Il était une fois … un inféodé sur le chemin de Damas : histoire de Abou Hourayra (2)

12092008

Par Mohamed LOUIZI

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1- Une carte d’identité pour le moins suspecte…

Abou Hourayra est principalement connu par son surnom et non par son nom ou par son affiliation familiale comme le veut la tradition. Un surnom dont on ignore l’origine exacte, puisque son porteur  en proposa lui-même deux versions explicatives différentes :

Il disait, d’une part, que son surnom représentait un héritage patronymique. En raison de la petite chatte – Hourayra – avec laquelle il jouait quand il était tout petit (1), sa famille l’aurait donc surnommé Abou Hourayra. Mais il expliquait aussi, d’autre part, que c’était le prophète Mohammad qui lui avait attribué ce surnom puisqu’il possédait une petite chatte et qu’il prenait soin d’elle (2).

Pour l’essentiel, Abou Hourayra n’était pas connu par son vrai nom, ni avant ni après son arrivée à Médine. D’ailleurs, historiens et biographes divergent au sujet de son vrai nom et de celui de son père.

An-Nawawi a choisi parmi 30 versions possibles Abd al-Rahman ibn Sakhr Ad-Dawsi comme nom plausible de Abou Hourayra (3). Ibn Hajar Al Askalany cite dans son livre Al-Issabah Fi Tamyize As-Sahabah – en arabe – 44 versions différentes du nom de Abou Hourayra et du nom de son père (4)! Dans le même esprit, le biographe Ad-Dahbi dresse la liste dans son livre Siyar Aâlam An-Noubala de différents noms probables. Abou Hourayra se nommait peut être Ibn Ghaname ou Abd Chamse ou Sakine ou Amer ou Abou Al Assowad…etc.(5) Dans son livre Des hommes autour du prophète, le biographe contemporain Khalid Mohammad Khalid présume que Abou Hourayra s’appelait Abdchams qui se traduit par « l’adorateur du soleil » (6) . La seule information que les biographes affirment avec certitude est que sa mère portait bel et bien le nom de Oumaymah fille de Sabih (7)

Comment se fait-il que ces biographes ignorent le nom de son père et semblent être sûrs de celui de sa mère ? Comment explique-t-on, sinon, toutes ces divergences qui ne concernent pas seulement un détail de la vie de Abou Hourayra mais un élément manifestement fondamental de son identité : son nom et le nom de son père ? 

Les biographes ignorent aussi l’année de sa naissance et sa fonction au Yémen, son pays natal, avant son arrivée à Médine ! La seule information que l’on trouve est ce que lui-même avait raconté en parlant de sa vie antérieure : toutes ses misères endurées, d’après ses dires, dans sa vie d’orphelin et d’analphabète (8). Aucune autre personne le connaissant de près n’a pu donner d’informations supplémentaires ni corroborer ce qu’il a pu dévoiler de son curriculum vitae. On est presque pris en otage par des informations, assez souvent contradictoires et étranges, que Abou Hourayra n’a cessé de divulguer même bien plus tard sur son propre passé !

2 – … suivie d’une conversion bien tardive !

Les choses se compliquent encore davantage lorsqu’il s’agit de chercher à savoir la période exacte pendant laquelle il vécut avec le prophète… Des biographes et historiens médiévaux  affirmaient, en se basant sur un récit de Abou Hourayra, qu’il eut embrassé l’islam en l’an 7 ou 8 de l’hégire au moment de la répartition du butin de l’expédition de Khaybar (9) ! Depuis, il se fut tenu en compagnie du prophète jusqu’à sa mort, 3 ou 4 ans plus tard. D’autres confirmaient que même s’il avait embrassé l’islam pendant cet événement, il ne resta en compagnie du prophète que durant 1 an et 9 mois ; confirmation se basant bien évidemment sur un autre récit de Abou Hourayra ! (10).

