ouvrage: «Le droit pénal islamique»[269] auquel j’avais consacré en août 2016, un article-vidéo intitulé: «L’UOIF et sa charia du «juste milieu»: une escroquerie.»[270] — semblent ne pas avoir convaincu François Burgat de ne pas franchir, une deuxième fois, le fameux «mur du çon», en validant la soutenance de la thèse de doctorat de l’islamiste pro-Qatar, Nabil Ennasri[271], le 20 novembre 2017, à l’IEP d’Aix-en-Provence. Le titre de cette thèse: «Yussuf al-Qaradhawi et la politique étrangère du Qatar: une diplomatie «religieuse» (2003-2013)?»[272]
Comment cela est-il possible en 2017, dans une université française où la tradition académique et scientifique est censée être plus vigilante quant aux tentatives de blanchiment des idéologies totalitaires ? Il me semble que l’on soit hélas, face à une vraie énigme de cette petite France, aux chevilles de ce petit Qatar. François Burgat détiendrait, peut-être, la clef du secret. Une enquête indépendante s’impose par ailleurs.
29- François Burgat, ses amis et ses emmerdes.
J’avais commencé mon propos par dire : François Burgat est aux Frères musulmans, ce que le champion est à la stratégie Starfish. Ce qu’une clef de voûte est à l’arc-croissant. Ce que la quatrième roue est à la voiture. Ce que la courgette est à la ratatouille: (presque) indispensable. Cette enquête, s’additionnant à tout ce qui a été justement dit et écrit durant au moins les dix dernières années, par d’autres observateurs avisés, par d’autres universitaires aussi, a la modeste prétention de le prouver, encore davantage, matériellement, factuellement. Celui qui souhaite continuer à faire siens les combats politiques du frère Tariq Ramadan se révèle être, ni plus ni moins, comme l’était d’ailleurs Tariq Ramadan, l’un des puissants champions de la stratégie islamiste supranationale.
François Burgat, sous couvert de titres universitaires, muni de nombreux codes d’accès au cœur même des sphères du pouvoir politique et médiatique en France, en Europe et via les satellites, se sert de sa posture participante et militante pour arriver, le doute n’étant plus permis à ce stade, à une double finalité : neutraliser ce qu’il nomme les «champions de la laïcité française», pour faciliter la vie des champions Frères musulmans de l’islamisation sauvage, ici comme ailleurs. Peut-on isoler, à part, les morceaux d’une courgette dans un plat de ratatouille, de chakchouka, sans que celle-ci ne perde son homogénéité hétérogène? Son identité complexe? Ma réponse est non.
30- On dirait Quantico …
Le lecteur néophyte a certainement eu par moment, en lisant les précédents paragraphes, cette drôle d’impression, de lire le synopsis d’une fiction conspirationniste ou d’un film d’espionnage ou de contre-espionnage. A tel point que l’on pourrait chercher à savoir, comme dans un épisode de la série Quantico, qui est qui véritablement? Qui infiltre qui? A quelle fin? Je l’entends. Mais, une chose est certaine, aucune information qui apparaît dans le présent décryptage n’est un fakenews.
Les plus de 270 références bibliographiques, en notes de fin de texte, sont accessibles à tout un chacun, et vérifiables par tous les fact-checkers. D’ailleurs, dès que les faits sont établis et dès que le faisceau d’indices concordants devient épais et volumineux, il faudra cesser tout déni qui pousse à refuser de voir le réel, tel qu’il est, au nom d’une pieuse incompréhension de la réalité des théories complotistes. Les Frères musulmans ont toujours comploté contre leurs nations d’origine, main dans la main avec le diable, pour atteindre le cœur du réacteur du pouvoir politique, le rêve califal. Ils le font toujours. Ils continueront à le faire, avec ou sans Tariq, avec ou sans François. Une évidence.
31- Dans la Starfish frériste, il n’y a pas que … l’idéologie!
L’observation de la trajectoire et des actions de François Burgat conduit à cette conclusion froide : c’est une perte de temps, je dirais même une impasse, que de continuer à critiquer «uniquement» l’idéologie des islamistes, sans se soucier des quatre autres piliers de la stratégie Starfish, appliquée à l’islamisme, tout en ayant l’espoir de stopper sa diffusion et son influence. A quoi bon continuer à noircir des fils de discussion, sur les réseaux sociaux, en pointant par ci et par là, des aberrations du sunnisme (et du chiisme) politique ? Cela est nécessaire chez certains et pourrait calmer des angoisses mais c’est insuffisant pour arrêter cette machine infernale. Le «Ramadan Gate» a démontré que des frères musulmans, eux-mêmes, n’utilisent cette idéologie puritaine que comme un cache-sexe. Eux-mêmes sont incapables de respecter leurs propres standards moraux. Ainsi, isoler l’idéologie islamiste de son mécanisme pentagonal d’action et de progression est une erreur. Pentagonal? Oui, parce que la stratégie de l’action islamiste s’est bel et bien modernisée, depuis presque 20 ans, et parce qu’en plus de «l’idéologie», il y a quatre autres piliers à surveiller conjointement, dans chaque pays : «les champions», «les réseaux», «les catalyseurs» et «les cercles».
