Pour sauver la livre turque, est-il nécessaire de «profiter» de la disparition mystérieuse d’un journaliste saoudien?
13 10 2018Par Mohamed Louizi
En France, quelque soit le crime commis, la présomption d’innocence[1] — tout au long de l’instruction judiciaire, conduite à charge et à décharge, et jusqu’à la prononciation définitive de la culpabilité ou de l’innocence d’un prévenu, par des magistrats du siège, aidés d’un jury citoyen — est un principe fondamental qui « fait reposer sur l’accusation la charge de rapporter la preuve de la culpabilité »[2] du prévenu. Alors, qu’officiellement, « l’Arabie Saoudite dément avoir donné l’ordre d’assassiner le journaliste dissident Jamal Khashoggi en Turquie »[3], bien des médias français, par ailleurs vent debout contre les fake news, désormais baptisées « Infox », font preuve de beaucoup d’emballement et d’imprudence en relayant, pêle-mêle, pas que des informations recoupées et vérifiables, mais aussi des rumeurs tendancieuses, répandues largement par des médias et des comptes Tweeter hostiles ouvertement à l’Arabie Saoudite : à l’image de la chaîne qatarie Al-Jazeera et de l’agence de presse du pouvoir turc, Anadolu[4].
Certains y voient déjà « la main noir du prince saoudien »[5], Mohammed Ben Salman (MBS). D’autres, sous couvert du conditionnel, laissent entendre que « le journaliste Saoudien Khashoggi aurait été torturé et tué au consulat Saoudien d’Istanbul »[6]. D’autres encore, alors que l’on n’a ni trouvé le corps du journaliste, ni les meurtriers présumés, ni l’arme du crime supposé et que, par-dessus la coupole, aucune enquête judiciaire n’a été menée, à ce jour, à son terme et n’a révélée des aveux, à défaut de mettre la main sur des preuves matérielles incontestables, titrent déjà : « Barbouzes, scie à os … Le récit glaçant de l’assassinat de Jamal Khashoggi par un commando saoudien »[7]. Sans cadavre, sans arme du crime, sans aveux du principal accusé, l’Arabie Saoudite, qui vient de publier aujourd’hui un démenti officiel : n’est-il pas trop tôt de parler d’assassinat, encore moins de « scie à os », et de désigner l’Arabie Saoudite comme coupable, définitivement ? Question purement déontologique. Même Erdogan évite de parler d’assassinat dans ses déclarations officielles. Il parle même, y compris devant les islamistes de son parti, de « probostics positifs » concernant le journaliste disparu, ce qui n’était pas du goût d’autres Frères musulmans commandés ou télécommandés depuis le Qatar à l’image de l’islamiste Azzam Tamimmi, qui avait reproché à Erdogan une « cacophonie décevante » …
L’objet premier de ce papier est de rappeler ces principes juridiques et journalistiques de base et d’attirer l’attention vers d’autres zones grises. Son but n’est pas de chercher à dédouaner le régime saoudien qui, tout comme la Turquie d’Erdogan ou le Qatar de Tamîm Ben Hamad, et comme bien d’autres régimes arabes et non-arabes, n’a strictement aucune leçon de démocratie ou de respect des libertés fondamentales à donner à qui que ce soit. Il ne s’agit pas dans mon esprit de relativiser ce crime présumé. Encore faut-il le prouver dans les faits ! Car même si ce journaliste saoudien est – je ne dis pas « était » – proche des Frères musulmans et du Qatar, aucune raison ne doit justifier le sort qui lui aurait été réservé. Aucune !
