Yves Michalon : « Au royaume des crapauds fou surgit un merle blanc »
10 03 2022Par : Safiya LOUIZI - 23 juin 2018
Que dire ? J’ai quinze ans et j’appartiens à cette jeunesse du XXIème siècle, qui a ouvert les yeux «à l’heure du tout Internet et des réseaux sociaux». De Gaule ? Bien plus qu’appartenir à une époque lointaine, il me semblait être une légende, une histoire, car à apprendre par cœur l’Histoire, on en oublie paradoxalement le fait que ces évènements ont réellement existé, on en oublie ceux qui les ont vécus.
«Page après page», c’est mon esprit qui se retrouve transporté dans le passé, tantôt d’un homme, tantôt d’une génération entière. L’impression d’être spectatrice et, selon les chapitres, actrice de la vie du petit Yves Michalon, de l’adolescent qu’il devient, curieux, révolté de la réalité et de l’adulte qui choisit d’agir. Bien plus qu’une simple biographie, Au royaume des crapauds fous surgit un merle blanc (Michalon-2018) est un témoignage sincère, touchant. Pour ne rien spoiler à ceux qui ne l’ont pas encore lu, j’ai terminé la découverte de la vie de Monsieur Yves Michalon, un sourire sur les lèvres mais les larmes aux yeux.
Des petites anecdotes, çà et là, ses réflexions, ses indignations, ses dégoûts, ses doutes profonds, ses peines, ses manques, ses expériences telles que l’amitié et l’amour, nous permettent de ne pas oublier que la vie d’un homme n’est pas un chemin droit, que lorsque l’on nait, rien ne nous ai prédestiné. Nous apprenons à nous aimer. Nous faisons des choix. Nous les assumons. Nous subissons, en outre, les épreuves que nous n’avons pas choisies. Nous essayons de les accepter. Nous partageons des moments, des idées, des sentiments. Nous faisons des erreurs. Nous apprenons de nouveau. Nous vivons. Je me corrige : bien plus qu’une simple biographie, Au royaume des crapauds fous surgit un merle blanc est un authentique témoignage d’Histoire, de Convictions et de Vie.
Même s’il n’ «est pas permis de marcher à reculons», il me parait indispensable de se souvenir du passé pour mieux bâtir l’avenir. Et je ne parle pas seulement de l’Histoire qui s’arrête aux faits, aux chiffres, aux noms propres connus mais aux vies et combats menés, avant nous, pour changer les choses.
Cher Yves Michalon, j’aimerai vous dire que vous êtes un grand Monsieur, mais tant il a été utilisé, cette formule perd de son sens et de son authenticité. Alors je préfère utiliser mon cœur et pas des expressions déjà faites : vous êtes de ces hommes qui vivent, au sens le plus noble qui soit. Par modestie, peut-être, vous ne vous qualifiez pas vous-même comme étant un «intellectuel». Pourtant, pour moi, vous êtes un véritable intellectuel. Et je ne parle pas de l’intellectuel moderne qui a des diplômes et qui est payé pour faire la morale. Non. Je parle de cet homme, qui réfléchit et fait réfléchir, qui apprend de la vie et partage ses connaissances avec les autres pour faire évoluer les consciences, et si possible, l’Humanité. Je suis sincèrement heureuse de connaître, dans ce royaume où les crapauds fous font la loi, un crapaud fou pas fou et plus humain qu’il n’est crapaud !
Au temps où l’Homme ferme ses portes à l’espoir, tourne le dos à la compassion, tente d’effacer, d’un revers de la main, les valeurs pour lesquelles beaucoup se sont battus et y ont donné leur vie, vous venez, vous et l’histoire de votre vie, coucher sur papier cette foi en l’Humanité et mettre aux mains des futurs crapauds fous (espérons-le, moins fous), votre vécu pour espérer voir fleurir une nouvelle espèce. L’ado que je suis a envie de dire : une nouvelle espèce d’un autre level ! Oui, je refuse, aussi, de croire «qu’humanisme et générosité devraient se conjuguer au passé». S’il y a une phrase qui m’a le plus interpellé, car elle est, en fin de compte à la base de tout ce qu’un Homme peut accomplir, c’est bien celle-ci : «Être un homme, rien qu’un homme qui trouve un équilibre peu naturel en jetant résolument un pied devant l’autre, et ainsi de suite, entrainant avec lui tout ce qui fait sa conscience, connue et inconnue…»
Merci Yves Michalon !
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