L’analyse attentive du cas de François Burgat permet de comprendre comment tous ces cinq éléments se mettent en marche, conjointement, simultanément, solidairement. Le lecteur néophyte a pu apercevoir entre les lignes, ce mécanisme pentagonal en action concertée. Ainsi, Youssef al-Qaradawi et ses frères ont fait le Qatar; qui a fait Tariq; qui connaît Edwy; qui connaît François; qui connaît le Qatar; qui a fait le CILE; qui invite François ; qui connaît le CNRS; qui a fait l’iReMMO; qui connaît François; qui invite Belhadj; qui connaît Seïf Eddine; qui connaît Isabelle; qui connaît Benjamin; qui connaît Le Monde; qui connaît Ennahda; qui connaît Rached; qui connaît le MI6; qui connaît la CIA; qui connaît Belhadj; qui connaît Seïf Eddine; qui connaît le WAFAW; qui connaît Wadjdi; qui connaît Houria; qui connaît Unit*T; qui connaît Pierre; qui connaît Mediapart; qui connaît l’EMN ; qui connaît Ali ; qui connaît François ; qui connaît les MF (ex-UOIF) ; qui connaît le CEFR; qui connaît Youssef; qui connaît François; qui connaît Pascal; qui connaît Jean-Louis; qui connaît Lallab; qui connaît Marwan; qui connaît le CCIF; qui connaît Soufiane; qui connaît Nabil; qui connaît Syria Charity; qui invite François; qui défend l’ASL; qui connaît al-Nosra; qui connaît la Qatar Charity…
On inspire. On expire. Et on reprend: la Qatar Charity qui connaît Amar; qui connaît Bensoussan; qui connaît le Lycée Averroès; qui connaît François; qui connaît Youssef; qui connaît le Hamas; qui connaît al-Jazeera; qui connaît Tamîm; qui connaît AFD International; qui connaît Morsi; qui connaît Abdelmadjid; qui connaît Smahane; qui connaît le PSM; qui connaît Abdessalam; qui connaît François; qui connaît Agnès; qui connaît France 24; qui invite Omar; qui connaît le PJD; qui infiltre la CCME; qui connaît le PS; qui connaît LREM; qui connaît M’jid; qui connaît Bariza ; qui connaît Macron; qui connaît Philippe; qui connaît Médine; qui connaît Sciences Po Paris; qui connaît le Hidjab Day; qui connaît Pascale; qui connaît François; qui connaît le Parlement; qui connaît Le Quai d’Orsay; qui connaît la DGSE; qui connaît Belhadj; qui connaît Isabelle; qui connaît Le Monde; qui connaît Rached; qui connaît l’IFPO; qui connaît Vincent; qui connaît Raphaël; qui connaît L’Obs; qui connaît François; qui connaît l’IEP d’Aix-en-Provence; qui connaît Nabil; qui connaît Tariq; qui connaît Youssef; qui connaît son enfant chéri : le Qatar des Tamîm.
Ce ne sont pas que des raccourcis, hélas. Au-delà de l’idéologie, on voit bien se dessiner petit à petit une géante Starfish, son réseau et ses champions, ses cercles et leurs catalyseurs. Quant au lecteur néophyte, il doit bien connaître le chemin de la pharmacie, car, après ce long paragraphe, il est vivement recommandé de marquer un petit temps d’arrêt, le temps de prendre un Doliprane 1000 mg et de reprendre son souffle.
32- Bonne année, petit escargot!
Enfin, j’ai toujours considéré qu’il n’y a pas de hiérarchie dans le domaine de la connaissance, de la science, de la littérature et de l’art. Celui qui a décidé de s’intéresser, plus particulièrement, à un sujet ou à un objet de recherche ou d’expression, quel qu’il soit, c’est certainement parce que ce sujet ou cet objet représente pour lui, de son point de vue à lui, une importance capitale. C’est d’ailleurs, grâce à cette propension, d’ordre presque mystique, qui somnole en tout un chacun, qu’il soit conscient de sa présence ou non, que l’humain a pu découvrir, tout en étant émerveillé à chaque découverte, des continents cognitifs immenses, inconnus de l’Humanité jusqu’alors. L’état mondial de la connaissance ne doit presque rien au conformisme répétitif dans la paresse des sens et de l’esprit et dans le manque de prise de risques. Il doit presque tout à ces courts moments de folie intelligente, qui poussent vers les frontières de l’inconnu, du moment où l’humilité du chercheur, quel que soit son âge, quelle que soit son ancienneté dans son domaine, bride toute tendance à prétendre détenir la seule vérité qui vaille. On le sait, toute vérité d’aujourd’hui n’est, par nature, jamais immunisée contre la transformation en approximation, voire en erreur d’appréciation, le lendemain matin, lorsque l’humain pousse encore les limites de ses connaissances.
Ainsi, j’apprécie le travail de celui qui passe son temps à observer et à analyser le petit escargot, qui porte sur son dos sa maisonnette, pour comprendre pourquoi et comment dès qu’il pleut, cette petite bête sort sa tête. Certainement de cette observation patiente — le mot ici n’est pas très pertinent — on arriverait peut-être à résoudre quelques énigmes en mathématiques, à apprendre quelques leçons de vie. Tant que l’observateur de l’escargot mène à bien son sujet de recherche, cela me paraît être son droit le plus élémentaire. Cependant, si au bout de quelques années de recherche, cet observateur se mettait à multiplier les apparitions médiatiques, à faire du lobbying dans le cadre d’un réseautage insoupçonné, pour pousser les gens, bon gré mal gré, à se transformer en limaces décérébrées: c’est-à-dire (presque) en des escargots sans coquille, sans protection, sans abri, sans rien dans la tête, alors là, l’observateur sort de son champ, visqueusement.
Que François Burgat observe et analyse, non sans risques pour lui, le comportement des islamistes, depuis plus de quarante ans, cela est tout à son honneur. Mais lorsque François Burgat, au bout de quelques années, se met à chanter, en français et en arabe, les louanges des Frères musulmans, et s’engage, corps, âme et réseau, pour expliquer, à nous autres, comment l’idéologie frériste serait une très bonne chose pour le Monde arabe et pour l’Occident, car elle représente, à ses yeux, «une régression féconde»[273]: que son éminence sache que même un escargot ne sait pas ramper à reculons.
Notes bibliographiques :
[1] https://blogs.mediapart.fr/mohamed-louizi/blog/071215/voila-comment-l-islamisme-se-diffuse-depuis-le-qatar-de-maniere-decentralisee-et-efficace
[2] http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9888
[3] https://carolinefourest.wordpress.com/tag/francois-burgat/
[4] https://carolinefourest.wordpress.com/tag/francois-burgat/
[5] Lire cet extrait de l’essai « Frère Tariq » (Grasset-2005) de Caroline Fourest qui cite l’aveu de François Burgat à Serge Raffy du Nouvel Observateur : http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2005/01/24/287-tariq-ramadan-et-francois-burgat
[6] http://www.jeuneafrique.com/41620/politique/une-histoire-du-jihad-l-pisode-afghan-et-la-th-orie-du-jihad-total-2/
[7] Cet article n’est plus disponible sur le site de Libé. D’autres sites en garde une copie ici : https://www.yabiladi.com/article-societe-37.html et ici : http://societe.aufeminin.com/forum/l-affaire-tariq-ramadan-par-francois-burgat-fd2857251
[8] Ibid.,
[9] Ibid.,
[10] Ibid.,
[11] Ibid.,
[12] Ibid.,
[13] https://blogs.mediapart.fr/francois-burgat/blog/061117/avec-ou-sans-tariq-ramadan-ses-combats-politiques-demeureront-les-miens
[14] https://tariqramadan.com/events/conference-emn-l-europe-face-a-la-radicalisation-de-la-necessite-dun-engagement-commun/
[15] https://www.youtube.com/watch?v=I6tsWeWRK5o
[16] https://www.facebook.com/European-Muslim-Network-EMN-128498273835676/
[17] http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/16/molenbeek-la-plaque-tournante-belge-du-terrorisme-islamiste_4810617_3214.html
[18] http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/10047
[19] http://www.rtl.be/info/belgique/politique/une-candidate-voilee-de-molenbeek-fait-face-a-la-polemique-video–309720.aspx
[20] Julien Salingue était aussi annoncé comme participant à cette table ronde mais il n’y a pas pris part.