En effet et à en croire cette dernière version, le prophète l’eut envoyé avec un groupe de compagnons, sous l’égide de Abou Al Alaa Al Hadramiy (11), pour résider à Bahreïn loin de Médine essentiellement à cause de ses comportements gênants à l’égard de tout son entourage (12)! Certains avancent l’idée d’un « ostracisme » doux de Abou Hourayra de l’espace médinois. Il se serait donc agi d’une mise à l’écart pédagogique, afin d’inciter Abou Hourayra à trouver un travail rémunérant et valorisant. Puisque sans activité productive, il préférait rester à la charge des bienfaiteurs, en résidant dans un lieu appelé As-Soffah attaché à la mosquée/Al-Jami’i du prophète et réservé aux compagnons sans domicile fixe.

Il reconnaissait dans des Hadiths authentiques (!) – et donc considérés comme avérés – qu’il suivait des gens, comme Omar Ibn Al Khattab et Jafar Ibn Abi Taleb, dans les ruelles de Médine jusqu’à leurs demeures en mendiant, qu’il s’invitait abusivement chez eux, qu’il faisait semblant de vouloir apprendre le Coran, mais qu’en vérité, il ne cherchait qu’à mettre ces hôtes/cibles dans des situations embarrassantes pour qu’ils lui donnent de quoi se nourrir et se vêtir (13). Néanmoins, je ne suis pas en train de me moquer de la pauvreté supposée de Abou Hourayra. Ce qui m’intéresse dans son histoire c’est -1) de comprendre les raisons pour lesquelles il fut envoyé si loin de Médine quelques mois après son arrivée et –2) pourquoi pas de réussir à mettre la main sur la clef qui nous permettra enfin d’enrichir notre compréhension de ce personnage paradoxal, énigmatique et pourtant très présent dans l’inconscient collectif des sunnites.

(A suivre…)

Notes :

1-  Ad-Dahbi, Siyar A’alâm An-Noubala’a, source Internet :

   http://www.al-hakawati.net/arabic/Civilisations/book20a188.asp

   (Même information se trouvant dans : Mahmoud Abou Rayyah, op.cit., p.49)

2- Ibid.

3- Mahmoud Abou Rayyah, op.cit., p.48

4- Ibid, p.48

5-  Ad-Dahbi, op.cit., source Internet

6- Khalid Mohammad Khalid, Des hommes autour du prophète, Dar Al-Kotob Al-Ilmiyah, Beyrouth, 2001, p.146 (Traduction française : Abdou Harakat)

7-  Ad-Dahbi, op.cit., source Internet

8- Mahmoud Abou Rayyah, Adwa’a Ala As-Sunna Al-Mohammadiah, Dar Al-Maârif, le Caire, 1957, p.180

9- Mahmoud Abou Rayyah, op.cit., p.169

10- Mahmoud Abou Rayyah, Abou Hourayra cheikh Al Madirah, p.69

11-  Abou Al Alaa Al Hadramiy est l’émissaire que le prophète avait envoyé à Al Moundir Ibn Sawa, gouverneur de Bahreïn (*)

(*) – Mohamed Al Ghazali, Fiqh As-Sirah, Dar Ac-Chourouk, le Caire, 2000, p.276 (en arabe)

12- Mahmoud Abou Rayyah, Abou Hourayra cheikh Al Madirah, p.69-71

13- Ibid, p.55-60




Il était une fois … un inféodé sur le chemin de Damas : histoire de Abou Hourayra (1)

5092008

Par Mohamed LOUIZI

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Introduction :

« Connaissez-vous l’origine du surnom donné au personnage de Abou Hourayra ? » demanda l’un de mes instituteurs quand j’étais encore à l’école primaire. « Et bien, il fut surnommé ainsi parce qu’il prenait soin de sa petite chatte, sa seule richesse qu’il possédait du vivant du prophète. Et c’est bien le prophète Mohammad qui l’a surnommé « Abou Hourayra » ! [ce premier terme « Abou » signifiant père, et « Hourayra » : petite chatte, en arabe « Abou Hourayra » signifie donc « père/ propriétaire de la petite chatte »], nous a-t-il expliqué il y a environ 18 ans !