Cela étant dit et rappelé avec force et intime conviction, les pouvoirs qui s’agitent désormais pour faire la leçon aux Saoudiens feraient mieux de balayer devant leurs portails. Combien sont-ils tous ces journalistes, juges, professeurs d’université, militants politiques et assiciatifs qui sont emprisonnés après avoir été torturés en Turquie sur la base de purs soupçons, depuis le soi-disant « putsch militaire raté » ? Combien sont-ils tous ces opposants qataris qui sont emprisonnés ou maintenus sous le régime de la résidence surveillée, car très critiques du pouvoir autocratique de l’émir Tamîm Ben Hamad ? Chaque autocratie, chaque « démocrature », a ses méthodes ignobles et son long registre de crimes d’Etat, commis souvent au nom d’Allah — je dirais plutôt au nom de la charia des islamistes — quand ce n’est pas au nom du maintien d’un pouvoir despote qui ne tolère aucune opposition fut-elle pacifique et non-violente.
Les mains rouge-sang, pointant désormais ses quatre ou cinq doigts vers l’Arabie Saoudite, ont bel et bien broyé dans l’indifférence bien des innocents, tué de simples citoyens, assassiné des dissidents, journalistes ou pas, et ont fait disparaître, avec l’aide de certains services secrets, y compris français, des opposants exilés. L’affaire de la disparition du marocain Mehdi Ben Barka, il y a quelques décennies à Paris, est là pour le rappeler[8] aux amnésiques. Aussi, toutes ces Opérations homo, échappant par le fait du prince au contrôle de la Justice française, révélées dans l’ouvrage-enquête de Vincent Neuzille: Les tueurs de la République (Fayard-2015), montrent comment une démocratie, comme la France, et comment des présidents français, au moins jusqu’à François Hollande, ont donné l’ordre d’éliminer physiquement des individus, sur divers terrains d’opérations, en dehors de tout jugement équitable devant des tribunaux de la République … Cela démontre que même une démocratie, aussi ancienne que la France, n’est pas immunisée contre les barbouzeries. Que dire donc des régimes autocratiques et totalitaires et de leurs méthodes ?
Cependant, au risque de faire l’avocat du diable, ce qui est certain et factuel à l’instant « t », c’est la disparition mystérieuse du journaliste Jamal Khashoggi. Ce qui relève de la supputation, c’est la confirmation de son assassinat supposé. Le commun des mortels n’en sait rien. On pourrait penser que si le régime saoudien voulait se débarrasser de cet opposant, alors qu’il se sait surveillé, scruté, attendu au tournant, surtout en Turquie – celle qui dès les premières heures après la mise au ban du Qatar par ses voisins, lui avait apporté son soutien, y compris militaire[9] – alors qu’il y a mille et une manières discrètes, comme le font toutes les dictatures, pour s’en débarrasser sans jugement : pourquoi l’Arabie Saoudite prendrait-elle le risque de l’assassiner dans un lieu diplomatique exposé, selon ce scénario macabre que décrivent des médias propagandistes anti-saoudiens sur la base des « on-dit » turcs et des fuites bien rythmées ? Autre fait troublant, la chaine saoudienne Al-Arabiya confirme, selon ses sources consulaires – car il faut aussi savoir ce que disent les Saoudiens et comment se défendent-ils face à cette déferlante qui les déstabilisent – que ce journaliste, exilé aux Etats-Unis, s’est bel et bien rendu à plusieurs reprises aux ambassades saoudiennes à Washington et à Londres, sans qu’il ne soit iniquité, à aucun moment.