[21] https://www.facebook.com/valajoutees/
[22] https://www.facebook.com/official.tariqramadan/videos/1702765996404356/
[23] https://muslimminds.net/16218/tariq-ramadan/le-role-des-medias-ou-en-sommes-nous-francois-burgat-et-tariq-ramadan-official
[24] http://www.lavoixdunord.fr/150184/article/2017-04-19/ces-deux-conferences-du-controverse-tariq-ramadan-qui-derangent-la-veille-de-la
[25] Voir ici : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1702765996404356&id=390241030990199&_rdr
[26] Lire ici : http://journals.openedition.org/ethiquepublique/210
[27] Ibid.,
[28] Ibid.,
[29] Ibid.,
[30] https://www.cilecenter.org/fr/news/cile2016-les-4-conferenciers-dhonneur/
[31] https://blogs.mediapart.fr/mohamed-louizi/blog/310115/de-l-islam-et-des-musulmans-vraiment-1
[32] Ibid.,
[33] A voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=hGH3gffWxMk
[34] Le nom du saoudien Salman al-Odah apparait au numéro 43 de la planche « D », ici : https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10211772677497345
[35] A lire ici : https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10213501483276409
[36] A voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=hGH3gffWxMk
[37] Ibid.,
[38] Ibid.,
[39] Ibid.,
[40] Ibid.,
[41] Lire cet article très éclairant à son sujet : https://mondafrique.com/le-jihadiste-libyen-belhadj-tombe-dans-une-embuscade-a-paris/
[42] WAFAW : When Authoritarianism Fails In The Arab World
[43] http://www.wafaw.org/2014/04/academic-seminar-with-abdelhakim-belhaj/
[44] http://www.uni-t.fr/le-bureau/
[45] Lire son article sur le site islamiste SaphirNews, ici : https://www.saphirnews.com/Tunisie-non-a-la-bipolarisation-politique-_a13712.html
[46] https://blogs.mediapart.fr/wajdi-limam/blog/051214/portrait-nourredine-bhiri-le-nouvel-homme-fort-du-groupe-parlementaire-d-ennadha
[47] Voir ici : http://www.huffpostmaghreb.com/wajdi-limam/
[48] Voir son profil ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_Larayedh
[49] Lire ici : http://www.huffpostmaghreb.com/wajdi-limam/hicham-laarayed-retour-su_b_4533697.html
[50] Lire ici : http://www.huffpostmaghreb.com/yassine-ayari/pour-une-force-dinterposi_b_6691742.html
[51] http://www.uni-t.fr/category/cafe-debat-2/
[52] Lire ici : https://www.mediapart.fr/journal/international/300515/de-l-islamisme-et-de-ses-pourfendeurs?onglet=full
[53] https://www.saphirnews.com/Le-feminisme-entre-identite-et-modernite_a5130.html
[54] http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/11335
[55] Lire ici : http://www.cresppa.cnrs.fr/gtm/equipe/les-membres-du-gtm/limam-wajdi/
[56] CIFRE : La Convention industrielle de formation par la recherche, voir détails ici : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid67039/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid67039/cifre-la-convention-industrielle-de-formation-par-la-recherche.html
[57] http://www.cresppa.cnrs.fr/gtm/equipe/les-membres-du-gtm/limam-wajdi/
[58] http://www.initiatives.asso.fr/mods/pages/?action=fiche&id=145
[59] http://www.cresppa.cnrs.fr/gtm/equipe/les-membres-du-gtm/limam-wajdi/
[60] http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Comprendre_l_islam_politique-9782707192134.html
[61] https://books.google.fr/books?id=iyhKDQAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=trabelsi&f=false
[62] https://books.google.fr/books?id=EfdMAQAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=trabelsi&f=false
[63] http://www.lemonde.fr/journaliste/isabelle-mandraud/
[64] http://www.editions-stock.fr/du-djihad-aux-urnes-9782234075382
[65] iReMMO : institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient
[66] http://iremmo.org/conseil-scientifique/
[67] https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2016-3-page-135.htm
[68] http://www.huffingtonpost.fr/author/seif-eddine-trabelsi/
[69] http://www.uni-t.fr/table-ronde-de-lassociation-unit-au-forum-social-mondial-tunis/
[70] https://en.wikipedia.org/wiki/Wadah_Khanfar
[71] http://www.ism-france.org/analyses/Entretien-avec-Mounir-Chafiq-un-nouveau-Bloc-social-historique-pour-l-unite-arabe-article-20266
[72] https://oumma.com/la-theologie-de-la-liberation-de-munir-chafiq/
[73] http://iremam.cnrs.fr/spip.php?article4532
[74] A lire et télécharger ici : https://www.religion.info/2017/12/22/phenomene-jihadiste-en-tunisie/
[75] Ibid.,
[76] Ibid.,
[77] https://twitter.com/seifeddinetr?lang=fr
[78] https://twitter.com/SeifEddineTr/status/644959861961281538
[79] https://twitter.com/SeifEddineTr/status/554628646045253633
[80] https://twitter.com/SeifEddineTr/status/554932367262220288