Abou Hourayra est devenu, depuis, le surnom que j’ai le plus souvent entendu durant toute ma scolarité ! Encore mille fois plus que n’importe quelle autre personnalité marquante de l’histoire des religions, de la philosophie, des sciences, de l’art, du génie et même de la bêtise ! Il est aussi le surnom que j’ai entendu et lu des centaines de milliers de fois, sans exagération aucune, que ce soit durant les prêches dans les différentes mosquées, dans les journaux et les revues religieuses, les émissions audiovisuelles et les rassemblements de fête ou de deuil. Lorsque j’ai tâché d’étudier de plus près la biographie du prophète et le contenu de ses supposés Hadiths (ses récits, c’est-à-dire ce que le prophète « a dit »), Abou Hourayra restait l’éternel narrateur-accompagnateur à presque chaque page des recueils de ses Hadiths !

Une telle omniprésence, textuelle, pédagogique et audiovisuelle, laisse à supposer qu’il ait été de la partie depuis le premier jour de la prophétie de Mohammad, qu’il ait accompagné le prophète durant les 23 années de sa mission de façon constante et ininterrompue, qu’il ait été témoin des grands événements qui ont marqué cette période remarquable de l’histoire médiévale, qu’il ait été là, non pas seulement comme témoin oculaire passif ou vague participant mais comme acteur effectif et influant directement sur le cours même des événements, qu’il ait été apprécié et estimé unanimement par les historiens et spécialistes de cette période, au même titre que les 4 califes orthodoxes : Abou Bakr As-Seddik, Omar Ibn Al Khattab, Ottmane Ibn Affane et Ali Ibn Abi Taleb et au même rang que celui des compagnons dévoués supportant le coût fatidique, en termes de sacrifices, comme prix à payer à l’aune de leurs adhésions réfléchies aux enseignements coraniques, c’est-à-dire au même rang que tous ceux qui ont répondu présents en défendant, corps et âme, leurs libertés de conscience, de croyance et d’expression, durant les 13 premières années, dures et pénibles, de la vie du prophète et de sa petite communauté de foi à la Mecque !

À toutes ces premières suppositions que j’ose formuler, il convient d’ajouter un autre élément qui devrait lui aussi pouvoir nous instruire sans faute : il s’agit de la quantité astronomique de ces récits – présentés comme paroles prophétiques authentiques ou assimilées ainsi – que Abou Hourayra a pu diffuser après sa conversion qui, nous le verrons, intervint à un stade relativement tardif.

L’historien égyptien des Hadiths, le cheikh Mahmoud Abou Rayyah(1), a comparé le nombre de Hadiths rapportés par Abou Hourayra avec la quantité, relativement négligeable, de récits rapportés par d’autres personnalités, très proches du prophète de son vivant et pourtant plus influentes que Abou Hourayra à cette époque. Dans ses deux livres Lumières sur la tradition mohammadienne (édité en arabe pour la sixième fois en 1957) et Abou Hourayra, cheikh de la Madirah (édité aussi en arabe pour la quatrième fois en 1993), l’historien s’est mis à éclairer les nombreuses zones d’ombre de la vie de ce personnage et à analyser en profondeur ses récits. L’une des conclusions communes qui émerge de la lecture de ces deux ouvrages est qu’entre les milliers de Hadiths rapportés par Abou Hourayra d’un coté, et les quelques dizaines de Hadiths rapportés par d’autres personnalités emblématiques de l’autre , une évidence semble s’esquisser : y’a plus photo !  