Que dire aussi de ces enregistrements supposés être, selon bien des médias-juges, des « preuves » de l’assassinat présumé du journaliste saoudien ? Comment les-a-t-on eu ? Ont-ils déjà subi un examen et une expertise technique indépendante et contradictoire prouvant leur authenticité (l’authenticité du contenant) mais aussi l’authenticité de ce qu’ils révèlent (l’authenticité du contenu) ? Et même s’ils démontrent que des agents spéciaux aient procédé à la « torture » et à « l’assassinat » du journaliste, qu’est-ce qui prouverait, à ce stade de l’enquête, que ces agents sont des émissaires de l’Arabie Saoudite et/ou du prince MBS d’autant plus que, comme Marine Le Pen, ce dernier s’engage sur une voie de dédiabolisation de l’Arabie Saoudite à tous les niveaux ? Qu’est-ce qui prouverait, en se basant sur ce qui pourrait être le contenu de ces « enregistrements », que le lieu présumé de la « torture » jusqu’à « l’assassinat » et le « démembrement », serait le Consulat saoudien et non pas un autre lieu ? Dans l’hypothèse que ces agents soient des Saoudiens et que ce crime présumé ait eu lieu effectivement, il n’est pas évident d’incriminer tout de suite le régime saoudien qui dément avoir donné des ordres allant dans le sens d’éliminer ce journaliste. Même s’il ne faut comparer que ce qui est comparable, n’a-t-on pas évoqué, ici en France, une « dérive individuelle » plutôt qu’une « affaire d’Etat » dans l’affaire Benalla[10] ? Car l’hypothèse d’une bavure ne serait pas à écarter. Quoi qu’il en soit, seule une enquête judiciaire indépendance peut éclairer l’ensemble des zones grises entourant cette disparition.
Dans de telles circonstances graves, la tradition voudrait que l’on pose aussi une question d’ontologie : à qui profite le « crime », si crime il y a ? La Turquie ? Le Qatar ? Un petit-peu à l’administration américaine ? Que sais-je … Une chose est certaine, depuis le premier jour de la disparition du journaliste, et dans l’hypothèse que le Qatar soit étranger à cette disparition, l’émirat de Tamîm a su en tirer profit pour accabler davantage son ennemi, l’Arabie-Saoudite. Sa chaîne Al-Jazeera se déchaine sur tous les tableaux. Sur Tweeter, selon des médias saoudiens qui ont diffusé des captures d’écrans, Al-Jazeera a même diffusé des rumeurs, sous couvert d’informations, avant qu’elle ne les supprime quelques heures plus tard. Entre temps, ces rumeurs se sont transformées en informations et ont trouvé leur place dans les colonnes d’une certaine presse occidentale. A n’en point douter, tout ce qui pourrait affaiblir l’Arabie Saoudite sur la scène internationale profite au Qatar qui ne ménage aucun effort pour racheter la bienveillance des américains, entre autres, afin de jouer un rôle de premier plan dans cette région : on apprend aujourd’hui, à en croire Al-Jazeera, que les Talibans ont rencontré hier un émissaire américain. Cette réunion officielle n’a pas eu lieu à Ryad mais à Doha, la capitale du Qatar[11] !
Quant à la Turquie, les à-côtés de cette affaire semblent pouvoir aider Ankara à réchauffer, à terme, le climat diplomatique tendu avec Washington. Toutefois, l’enfumage épais, entourant cette affaire, permet au moins au sultan Erdogan de se prosterner devant les exigences de Donald Trump, au sujet de la libération du pasteur américain Andrew Brunson[12] et d’espérer sauver sa face en minimisant les effets néfastes des sanctions américaines sur l’effondrement de la livre turque et les difficultés de l’économie du pays.
Jugé en Turquie pour terrorisme, le sort judiciaire de ce pasteur avait poussé Donald Trump, en juillet dernier, de menacer sans équivoque Ankara : « Si la Turquie ne prend pas des mesures immédiates pour libérer cet homme de foi innocent et le renvoyer chez lui en Amérique, les Etats-Unis imposeront des sanctions significatives contre la Turquie jusqu’à sa libération »[13]. Dès le 1er août 2018, Washington avait décidé de sanctionner deux ministres du gouvernement d’Erdogan, celui de la Justice et celui de l’Intérieur, provoquant le décrochage de la monnaie turque qui avait atteint « le seuil symbolique de 5 livres pour 1 dollar »[14] !