[81] http://www.fayard.fr/le-vilain-petit-qatar-9782213671284
[82] Nabil Ennasri a dû compter sur Mediapart pour pouvoir y répondre ici : https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/100613/le-vilain-petit-qatar-aux-vilains-petits-mensonges
[83] Pascal Boniface y a répondu dans un article de L’Obs Plus, ici : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/864042-football-grace-a-moi-la-coupe-du-monde-2022-au-qatar-aura-lieu-en-hiver.html. Les auteurs de l’essai ont recouru ensuite à leur droit de réponse, ici : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/868015-pascal-boniface-critique-notre-livre-le-vilain-petit-qatar-voici-notre-droit-de-reponse.html
[84] https://mondafrique.com/le-jihadiste-libyen-belhadj-tombe-dans-une-embuscade-a-paris/
[85] Ibid.,
[86] https://mondafrique.com/le-jihadiste-libyen-belhadj-tombe-dans-une-embuscade-a-paris/
[87] http://www.parismatch.com/Actu/International/Abdelhakim-Belhadj-l-etrange-ami-de-la-France-a-Tripoli-1300793
[88] Ibid.,
[89] A regarder ici : https://www.youtube.com/watch?v=Z81dVfwpUsI
[90] Lire en anglais ici : http://www.telegraph.co.uk/news/2017/11/17/libyan-extremist-accused-delaying-extradition-manchester-terror/
[91] https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_du_22_mai_2017_%C3%A0_Manchester
[92] http://mlouizi.unblog.fr/2017/05/26/attentat-de-manchester-arena-et-si-on-parlait-vrai/
[93] https://books.google.fr/books?id=EfdMAQAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=ghannouchi&f=false
[94] https://www.marianne.net/monde/taqiya-la-dissimulation-comme-nouvel-art-de-la-guerre
[95] https://books.google.fr/books?id=EfdMAQAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=ghannouchi&f=false
[96] https://content.mosaiquefm.net/uploads/media/media/147661671263_media.mp3
[97] http://www.huffpostmaghreb.com/2016/10/17/rached-ghannouchi-etat-is_n_12521310.html
[98] http://jihadologie.blogs.liberation.fr/2016/11/29/le-lexique-du-jihadisme/
[99] http://kapitalis.com/tunisie/2016/10/19/ghannouchi-accuse-dentraver-travail-unites-antiterroristes/
[100] https://www.skynewsarabia.com/web/article/955712/ قطر-أصابع-عبثت-باستقرار-المغرب-العربي
[101] http://www.huffpostmaghreb.com/2017/06/10/qatar-ennahdha-chokri-bel_n_17029474.html
[102] http://www.bfmtv.com/international/tunisie-un-haut-responsable-lopposition-assassine-balles-441794.html
[103] http://www.bfmtv.com/international/portrait-tunisie-etait-chokri-belaid-441878.html
[104] http://www.huffpostmaghreb.com/2017/06/10/qatar-ennahdha-chokri-bel_n_17029474.html
[105] http://www.jeuneafrique.com/172618/politique/prise-d-otages-d-in-amenas-38-victimes-et-29-assaillants-tu-s/
[106] https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_d%27otages_d%27In_Amenas
[107] http://www.huffpostmaghreb.com/2017/06/21/rached-ghannouchi-chokri-_n_17242702.html
[108] https://www.facebook.com/slim.boughoula/posts/10211763853163361
[109] http://www.huffpostmaghreb.com/2017/07/17/chokri-belaid-ennahdha_n_17508320.html
[110] http://mlouizi.unblog.fr/2016/12/14/jihadisme-freriste-si-vous-avez-aime-le-hamas-vous-allez-adorer-le-hasam/
[111] https://www.nytimes.com/aponline/2017/12/22/world/middleeast/ap-ml-egypt.html
[112] http://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2017/12/23/UK-designates-Hasm-Liwaa-el-Thawra-militant-group-in-Egypt-as-terrorist-.html
[113] http://www.lemonde.fr/acces-restreint/tunisie/article/2012/07/16/128ea07c921ab2372a0007c6f8eccfaa_1734178_1466522.html
[114] Ibid.,
[115] Ibid.,
[116] https://www.youtube.com/watch?v=cOVWYSo96XY
[117] http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/03/26/musulmans-moderes-et-laics-unis-contre-le-terrorisme-en-tunisie_4602093_3232.html
[118] Lire ici la réponse du juriste Farhat Othman à cette tribune : http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/vous-etes-modere-monsieur_b_6985840.html
[119] https://www.tunisie-secret.com/
[120] https://www.tunisie-secret.com/Qui-est-l-auteur-de-la-Tribune-publiee-par-Rached-Ghannouchi-dans-Le-Monde_a1386.html
[121] Ibid.,
[122] Ibid.,
[123] http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/19/rached-ghannouchi-il-n-y-a-plus-de-justification-a-l-islam-politique-en-tunisie_4921904_3210.html#qqsYsioKovYqmw4S.99
[124] https://www.tunisie-secret.com/La-derniere-entourloupe-de-Rached-Ghannouchi-et-du-Monde_a1589.html
[125] Tamarrod (rébellion) fut le nom de ce mouvement qui a mené la contestation dans la rue contre le régime du frère musulman Mohamed Morsi et qui a abouti à sa chute avec l’intervention des militaires.