En effet, Abou Bakr As-Seddik, deuxième homme à avoir reconnu la prophétie de Mohammad, devenu son compagnon intime durant toute sa mission puis premier calife après sa mort, n’a pu rapporter que 124 Hadiths dont 104 cités dans L’histoire des Califes de As-Sayyouti et seulement 24 Hadiths dans le recueil de Al Boukhari !(2)

Omar Ibn Al Khattab, après avoir rejoint les rangs des croyants six ans après l’annonce de la prophétie, devenu compagnon influent et très actif puis deuxième calife après la mort de Mohammad, n’a pu rapporter, lui non plus, que 50 Hadiths selon Ibn Hazm(3) sans même parler de son hostilité confirmée à l’égard de l’écriture des Hadiths. Car n’a-t-il pas usé de la violence physique, pendant son califat, pour empêcher des gens comme Abou Hourayra de publier des récits immortalisant les mensonges sur les comptes de Dieu et de son prophète ? (4)

Ottmane Ibn Affane, un des premiers à répondre à l’appel prophétique, deux fois gendre de Mohammad et troisième calife après sa mort, n’a pu rapporter, quant à lui, que 9 Hadiths compilés dans le recueil de Al-Boukhari et seulement 5 Hadiths dans celui de Mouslim!(5)

Ali Ibn Abi Taleb, cousin et gendre du prophète, premier mecquois témoignant de la foi en l’Unique et quatrième calife orthodoxe, estimé par ses talents littéraires et par ses connaissances étendues, n’a pu rapporter, lui, que 58 Hadiths selon As-Sayyouti, 50 selon Ibn Hazm et dont seulement quelques 20 Hadiths figurent dans le recueil de Al Boukhari ! (6)

Az-Zoubeir Ibn Al Awam, cousin du prophète et un des sept premiers à embrasser l’islam, n’a pu rapporter que 9 Hadiths retranscrits dans le recueil de Al-Boukhari et 1 seul – pas plus ! – récit dans celui de Mouslim ! (7) 

Abderrahmane Ibn Aouf, cousin de Mohammad, un des tous premiers, lui aussi, à reconnaître sa prophétie et une des personnalités providentielles et très influentes avant et après sa mort, n’a pu rapporter, lui, que 9 Hadiths cités dans le recueil de Al-Boukhari ! (8)

D’autres compagnons n’ont rapporté aucun Hadith, malgré la longue période qu’ils ont passé aux côtés du prophète. Et ils se comportaient d’ailleurs très majoritairement de la sorte !

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Par comparaison, selon les recherches de Mahmoud Abou Rayyah, Abou Hourayra a 5374 Hadiths à son actif, dont 446 sont considérés authentiques par Al Boukhari ! (9) « Y’a donc vraiment plus photo ! » comme dirait Mahmoud Abou Rayyah ! Quant aux travaux de l’universitaire marocain Mustapha Bouhandi(10), résumés dans son livre Aktara Abou Hourayra et édité en arabe en 2002, ils remettent en question les récits de Abou Hourayra tant sur le plan quantitatif que sur le plan conceptuel et dogmatique ! Le chercheur dénombre plutôt 8740 Hadiths rapportés par celui-ci sur un total de 62169 récits compilés dans les neufs recueils reconnus comme références sacrées chez les sunnites. Ce qui représente tout de même plus de 12% du volume total des Hadiths retranscrits. Soit 26,25% du volume total des Hadiths dans le recueil de Al-Boukharai et, excusez du peu (!), tout de même 68,5% dans celui de Mouslim (!), comme le représentent les 3 graphiques suivants :

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Comment expliquer de telles disproportions à la lumière des données historiques ?

A travers l’histoire, Abou Hourayra a pu focaliser sur lui et sur l’ensemble de ses récits les contestations et les soupçons de plusieurs personnalités emblématiques, que ce soit de la part de ses compagnons (As-Sahabah), de leurs successeurs (At-Tabi’ines) ou même de la part des oulémas et de nos universitaires contemporains !

En effet, ces mises en garde ne nous parviennent pas seulement des chiites, bien que ces derniers le rejettent (pour des raisons politiques initiales devenues ensuite doctrinales), pour son acceptation/reconnaissance de la légitimité politico-religieuse des Omeyyades – en se mettant au service cupide de son leader Mouawiyah et en se refusant, par là même, par purs intérêts personnels, à soutenir la cause du pauvre Ali Ibn Abi Taleb ! Il semble bien que l’ambition rende aveugle !