Le 10 août 2018, les sanctions américaines sont montées d’un cran, en taxant lourdement l’acier et l’aluminium importés depuis la Turquie[15]. Ce qui a eu comme conséquence directe l’effondrement historique du cour de la livre[16]. Par ailleurs, jurant de « braver les « menaces » américaines »[17], et imposant à son tour des sanctions contre des ministres de Trump[18], le Frère musulman Erdogan y voyait un « complot politique »[19] et promettait à ses sujets et inféodés inconditionnels de l’islamistosphère de surmonter la situation. « Avec l’aide de Dieu, promettait-il, nous allons surmonter ces catastrophes et, de plus, nous mènerons avec succès la guerre économique. »[20] Peut-on reprendre l’argument d’Erdogan et supposer l’existence d’un « complot politique », visant l’Arabie Saoudite, dans cette affaire ? Je ne le ferai pas.
Hier, le 12 octobre 2018, bien que condamné (pour la forme) par un tribunal turc, supposé indépendant du régime, le pasteur américain fut libéré[21]. Dans les heures qui ont suivies, il a pris le premier vol en partance pour les Etats-Unis, sans doute avec l’aide de Dieu, à défaut d’un très probable « deal » entre les deux alliés de l’OTAN, Turcs et Américains. La livre turque, elle, à en croire la chaîne qatarie al-Jazeera, commence à reprendre du poil de la bête sur le marché monétaire : « La livre turque augmente face au dollar avant le procès du pasteur américain »[22] (الليرة التركية ترتفع مقابل الدولار قبيل جلسة محاكمة القس الأمريكي) pouvait-on lire, hier, en arabe, sur le site de la chaîne d’info de l’émir du Qatar. Le fait est que le sultan Erdogan n’a pas pu braver les menaces de Trump. Loin s’en faut ! Sa « bravitude », dirait Ségolène, ne pouvait rien contre la puissance des tweets menaçants de Donald Trump. Un échec.
Toutefois, l’enfumage intentionnel autour de la disparition mystérieuse du journaliste saoudien, inconnu jusqu’a lors, et les attaques des médias d’Erdogan contre l’Arabie Saoudite – que cette dernière en soit coupable ou pas – offre à Erdogan une issue dérobée, lui permettant de sortir de cet affrontement avec Washington certes la tête basse et la queue entre les jambes, mais avec le moins de dégâts quant à son image déjà écornée de « leader charismatique » mais incapable de tenir tête à Trump. Pendant ce temps-là, pendant cet enfumage d’ampleur, les regards accusateurs de ses sujets, de l’intérieur, et de ses inféodés inconditionnels, de l’islamistosphère planétaire, demeurent tournés et fixés vers une autre direction : celle de l’Arabie Saoudite, l’accusé idéal.
Cela rappelle étrangement une technique expérimentée[23] pour l’extinction du feu. Cette technique consiste à provoquer une immense explosion à proximité d’un incendie, en espérant que le souffle d’air provoqué par la détonation des explosifs, puisse éteindre les flammes. Cela se fait dans de nombreux domaines : des explosifs pour éteindre un incendie ou comment combattre le feu par le feu, surtout qu’en Islamistan, nombreux sont ceux qui sont prêts à poser ce genre d’explosifs. Avec une telle déflagration, on n’oublie presque les discours lance-flammes d’Erdogan contre Trump de l’été 2018. L’ennemi d’hier redevient ami. Quant au sort des Saoudiens, les Ottomans sont les derniers à s’en soucier. Les rivalités sont très anciennes.