[126] http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/07/17/egypte-les-apprentis-sorciers-de-tamarrod_3448677_3208.html
[127] Ibid.,
[128] Ibid.,
[129] http://www.lemonde.fr/proche-orient/live/2017/06/06/posez-vos-questions-sur-la-mise-au-ban-du-qatar-par-ses-voisins_5139517_3218.html
[130] Ibid.,
[131] Ibid.,
[132] http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/10/17/en-meeting-a-montreuil-rached-ghannouchi-s-est-offert-un-plebiscite_1589254_3212.html
[133] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10209886071413372
[134] http://ar.lemaghreb.tn/
[135] http://mlouizi.unblog.fr/2016/07/01/la-democratie-tunisienne-et-le-defi-islamiste/
[136] https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-grand-entretien/20111217.RUE6525/le-mot-islamiste-ne-veut-plus-dire-grand-chose.html
[137] https://fr.wikipedia.org/wiki/Assembl%C3%A9e_nationale_constituante_tunisienne_de_2011
[138] http://www.aljazeera.net/encyclopedia/icons/2010/12/16/ راشد-الغنوشي
[139] https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-grand-entretien/20111217.RUE6525/le-mot-islamiste-ne-veut-plus-dire-grand-chose.html
[140] http://studies.aljazeera.net/ar/events/2010/2011722104318671646.html
[141] https://www.youtube.com/watch?v=otqJpiKkLhM
[142] https://www.youtube.com/watch?v=CX2063tbGqY
[143] http://www.ecfr.eu/paris/fr/conseil
[144] Il fut le directeur de l’IFPO jusqu’en 2013 : http://www.ifporient.org/francois-burgat
[145] http://studies.aljazeera.net/ar/events/2010/2011722104318671646.html
[146] http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2006/01/13/une-rehabilitation-de-ce-que-j-appelle-le-droit-de-parler-musulman_730464_3218.html?xtmc=francois_burgat&xtcr=1
[147] Ibid.,
[148] http://www.aljazeera.net/news/presstour/2006/1/14/فكر-الإخوان-المسلمين-ينتشر-ويفرض-نفسه-بقوة
[149] https://www.lgdj.fr/la-politique-dans-le-monde-arabe-9782200346942.html
[150] http://iremam.cnrs.fr/spip.php?article53
[151] http://iremam.cnrs.fr/spip.php?rubrique507
[152] A télécharger ici : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00353185/document
[153] https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/011116/francois-burgat-la-violence-dite-islamique-ne-vient-pas-de-l-islam?onglet=full
[154] https://blogs.mediapart.fr/pascalboniface/blog/121216/comprendre-l-islam-politique-3-questions-francois-burgat
[155] http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Comprendre_l_islam_politique-9782707192134.html
[156] https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdessalam_Yassine
[157] http://www.liberation.fr/planete/1995/01/19/le-journaliste-islamiste-adel-hussein-libere-au-caire_119279
[158] https://en.wikipedia.org/wiki/Adel_Hussein
[159] Je ne sais pas si cet islamiste yéménite est mort, mais si Burgat le dit, il doit l’être. Lire son propos en anglais ici : http://english.ahram.org.eg/WriterArticles/NewsContentP/2/116588/World/Interview-Mohammed-Qahtan,-senior-member-of-Yemens.aspx
[160] Un juriste très proche des Frères musulmans : http://www.confluences-mediterranee.com/L-islamisme-a-l-heure-d-Al-Qaida
[161] https://www.facebook.com/omar.iharchane/
[162] https://www.aljamaa.net/ar/author/27/
[163] Lire vers la fin : https://books.google.fr/books?id=iyhKDQAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
[164] http://www.jeuneafrique.com/92557/archives-thematique/le-vrai-visage-du-cheikh-yassine/
[165] Lire son ouvrage en arabe « le califat et la monarchie » ici : http://siraj.net /الخلافة-والملك-4.html#page/1
[166] http://siraj.net/المنهاج-النبوي-تربية-وتنظيما-وزحفا-3.html#page/1
[167] Lire ici : http://siraj.net/Islamiser-la-modernit%C3%A9-50.html
[168] http://siraj.net /رسالة-الإسلام-أو-الطوفان-28.html#
[169] http://lareleve.ma/index.php/maroc/4453.html
[170] Leur site officiel : http://www.psm-enligne.org/
[171] http://mlouizi.unblog.fr/2016/07/01/la-democratie-tunisienne-et-le-defi-islamiste/
[172] http://mlouizi.unblog.fr/2016/07/01/la-democratie-tunisienne-et-le-defi-islamiste/
[173] http://www.gremmo.mom.fr/annuaire/seniguer-haoues
[174] https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison/
[175] Ibid.,
[176] Ibid.,
[177] Ibid.,
[178] Ibid.,
[179] Ibid.,
[180] Lire la retranscription écrite ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-mimdaesh/15-16/c1516003.asp
[181] Voir sa prestation ici : https://www.youtube.com/watch?time_continue=201&v=cbRnWMP9fr4
[182] Lire ici, un article analytique du politologue Haoues Seniger, au sujet de ce site, entre autres : http://www.huffingtonpost.fr/haoues-seniguer/islamistes-neo-salafistes-internet_b_5432514.html
[183] https://twitter.com/islametinfo/status/672914884183617536
[184] https://www.islametinfo.fr/2016/01/16/francois-burgat-un-bon-musulman-pour-les-francais-cest-musulman-qui-nest-plus-musulman/
[185] Lire mon décryptage ici : https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10213481387054016
[186] Contacté, il y a quelques mois par le journaliste Emile Boutelier de L’Obs, dans le cadre de son enquête sur Al-Jazeera, je lui ai accordé un entretien téléphonique de plus de 40 minutes. J’ai pris le temps de lui expliquer le passé et le passif de cette qatarie controversée en citant des exemples concrets pour démontrer que ce que l’on reproche à cette chaîne est plus que fondé. L’Obs a mis en ligne un article intitulé : « Al Jazeera: Enquête sur une chaîne au cœur de tous les soupçons » le 23 septembre 2017. Quand je l’ai lu, j’ai découvert qu’il n’a retenu de ce que j’ai dit que cette phrase : « « On ne peut résumer Al Jazeera à cette filiation » estime Mohamed Louizi, militant à l’Observatoire de l’islam politique. » Il m’arrive de regretter d’accorder des interviews à quelques titres. Mais c’est le risque du métier. L’article est à lire ici : https://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20170920.OBS4937/al-jazeera-enquete-sur-une-chaine-au-coeur-de-tous-les-soupcons.html
[187] http://www.lefigaro.fr/international/2017/09/25/01003-20170925ARTFIG00172-l-inexorable-montee-en-puissance-de-l-afd-en-allemagne.php
[188] https://www.facebook.com/mghari.abdelmajid
[189] http://asiantelegraphqatar.com/current-affairs/european-observers-call-for-immediate-lift-of-blockade/