Mais d’abord, qui est cette personne ? Comment se fait-il qu’il ait pu soulever un tel tollé historique ? Quelles relations entretenait-il avec Mohammad et avec son entourage ? Combien de temps a-t-il passé à proximité du prophète ? Quels étaient ses qualités et ses défauts visibles et nuisibles ? Quels rôles jouait-il au sein de la cité médinoise ? Quelles fonctions remplissait-il du vivant et après la mort de Mohammad ? Que lui a-t-on reproché depuis ? Comment expliquer son omniprésence écrasante dans les recueils des Hadiths ? Quels étaient ses sources d’information et ses réseaux de diffusion ? Pourquoi s’intéresse-t-on autant désormais à ce personnage et à ses récits ? Quels impacts, positifs ou négatifs, ont ses récits sur la compréhension du message coranique et sur l’image du prophète, 14 siècles après sa mort ?

En voilà des questions « qu’elles sont bonnes » et auxquelles je vais tenter de répondre, afin de permettre à tout lecteur francophone de découvrir la biographie d’un personnage qui, bien qu’il ne soit pas une figure nationale gauloise, s’impose néanmoins comme légende indispensable à la compréhension de ce que l’on nomme communément la religion musulmane – avec la pratique cultuelles, l’intégration de ses fidèles dans les sphères culturelles, sociales et juridiques de la société post-moderne… Plus encore, la référence aux récits théologiques de ce personnage est de rigueur quant à la formulation des revendications des protagonistes de l’islam de la représentativité – l’autre variante de l’islam politique !

Cette étude propose donc une approche critique de la biographie controversée de Abou Hourayra pour différencier les traits fondamentaux  de sa personnalité, de son passé antéislamique, de sa conversion, de son statut social et religieux au sein de la communauté de l’époque, de ses penchants idéologiques et politiques…

A la fin de cette série d’articles, une bibliographie présentera succinctement une liste non exhaustive de la littérature parue autour de ce personnage et qui reste relativement méconnue du grand public, même au sein de ladite communauté musulmane et cela pour 2 raisons essentielles : la sempiternelle censure d’un côté et la sempiternelle autocensure de l’autre côté !

En présentant une synthèse de l’ensemble des critiques historiques et contemporaines portées sur  Abou Hourayra et ses Hadiths, je ne vise surtout pas à dénigrer ce personnage ou à amplifier injustement ses défauts en profitant de sa disparition physique depuis 14 siècles -même si sa défense reste assurée par toutes ses « armées » d’héritiers, mais je compte remplir essentiellement un contrat à 3 clauses et 4 verbes à l’infinitif : Informer, inviter et faire rêver !

Informer d’abord le lectorat francophone des éléments historiques méconnus dudit héritage islamique qui sont désormais, idéologiquement amputés et théologiquement cachés sous haute surveillance et à grand renfort médiatico-juridico-politique. En conséquence, ce lectorat ne voit et ne lit, en vérité, qu’une image/littérature religieuse tronquée et biaisée de ce que l’on a permis de traduire, de produire et même de commercialiser. Il est ainsi réduit à se contenter, vu la barrière linguistique, de ce que l’on trouve habituellement dans les librairies « Halal » et dans les centres culturels islamiques ! Tel que : « Les 99 noms de Dieu » ; « Recueils des Hadiths » ; « Supplices de la tombe » ; « Comment faire la prière ? » ; « Signes de la fin des temps » ; « Iblîs fait-il partie des anges ? » ; « Dialogue avec un djinn musulman » ; « Ruses de Satan » ; « Mariage en Islam » ; « Horreurs de Géhenne » ; « Curation par la graine noir » ; « Dormir selon la tradition prophétique » ; « Sanction de l’apostasie » ; « voile islamique » ;… etc. Une littérature qui inonde le marché du livre dit islamique, au voisinage des rares essais critiques visant une élite universitaire bien particulière et en déphasage total avec la réalité des mosquées de proximité.  