Enfin, l’affaire de la disparition du journaliste saoudien restera peut-être un mystère, au moins jusqu’à la fin d’une longue enquête difficile, voire impossible, qui n’a pas encore démarrée sérieusement. Le sera-t-elle un jour ? S’agiter, comme le font des médias peu enclins à rester objectifs dans le traitement d’un sujet très sérieux et aux conséquences très graves, en recyclant à la façon peu déontologique des « informations-fuites », d’origine turque et qatarienne, c’est se mettre à l’insu de son plein gré, au service d’un agenda précis, concernant le Proche-Orient, et les pressions très sélectives que ses maîtres d’horloge exercent à tour de rôle sur des régimes tombés épisodiquement en disgrâce, en dédouanant provisoirement d’autres régimes, dans l’attente de leurs tours respectifs. Une question demeure : fallait-il vraiment « profiter » de la disparition mystérieuse du frériste Jamal Khashoggi pour espérer sauver la livre turque ? On pourrait penser qu’Erdogan ait réussi son coup en profitant de cette conjoncture sombre. J’ai comme l’impression que, dans cette affaire ténébreuse, l’on assiste vraiment à un match truqué à dessein. Malin est celui qui pourrait parier sur son issue. La réalité ne serait pas celle que l’on voit. Ceci n’est qu’une impression, après tout …
[1] http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/justice/definition/garanties/qu-est-ce-que-presomption-innocence.html
[2] Ibid.,
[3] https://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/l-arabie-saoudite-dement-avoir-donne-l-ordre-d-assassiner-le-journaliste-dissident-jamal-khashoggi-en-turquie_2983939.html
[4] https://www.aa.com.tr/fr
[5] https://www.lexpress.fr/actualite/monde/jamal-khashoggi-la-main-noire-du-prince-saoudien_2039567.html
[6] http://www.europe1.fr/international/le-journaliste-saoudien-khashoggi-aurait-ete-torture-et-tue-au-consulat-saoudien-distanbul-3776774
[7] http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/11/01003-20181011ARTFIG00326-barbouzes-scie-a-os-le-recit-glacant-de-l-assassinat-d-un-journaliste-par-un-commando-saoudien.php
[8] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/03/affaire-ben-barka-l-histoire-d-une-trahison_5209981_3212.html
[9] https://fr.euronews.com/2017/06/08/la-turquie-affiche-son-soutien-au-qatar
[10] https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/24/pour-edouard-philippe-le-cas-benalla-est-une-derive-individuelle-plutot-qu-une-affaire-d-etat_5335395_823448.html
[11] https://www.aljazeera.com/news/2018/10/envoy-afghan-peace-meets-taliban-officials-qatar-181013084549975.html
[12] http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/12/01003-20181012ARTFIG00301-la-turquie-libere-le-pasteur-americain-andrew-brunson.php
[13] https://www.liberation.fr/planete/2018/07/26/trump-menace-la-turquie-de-sanctions-si-elle-ne-libere-pas-un-pasteur-americain_1669095
[14] https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/08/02/sanctions-americaines-sans-precedent-contre-l-allie-turc_5338662_3218.html
[15] https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/en-pleine-crise-avec-ankara-trump-s-attaque-a-l-acier-et-l-aluminium-turcs_2030330.html
[16] https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/08/10/turquie-la-livre-chute-a-son-plus-bas-historique_5341240_3218.html
[17] https://www.liberation.fr/planete/2018/08/11/erdogan-jure-de-braver-les-menaces-americaines_1672194
[18] https://www.rtbf.be/info/monde/detail_sanctions-us-erdogan-demande-le-gel-des-avoirs-en-turquie-de-ministres-americains?id=9987935
[19] http://www.lefigaro.fr/international/2018/08/11/01003-20180811ARTFIG00099-les-relations-entre-la-turquie-et-les-etats-unis-sont-menacees-selon-erdogan.php
[20] https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/08/10/turquie-la-livre-chute-a-son-plus-bas-historique_5341240_3218.html
[21] http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/12/01003-20181012ARTFIG00301-la-turquie-libere-le-pasteur-americain-andrew-brunson.php
[22] http://mubasher.aljazeera.net/news/ الليرة-التركية-ترتفع-مقابل-الدولار-قبيل-جلسة-محاكمة-القس-الأمريكي
[23] https://www.maxisciences.com/feu-de-foret/feux-de-forets-les-explosions-une-nouvelle-arme-pour-lutter-contre-les-incendies_art32659.html
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