[190] http://afdinternational.org/fr/2017/08/27/qatar-communique-de-presse-de-la-mission-dobservation-au-qatar/
[191] A télécharger ici : http://afdinternational.org/wp-content/uploads/2017/08/AFD_Rapport_Final_Franc%CC%A7ais.pdf
[192] https://qatarileaks.com/ar/leak/ منظمات-إرهابية-انبرت-لتجميل-وجه-تميم-المتطرف
[193] https://qatarileaks.com/en/leak/qatar-failed-to-whitewash-its-reputation-because-it-employs-terrorists
[194] https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10155865904159284&set=pb.803709283.-2207520000.1514698798.&type=3&theater
[195] https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/egypte-un-journaliste-en-prison-depuis-2-ans
[196] https://www.youtube.com/watch?v=GrqOv24Qjfg
[197] http://soutien-palestine.blogspot.fr/2017/07/rassemblement-contre-lasphyxie-de-gaza.html
[198] https://www.facebook.com/ منظمة-افدي-الدولية-لحقوق-الانسان-190273437677875/
[199] https://www.facebook.com/afdifrance/
[200] https://www.youtube.com/watch?v=ce0VjHBVhQ4
[201] http://www.rfi.fr/afrique/5min/20130703-evolution-situation-egypte-minute-minute
[202] https://www.hespress.com/writers/83885.html
[203] http://www.ikhwanonline.com/Section/35757/default.aspx
[204] http://afdinternational.org/fr/category/moyen-orient-afrique-du-nord/page/2/
[205] http://afdinternational.org/fr/2017/05/10/maroc-la-vie-dali-aarrass-est-en-danger-les-autorites-marocaines-doivent-durgence-prendre-leurs-responsabilites/
[206] https://blogs.mediapart.fr/mohamed-louizi/blog/070415/la-main-du-tamkine-des-freres-musulmans-en-photos
[207] http://afdinternational.org/fr/2017/05/10/france-dix-ans-apres-la-loi-du-15-mars-2004-quel-bilan-et-quelles-perspectives/
[208] http://site.ldh-france.org/angers/etat-durgence-manifestation-30-janvier/
[209] http://afdinternational.org/fr/2017/11/06/france-afd-international-denonce-la-nouvelle-loi-antiterroriste/
[210] http://www.liberation.fr/france/2017/10/18/le-projet-de-loi-antiterroriste-definitivement-adopte_1604004
[211] Voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=_qmGLS95–w
[212] http://www.aljazeera.net/programs/withoutbounds/2004/6/4/الإسلام-والغرب
[213] http://www.aljazeera.net/programs/today-interview/2004/10/3/فرانسوا-بورغا-الحجاب-في-فرنسا
[214] Ibid.,
[215] Ibid.,
[216] Ibid.,
[217] https://editions.flammarion.com/Catalogue/hors-collection/litterature-etrangere/le-zahir
[218] http://mlouizi.unblog.fr/2016/06/15/les-nababs-de-ramadan/
[219] Lire mon décryptage ici : https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10209191052918344
[220] https://www.saphirnews.com/Au-gala-de-Syria-Charity-plus-de-200-000-euros-de-dons-avec-l-aide-de-Franck-Ribery_a24583.html
[221] https://www.facebook.com/events/351675345205275/
[222] https://www.weezevent.com/gala-caritatif-syrie-morieres-les-avignon
[223] https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1780853882241547&id=1749313248728944&substory_index=0
[224] https://alencontre.org/moyenorient/syrie/francois-burgat-sur-la-situation-en-syrie-le-3-juin.html
[225] https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_syrienne_libre
[226] http://www.rts.ch/play/radio/linvite-de-la-redaction/audio/franois-burgat-politologue-specialiste-du-monde-arabe?id=5881027&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da
[227] Ibid.,
[228] Ibid.,
[229] Ibid.,
[230] Je recommande la lecture de mon essai autobiographique « Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans, retour éclairé vers un islam apolitique » (Michalon-2016).
[231] http://www.liberation.fr/societe/2015/01/14/aujourd-hui-le-prophete-est-aussi-charlie_1180802
[232] http://www.liberation.fr/societe/2015/02/05/pourquoi-j-ai-demissionne-du-lycee-averroes_1196424
[233] Il a été financé, en partie, grâce à la Qatar Charity.
[234] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10213490533762678
[235] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10212301103107655
[236] http://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-dhimmi-dans-l-Empire-islamique-medieval.html
[237] https://www.ladepeche.fr/article/2017/07/26/2618513-justice-europeenne-maintient-hamas-palestinien-liste-terroriste-ue.html
[238] https://drive.google.com/file/d/0B8nKvRRuhI3TcHRvT0VUMjN3R0k/view
[239] https://www.facebook.com/ycfss/
[240] http://alafndi1.blogspot.fr/
[241] http://www.aljazeera.net/news/arabic/2007/1/30/ باحث-فرنسي-يطالب-الاتحاد-الأوروبي-بالحوار-مع-الإسلاميين
[242] https://www.aljamaa.net/ar/2007/01/30/ فرانسوا-بورغا-للاتحاد-الأوربي-ضرورة-ا/
[243] http://www.hibapress.com/details-77405.html
[244] https://blogs.mediapart.fr/omar-el-mourabet
[245] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10214403446904936
[246] La vidéo de cette conférence est faite aussi : https://www.youtube.com/watch?v=twEG5l_WDE8
[247] Ibid.,
[248] Ibid.,
[249] https://www.atlasinfo.fr/Charlie-Hebdo-une-liberte-d-expression-selective-et-desequilibree-Burgat_a59522.html
[250] http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/09/13/25001-20170913ARTFIG00092-boris-faure-temoigne-m-jid-el-guerrab-aurait-pu-tuer-il-reste-depute.php
[251] https://www.marianne.net/politique/legislatives-comment-le-maroc-obtenu-l-eviction-d-une-candidate-lrem-et-soutenu-m-jid-el
[252] http://www.aljazeera.net/news/humanrights/2015/2/15/ المفكر-فرانسوا-بورغا-حرية-التعبير-بفرنسا-انتقائية
[253] https://www.e-cfr.org/videos/
[254]https://www.e-cfr.org/البيان-الختامي-للدورة-العادية-السادس/
[255] https://www.e-cfr.org/البيان-الختامي-للدورة-العادية-السادس/
[256] https://www.e-cfr.org/26th-ordinary-session-european-council-fatwa-research/
[257] http://www.alalam.ir/news/1649227/الإمارات-تضع-أكثر-من-80-جماعة-على–قائمة-الإرهاب-
[258] http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/11/18/l-uoif-classee-organisation-terroriste-par-les-emirats-arabes-unis_4525267_3224.html
[259] https://www.youtube.com/watch?v=QkWY0_yT0Bw
[260] https://www.youtube.com/watch?v=Wxy7IM9MV4g
[261] Le passage exact de Valeurs Actuelles est : « Le président de l’UOIF, Amar Lasfar, qui n’a pu s’empêcher d’évoquer à mots couverts Mohamed, « l’ennemi de l’intérieur qui a voulu discréditer » l’organisation. » A lire dans « Reportage : Une journée avec les musulmans du Nord » signé Rachel Binhas, Valeurs Actuelles du 11/02/2016, n°4133, p.24.