Inviter ensuite, les consciences libres à procéder, par elles-mêmes, à une analyse critique et approfondie de l’ensemble des textes religieux – Hadiths entre autres – surtout ceux qui entretiennent la servitude ; qui justifient l’absolutisme et le totalitarisme et qui appellent à la haine, à la misogynie, aux discriminations, au racisme, à la violence, à la guerre, à la stupidité et à la subordination intellectuelle, à l’esclavage volontaire de tous nos cerveaux humains !(11)  

Faire rêver du jour où l’Humain, quels que soient son sexe, sa race, sa condition sociale, son âge, sa religion,… sera considéré, protégé, soutenu et surtout libéré de l’emprise de toute servitude au politique justifiée par le religieux – mollah et texte – et aussi de toute subordination au théologique protégée par le politique !

J’espère de tout mon cœur que cette étude pourra relancer les débats intra- et extra- communautaires sur les sujets occultés en partie par les héritiers/disciples inconditionnels de Abou Hourayra et par les institutions de l’islam officiel qui, au nom de cet héritage controversé et problématique, s’accaparent le droit – divin (12) paraît-il – en orchestrant la mise en musique idéologique d’une parole au nom de Dieu, en empêchant, par tous les moyens, toute autre personne de penser à haute voix, de penser à Dieu sans ses présumés saints !

Enfin, je remercie chaleureusement Abdelaziz  LAHOUAICHRI, Benjamin Yamine WEIL, Frank PETER, Joël MOUYSSET, Marie-Paule HEBLE, Mohamed Raouf RAHMANIA, Sami Awad ALDEEB ABU-SAHLIEH, Youssef BELGHEYATIYAH et aussi toutes les autres personnes qui ont relu, corrigé et suggéré d’utiles modifications afin d’assurer à cette étude fluidité, clarté et précision. En invitant ainsi le lecteur à se livrer par lui-même à la découverte d’un « continent » religieux ancestral et méconnu, face auquel l’intelligence collective semble être entrée – par la violence de l’histoire et du monde des hommes et par la volonté acharnée d’une caste de bien-pensants – en hibernation profonde et inquiétante pour notre futur immédiat.

Notes :

1- Cheikh Mahmoud Abou Rayyah ; égyptien ; né le 15/12/1889 et décédé le 11/12/1970 ; historien et spécialiste de l’histoire de l’écriture des Hadiths ; a publié, dans un climat très hostile, plusieurs ouvrages en arabe : Adwa’a Ala As-Sunna Al-Mohammadiah, Abou Hourayra cheikh Al MadirahSayhate Jamal Al-Dîne Al-AfghaniRassa’îl Ar-Rafi’î,  Histoire des Hadiths… (en arabe)

2- Mahmoud Abou Rayyah, Abou Hourayra cheikh Al Madirah, Al-Alamy Library, Beyrouth, 1994, p. 139 (en arabe)

3- Ibid., p. 140

4- Plus de détails dans le chapitre 7.

5- Mahmoud Abou Rayyah, op.cit., p.141

6- Ibid., p.140

7- Ibid., p.141

8- Ibid., p.141

9- Ibid., p.139

10-Mustapha Bouhandi ; universitaire marocain ; professeur de l’exégèse et des religions comparées à la faculté Ben Msik – Université Hassan II à Casablanca (Maroc), directeur de l’UFR « Avenir des religions et des doctrines religieuses » dans la même faculté ; auteur de plusieurs ouvrages en arabe : Aktara Abou Hourayra, Nahnou wa Al Coran, At-Ta’atire Al Massihi fi tafssir Al Coran,…

11-D’autres études et articles analysant certains de ces Hadiths viendront compléter et enrichir cette étude. A suivre sur ce blog très prochainement.

12- Le droit divin concerne la justification d’un pouvoir non démocratique par le choix de Dieu. Ce choix est souvent exprimé par l’affirmation d’une généalogie, d’une race choisie,…







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