[262] https://www.e-cfr.org/البيان-الختامي-للدورة-العادية-السادس/
[263]http://www.islamophile.org/spip/Renier-de-la-religion-ce-qui-en.html
[264] https://www.e-cfr.org/البيان-الختامي-للدورة-السابعة-والعشر/
[265] Ibid.,
[266] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin
[267] Ibid.,
[268] Ibid.,
[269] Vous pouvez télécharger en PDF les numéros concernés sur cette page. Les extraits du nouveau livre de Youssef Al-Qaradawi sont en page 8 : http://www.raya.com/ed…/c1690d71-9ab0-49e8-9cc2-92fb8516d4fc
[270] https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10210620193405963
[271] https://www.facebook.com/mohamed.louizi
[272] http://iremam.cnrs.fr/spip.php?article4532
[273] http://arabdiou.canalblog.com/archives/2008/10/04/10823758.html
Eh bien, vous lui en voulez à F. Burgat !! Et que faites-vous sinon diaboliser en permanence tous ceux qui vous déplaisent ??
F. Burgat, au moins, a une attitude de scientifique, ce qui est bien loin de vos capacités.
Toute dernière question: les émiratis vous paient combien pour cet « article » ??
Chère Zenobie,
Je vous souhaite une bonne année 2018 et surtout une bonne santé intellectuelle !
Car l’état dans laquelle se trouve la votre, en ce début d’année, m’inquiétè un peu. Si une « limace » avait écrit ce que vous avez écrit, je l’aurais certainement applaudi, et je crois que mes amis émiratis auraient fait de même. Mais le fait est que votre commentaire a été rédigé par une personne, je suppose, dotée d’une intelligence humaine très complexe. En tout cas, si ce que vous avez écrit traduit fidèlement ce que vous avez appris de « l’esprit scientifique » de « l’universitaire » François Burgat, c’est que j’avais raison à m’intéresser à son cas. Cela aura au moins le mérite d’arrêter l’hémorragie et l’abrutissement communautariste.
Je crois sincèrement avoir entendu vos insultes et insinuations, auriez-vous l’intelligence d’exprimer vos idées ? C’est quand même bizarre que chez une catégorie de personnes — au sens sociologique — issues d’un milieu islamiste, en particulier, le point godwin est très vite atteint, avant même que le débat ne s’engage. Je vous fais remarquer que cette enquête met François Burgat face à Burgat François et démontre, sur 32 points, méthodiquement, preuves matérielles à l’appui, ses liens plus que troubles avec les Frères musulmans, le Qatar, le CEFR, Syria Charity, le PJD, Ennahda, l’UOIF, AFD-International, PSM, al-Jazeera, al-Qaradawi, Ghannouchi, Belhadj, Ramadan … et j’en passe. Vous en pensez quoi de toutes ces liaisons loin d’être innocentes, pour ne pas dire « coupables » ? Sont-elles d’ordre « scientifique » ? Sont-elles d’ordre « idéologique » ? Quel serait l’intérêt de Burgat en se mettant au service des Frères ?
Je ne dirais pas que son intérêt serait financier. Je ne dirais pas qu’il est payé pour ça. Je n’en ai pas la preuve matériel. Je ne suis pas comme vous chère Madame. Je n’accuse personne à tort. Vous par contre
! Bref, osez le fond et abandonnez la posture victimaire. Burgat serait content qu’on le défend avec des arguments « scientifiques », dans le cadre d’un débat d’idées ou non par des gens qui dès qu’ils sont perturbés dans leur schéma de pensée habituel, ils crient au complot. Une dernière chose, bien que les émiratis — qui ont soutenu et financé les Frères musulmans, au plus, jusqu’à novembre 2014, avant qu’ils ne se rendent compte de la dangerosité de ces islamistes — bien qu’ils ne me payent pas, je trouve que depuis novembre 2014, ils ont compris les enjeux et sont déterminés à aller au bout : je les applaudis pour ce combat contre les ténèbres.
Ceux qui me connaissent de très près (parmi lesquels des Frères musulmans dans ma famille et belle-famille) savent comment je vis. Ils savent que je ne suis payé ni par les EAU, ni par al-Sissi, ni par Israël, ni par Poutine, ni par M6 : ce blog existe depuis mars 2007 et ne reçoit aucune aide financière de personne. D’ailleurs, certains amis de Burgat à la DGSE peuvent le vérifier amplement. Ma conscience, très chère, ne se vend pas. Elle ne s’achète pas, non plus. Une constance qui dérange. C’est pour cela, elle est libre. La seule officine qui me paye toujours, avec la monnaie de la satisfaction du travail bien documenté, bien argumenté, est ma conscience. Et comme disait Zweig, paix à son âme : « on peut tout fuir sauf sa conscience ». Je ne sais pas si une « limace » avait (ou pas) une conscience. J’en doute. Mais vous, je suis certain que votre conscience n’appelle de se vœux, en ce début 2018, qu’à être écoutée, entendue. Vous verrez, si encore mieux en l’écoutant. A moins que …
Bien à vous, Mohamed.
Trop hargneux pour être crédible cet article, moi je sais que François Burgat fait partie des gens qui m’ont aidé à éviter la tentation de l’essentialisation en l’occurence de l’islamisme, et je sais aussi que dans son sillage on trouve un paquet de chercheurs prometteurs, dont les écrits sont autrement plus intéressants que ce genre de criminalisation ad hominem…
Cher Alex Robin,
Sauf votre respect mais votre expression « »trop hargneux pour être crédible » n’est pas un argument crédible car cela est simplement votre jugement de valeur. La crédibilité d’un article se mesure en fonction de la crédibilité des éléments factuels et des preuves matérielles incontestables qu’il mobilise pour étayer son propos.
Que reprochez-vous à cet article pour le juger pas crédible ?
Pensez-vous qu’il contient des mensonges ? Si oui, lesquels ?
Ai-je inventé des faits ? Si oui lesquels ?
Ai-je mal traduit un propos de votre « prof » ? Si oui lesquels ?
Ai-je fabriqué une fausse photo montrant maladroitement Burgat à côté d’un djihadiste libyen ou d’un Ramadan au Qatar ou d’un al-Qaradawi à Istanbul ? Si oui, lesquels ? etc.
Si vous avez des remarques ou des critiques sur ce terrain-là (celui des faits), allez y ! Sinon, comprenez simplement que votre « prof », contrairement à ce que vous dites, est un « as » de l’essentialisation tendancieuse. Le politologue Haoues Seniger (Sciences Po Lyon), que je cite, explique bien comment l’approche essentialiste de Burgat n’a rien à envier à celle du Front National.
Burgat veut faire croire qu’islam(s) et islamisme serait pareils et identiques : D’ailleurs vous semblez avoir pris ce qu’il vous a appris pour un dogme incontestable. Lui veut faire croire à ce qui ne connaissent pas l’histoire de l’islamisme et ses projections que les termes « islamiste » et « musulman » sont pareils alors que c’est archi faux. Il s’agit ni plus ni moins d’une énième islamalgame burgatienne qui sert les projections des Frères musulmans et qui ne sert pas les citoyens musulmans (qui ne sont pas des islamistes, à une écrasante majorité).
Pour que vous compreniez de quoi je parle, je vous recommande de lire mes deux essais : le premier « pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans » — cela vous permettra de comprendre ce que l’on entend par le terme « islamisme ». Et le deuxième « Plaidoyer pour un islam apolitique » — cela vous permettra de comprendre que l’islamisme est une chose et que l’islam (foncièrement apolitique) en est une autre.
Quant aux chercheurs autour de Burgat, j’en connais quelques-un, les Raphaël, Vincent, Nabil et j’en passe. C’est du pareil au même. Et si vous préférez, tel « père », tel fils … tel « maître », tels disciples !
Au plaisir de lire cette fois-ci votre contre argumentaire et non vos impressions subjectives et partisanes.
Bien à vous, Mohamed.
Je ne pense pas qu’on puisse parler de Burgat comme un défenseur de la démarche scientifique, juste car il a un titre et qu’il parle avec un langage codé qui évoque la rigueur.
A quelques centaines de mètres, je suis en université de lettres, et certains de mes professeurs combattent constamment les idéologies qui veulent se donner un cachet universitaire en ouvrant un cursus leur donnant accès à l’académie mais formant des soldats à leur idéologie.
Disons que Burgat, contrairement à mes professeurs à abandonner le combat depuis longtemps.
Je connais très bien les islamistes de l’UOIF pour avoir suivi un cursus chez eux et avoir fréquenté barbus et littérature.
La seule option qu’il me reste aujourd’hui en tant qu’étudiant en science humaine c’est de garder mes distances et de combattre les islamistes, au nom de la science qui est en danger face au discours très dangereux d’un de mes anciens professeur Moncef Zenati qui suggère que la science (biologie, philosophie) est un complot contre Dieu, et il y a tant à dire sur Nabil Ennasri, Tariq Ramadan, et les grands frériste du champs européen.
En tout cas je ne vois pas comment je pourrais collaborer avec les Frères Musulmans, en les présentant comme une alternative à la déradicalisation (quand on connait les textes de Qutb et Al Banna, c’est trop tard).
Conclusion, je pense que Burgat est loin cette objectivité qui fonde la science, phagocyté par une idéologie lui empêchant de porter à la fois le tshirt de promoteur de l’islamisme et sa blouse d’universitaire…
Faut juste faire un choix, moi je l’ai fait, mais le problème c’est que lui, ce n’est pas un simple étudiant …
Merci M Louizi – Le soutien des musulmans progressistes passe aussi par la critique des intellectuels trop serviles à l’égard des intégristes musulmans
Sur mon site votre : Les jalons de François Burgat sur la route des Frères. M Louizi (http://amitie-entre-les-peuples.org/Les-jalons-de-Francois-Burgat-sur-la-route-des-Freres-M-Louizi)
Merci pour ce très bon article, comme toujours.
- La fine fleur du Monde a encensé Ennahdha en Tunisie. Parmi ces journalistes, Natalie Nougayrède: « Et si, en Tunisie, la démocratie passait par l’islam ? » , in Le Monde, jeudi 27 octobre 2011.
- R. Ghannouchi parle français. Il ne le pratique pas beaucoup, mais il le parle bien mais refuse par posture idéologique de le parler. En 2011, il a dit que le français parlé en Tunisie était une « pollution linguistique » (fin octobre 2011). « Notre langue, c’est la langue arabe. On est devenu franco-arabe, c’est de la pollution linguistique. »
- En 2010/2011, il a intenté un procès au journal italien Il Foglio et à l’intellectuel tunisien Lafif Lakhdar, qui a rédigé pour cette occasion un témoignage contenant des citations de Ghannouchi prouvant son implication dans des violences contre des forces de l’ordre en Tunisie.
Quelques commentaires qui me précèdent sont décevant.
Si l’on se prétend scientifique, on ne peut pas avoir une démarche militante. Louizi peut se permettre d’être hargneux quand il expose autant de faits irréfutables.
Je trouvais Burgat courageux jusqu’aujourd’hui. Mais le projet utopique et qutbiste des Frères Muz est une catastrophe. Je me demande s’il est payé pour son investissement. Son activisme n’est pas normal.
Long et passionnant article très éclairant sur le »cas » F.B en particulier et sur la »mortal sphère » des Frères.M en général !
Je n’arrive toujours pas à comprendre pour quoi et comment ils obtiennent la collusion, la collaboration, la traître soumission de nos zelites politiques de tous bords ?!? Quels sont les relais médias, universitaires, intellectuels des idées et analyses pertinentes que vous partagez sur votre blog ? Bien à vous. J.L T
Magnifique…. l argent de l Eutope, autour de 2 millions, a ete attribué par une commission comprenang Ockrent.
Vous aves oublié le si méritant Caillet
.. fiché S et doctorant dr Burgat… tres ecouté à Medipart (Puchot) et au Monde un temps conseiller de BF…